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Un reportage très spécial aujourd'hui pour s'écrier : JOYEUX ANNIVERSAIRE ARTHOMOBILES!! Dix bougies sur le gâteau, ça se fête. A cette occasion, j'ai envie de faire un retour sur le passé, parler peut être un peu d'avenir, partager avec vous les moments et images marquants de cette décennie bien remplie.

Retour aux sources donc. Depuis tout petit, je me suis intéressé aux voitures et aux Ferrari en particulier, dévorant tous les articles sur la F40 qui reste encore aujourd'hui la voiture qui fait le plus battre mon cœur.

En 1990, à 17 ans, je spottais déjà à Genève avec un ami, et nous avions même réussi à nous introduire dans le Musée de Ferrari Suisse à Nyon.



Après ça, j'ai mis l'automobile en sourdine, me consacrant davantage aux jeux de rôle et de figurines. En 1994, j'ai découvert internet et j'ai commencé à y naviguer sous le pseudonyme d'Arthobald, au lieu d'aller voir l'époque mythique du BPR à Dijon. Rapidement, la Polo dans laquelle j'emmenais mes congénères dans des conventions gagna le surnom d'Arthomobile. En 2006, à l'occasion d'un voyage en amoureux à Florence, le nom de Maranello sur un panneau d'autoroute a attiré mon attention. En une matinée, le démon rouge a repris le contrôle de mon cœur et j'ai commencé à regarder le calendrier des évènements automobiles.

Le 12 juin 2007, un petit site sans prétention voyait le jour pour partager le résultat de mes déplacements. Comme une plaisanterie, j'ai décidé de l'appeler Arthomobiles. Une blague qui n'a heureusement pas eu de conséquences fâcheuses une fois que le site a commencé à trouver son public. La grosse artillerie avait été mise en place rapidement puisque dès octobre 2006, j'étais déjà retourné à Maranello, croisant dans la rue une 250 SWB qui a sans doute influencé mon appétit futur pour les Ferrari 250.



Je m'aperçois que calendrier des dix ans à venir était fixé dès 2007: Rétromobile, Genève, Tour Auto, Villa d'Este... Evidemment le retour sur les premières années est un peu douloureux: focalisées sur Ferrari, assez succinctes, les premières pages sont surtout truffées d'approximations voire d'erreurs mais je me suis fixé pour règle de ne jamais revenir sur un reportage, du moins après les premières semaines où mes lecteurs ne manquent pas de me corriger (et je leur en suis reconnaissant). Ca fait partie de ma progression et de l'Histoire d'Arthomobiles donc je ne veux pas la dénaturer en faisant du révisionnisme. Et il est toujours bon de garder en mémoire ses propres errements au moment de corriger quelqu'un qui confond une réplique grossière avec une voiture authentique.

En tout cas, les évènements ont envoyé du lourd dès les débuts avec les soixante ans de Ferrari à Maranello, un truc de dingue qui m'a donné dès le départ le goût des numéros de châssis. J'espère sans y croire que les soixante dix ans seront du même calibre. Pour l'anecdote, je pense que le dimanche a été la journée où j'ai eu le plus chaud en dix ans de reportages, avec Le Mans Classic 2010. Ce jour là j'ai vu de nombreux châssis que je n'ai jamais revus ensuite, comme la P4, et voir Schumacher et Raikkonen faire des donuts à quelques mètres de moi, littéralement, est un souvenir inoubliable.

Début 2008, j'ai fait ma seule incursion outre-Atlantique pour assister au Cavallino Classic, un voyage inoubliable resté malheureusement unique. Il faut dire qu'il n'a précédé que de trois mois la naissance de mon premier enfant.

Quelques mois plus tard, un passionné bisontin m'a pris sous son aile, se faisant l'infatigable VRP du site et me permettant de réaliser mes premiers shootings et mes premières ballades en Ferrari. Je lui en suis éternellement reconnaissant. C'est de sa faute si je ne peux plus voir une 599 GTB noire avec jantes challenge sans être nostalgique.

Fin 2008 j'ai assisté à mes premières Finali Mondiali au Mugello, un moment marquant à plusieurs titres. Ca a d'abord été mon premier contact avec les FXX, une rencontre dont tout tifosi a du mal à se remettre. C'est là aussi que j'ai fait la première photo emblématique d'Arthomobiles, celle de la FXX freins au rouge et crachant des flammes. Elle est loin d'être parfaite mais qu'est ce qu'elle a tourné! Je nous revois comme si c'était hier avec Thomas, sur une butte herbeuse à la tombée de la nuit, en train d'essayer d'attraper ces maudites flammes qui ne durent qu'une fraction de seconde.

Le lendemain, Felipe Massa a été salué par le public qui ne lui a pas gardé rancune d'avoir perdu le titre pilote au dernier virage de la saison de Formule 1. Emotion.



2009 a marqué l'un des moments les plus surréalistes de tous mes voyages. Les Mille Miglia passaient cette année là à travers de l'usine Ferrari. Accrédité pour l'évènement et arrivé en avance, je me suis retrouvé avec Ludo quasiment seul dans les allées de l'usine (c'était un jour de fermeture) en attendant les concurrents. Comme en plus RM Auctions organisait une vente aux enchères en parallèle, nous avons aussi eu la chance d'entrer à Fiorano. La totale pour des tifosis.

Deux jours plus tard j'ai pu réaliser ma première visite de l'usine Pagani, en pleine production des Zonda R.

Autre bon souvenir, avoir vu tourner les Aston Martin au Castellet en 2010.

La même année, j'ai eu le privilège d'accompagner un ami aux 10 ans de la fin de la production de la Ferrari 355, dans son exemplaire.

       

C'est aussi l'année où je me suis aventuré en aviation, en allant voir les F18 de l'Armée de l'Air Suisse à Payerne. J'aurais vraiment aimé poursuivre davantage dans ce créneau mais hélas on ne peut pas tout faire.

En 2011, les passionnés de ma région ont de nouveau pris grand soin de moi en me proposant un inoubliable road trip vers Maranello, à bord d'une 430 Scuderia et d'une 599 GTO. L'un des très grands moments de cette décennie, avec la visite des chaines de production de l'usine.

La même année j'ai assisté à mes premières et dernières 24 Heures du Nürburgring, un course dure pour les pilotes mais aussi pour les jambes des photographes, avec pour résultat la seule mise en fourrière de l'histoire du site.

Un mois plus tard aux 24 Heures de Spa j'ai réitéré la photo de la FXX mais celle ci a eu moins de succès.

Dernier épisode mémorable de l'année, l'impressionnante exposition de la collection Ralph Lauren au Musée des Arts Décoratifs

C'est en 2012 que j'ai fait la photo de ma vie, au col de Vars, avec cette 250 GTO au milieu de la neige. Cette journée au Louis Vuitton Classic Serenissima Run reste marquée d'une pierre blanche dans l'histoire du site.

Juste derrière vient le rallye du cinquantième anniversaire de la 250 GTO, qui est lui aussi un souvenir important, en particulier à cause de ce jeu de cache cache qui a duré trois jours, en permanence sur le fil du rasoir. Et quel moment de pénétrer dans un garage exclusivement consacré à la voiture la plus célèbre du monde.

En 2013, je me souviens de la présentation de la LaFerrari à Genève, l'une des très rares fois où aucune information n'avait filtré sur un nouveau modèle avant que le voile ne soit retiré sur le stand. Et ça change tout. La McLaren P1 de série était là aussi mais j'ai choisi mon camp.

   

Bien sûr, qui dit salons dit hôtesses, et si je ne peux pas nier le côté sexiste de décorer des voitures avec des jeunes femmes, ça reste agréable pour le photographe. Par le passé, les stands Skoda et Lamborghini se sont taillés de belles réputations, mais j'avoue tout de même une grosse faiblesse pour les asiatiques.

Dans la série des anniversaires, celui de Lamborghini à Bologne était plutôt exceptionnel également.

Même si ce n'est pas la voiture qui m'impressionne le plus, la venue de la Bugatti Atlantic à la Villa d'Este a été un fait marquant.

Je profite de 2014 pour signaler à quel point les évènements organisés par Peter Auto ont rythmé ces dix ans de moments forts: le Tour Auto et ses Ford GT40 sur routes ouvertes, l'énormissime et indispensable Mans Classic, le grand retour des impressionnantes Groupe C, les Dix Mille Tours pour finir tranquillement l'automne et les débuts du somptueux Concours d'Elégance de Chantilly. Du haut niveau.

C'est en 2014 que j'ai réalisé que j'avais déjà vu un nombre considérable de châssis prestigieux et que j'ai décidé de répertorier les plus importants dans des pages spéciales. Un gros boulot mais vraiment utile pour savoir où j'en suis dans ma "collection". Et la preuve définitive que j'ai largement élargi mon horizon, par rapport aux débuts où je ne m'intéressais qu'aux Ferrari.



En 2015, j'ai réalisé l'une de mes photos préférées à la Villa d'Este, un endroit qui est une véritable bénédiction pour les photographes.

Et surtout, j'ai enfin assisté à mes premières 24 Heures du Mans, pour le retour de Porsche au palmarès. Une très belle expérience.

En fin d'année, les FXX K ont pris la piste devant moi pour la première fois, et là aussi c'était grandiose.

Puis j'ai vécu un nouvel évènement inoubliable, une joie de photographe, le Goodwood Revival: ses courses endiablées, ses spectateurs tous en tenue d'époque, ses Spitfire, son atmosphère absolument unique. Et les six Cobra Daytona réunies côte à côte. Dommage que le périple soit si compliqué depuis ma contrée lointaine.

De 2016, je retiens surtout la visite du superbe Museo Storico Alfa Romeo, dont je guettais la réouverture depuis plusieurs années.

Mais aussi la nuit au Mans Classic. C'est la première fois que, poussé par mes camarades, j'ai fait le lever du jour et c'était bien le moment magique que l'on m'avait vendu. Et plus encore.

A la fin de l'année, je suis retourné chez Pagani, pour une visite de la nouvelle usine.

En attendant le soixante dixième anniversaire de ma marque fétiche, l'entame de 2017 a été marquée par la Cavalcade Classiche, qui a vu de très belles Ferrari anciennes parcourir les rues de Lucques et Pise, et arpenter la route côtière des Cinq Terres.

Voilà pour les grands moments de la décennie écoulée, qui résument bien trop rapidement les 400 pages publiées depuis le début de cette belle aventure. Il y en a eu bien d'autres, dont de nombreux évènements caritatifs, mais je dois rester succinct. En dix ans, j'ai pas mal sillonné l'Europe, subi deux accidents matériels, mais surtout j'ai pris un nombre non négligeable de douches. La pluie n'est pas l'ennemie du photographe, bien au contraire: elle éclaircit comme personne une foule compacte et elle provoque des gerbes d'eau des plus photogéniques, des situations amusantes ou encore des reflets mais sur le moment, ce ne sont pas forcément les conditions les plus agréables. Il faut savoir s'en protéger, et surtout sauvegarder son matériel car l'eau est l'ennemie de l'appareil photo: ça commence par des menus qui s'affolent, puis par un refus de fonctionner qui peut déboucher sur une perte totale. Heureusement j'ai eu la chance de ne jamais en arriver là. Ma plus grosse douche? Sans doute Le Mans Classic 2012.

L'endroit où je me sens le mieux? Incontestablement les boxes des Ferrari XX, au petit matin ou le soir, quand je suis quasiment seul avec les mécaniciens et les voitures. Ces monstres m'impressionnent tellement que c'est un peu comme se promener impunément au milieu d'une cage aux lions. Je me suis trouvé de nombreuses fois dans cette situation et à chaque fois c'est la même émotion et le même bonheur.

Mon plus gros succès est de très loin le Guide de Maranello. Avec treize voyages à mon actif en onze ans, je ne prétends pas être un expert mais je pense connaitre assez bien les lieux. Et comme tout bon savoir doit se partager, j'ai décidé de créer le Guide Ultime du Touriste à Maranello, qui regroupe tous les bons plans pour passer un bon séjour sur place. J'essaie de le tenir à peu près à jour, bien que mes visites s'espacent un peu. Eh oui, c'est loin! Le Guide a eu un effet bénéfique pour moi également, car il m'a poussé à visiter tout ce que je pouvais dans la Motor's Valley, en particulier en terme de musées: Ferrari à Maranello et Modène, les deux musées Lamborghini, Ducati, Panini, Stanguellini...

La vidéo? Le média en vogue mais c'est un métier. J'ai testé, avec la GoPro sur le front, mais on ne peut pas tout faire: traiter les photos, écrire les textes et en plus éditer des vidéos. Du coup les miennes sont beaucoup trop longues, un défaut rédhibitoire de nos jours. Tant pis.

Des regrets? Pas sur les évènements. Ca pique un peu parfois de voir ce que je loupe (comme la 250 LM Bardinon à Sport & Collection) mais je sais qu'on ne peut pas être partout. Sauf à louper un jour l'apparition d'une F50 GT en Europe, je pense que je peux me remettre de tout. Evidemment j'adorerais visiter les grands musées américains, comme Simeone (surtout!), Petersen, Mullin mais ce n'est pas d'actualité. En fait mon seul regret est de n'avoir pas su moderniser Arthomobiles au fil du temps. J'ai commencé à coder le site en html et je n'ai jamais réussi à faire de bond technologique. Avec plusieurs centaines de pages en ligne, dur de faire une conversion sans prendre de grands risques. J'ai souvent pensé à modifier au moins la page d'accueil, en regroupant au moins les reportages dans des onglets année par année mais c'est déjà long d'écrire les reportages, alors passer encore du temps à un restyling...

L'avenir? C'est là qu'est la grande question, n'est ce pas? Rassurez vous, Arthomobiles va survivre à sa dixième année. Je dois toutefois avouer que j'ai de plus en plus de mal à rencontrer de nouveaux châssis enthousiasmants, que les soirées de rédaction se font plus laborieuses, que je suis usé de courir après les accréditations. Mais surtout, surtout, je suis las de tous ces voyages. Une fois sur place, je prends toujours autant de plaisir à faire des photos, chercher les angles, chasser même. Mais les heures de route nocturnes pour se rendre sur place, toujours nombreuses, me pèsent. Enfin bon, même si je publie un peu moins de reportages dans l'avenir, j'ai toujours des envies: retourner au Nürburgring pour les 24 Heures, accrédité si possible, revivre la folie des Mille Miglia, retourner aux 24 Heures du Mans, et au Goodwood Revival surtout! Alors restez fidèles, et merci pour votre soutien!

Je termine en remerciant une nouvelle fois mon épouse, qui supporte mes fréquentes absences depuis maintenant dix ans, ce n'est pas rien! Sans elle, rien de tout cela ne serait possible donc merci!

Libre à vous de quitter cette page par ici si vous avez terminé la consultation du site. A bientôt


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