Retour

Certaines des photos de cette page sont un peu plus lourdes que d'habitude, mais j'espère que leur qualité le justifiera à vos yeux. Soyez patients.

Ce qui est fantastique avec la passion qui nous anime, c'est que même quand on pense avoir atteint le maximum d'émotion et de plaisir, on peut encore être surpris et enthousiasmé. Cà a été le cas lors de la journée que je vais vous raconter, où je suis allé de surprises en surprises. La séance a eu lieu le lendemain de la course de côte de Vuillafans Echevannes, après avoir été murie assez longuement. L'objectif était simple: trouver des cadres sympathiques et adaptés à la Scuderia afin de préparer un livre photo pour un cadeau surprise. La personne bénéficiaire étant inscrite à la newsletter du site, j'ai du attendre que le livre soit offert pour mettre en ligne ce reportage en forme de making of.

Première bonne surprise quand j'ouvre les volets ce lundi matin, le soleil est au rendez vous. La pluie était annoncée pour les trois derniers jours mais elle ne sera tombée en définitive qu'en fin de soirée et la nuit. Le ciel uniformément bleu va même se consteller de beaux nuages avant midi, heure de notre rendez vous dans la Vallée de la Loue. Le temps de sauter dans la Ferrari et nous démarrons en direction de Vuillafans. La veille en arpentant le paddock, j'ai repéré un emplacement juste au bord de la rivière qui pourrait être sympa. En réalité, si l'endroit est effectivement photogénique, il n'est pas forcément adapté à la sportivité exacerbée de la Scuderia.

         

Les plus dignes descendants de Sherlock Holmes parmi vous auront déjà remarqué que le capuchon de roues avant droit n'apparait pas sur certaines photos. Il a été perdu quinze jours plus tôt lors d'une sortie au HTTT. Je l'ai rajouté numériquement sur certaines images devant apparaitre dans le livre. Fin de l'aparté. Nous prenons ensuite la route qui serpente entre Loue et falaises et s'élève jusqu'à un panorama où j'avais déjà fait étape il y a tout juste un an (à deux jours près) avec une 599 GTB. 

         

Cette année écoulée m'a quand même permis de progresser: j'ai le sentiment que je choisis mieux mes angles de prise de vue. Je suis également moins tendu car l'an dernier c'était la première fois que j'avais une voiture de ce calibre à disposition et je n'avais pas forcément su en profiter.

         

Le filtre polarisant fait également des merveilles pour faire ressortir parfaitement la couleur rouge de la belle Italienne. 

 

Une fois cette étape validée, nous nous dirigeons vers l'aérodrome de La Véze. J'ai réussi à obtenir en un temps record l'autorisation de la Chambre de Commerce et de l'Industrie, propriétaire de la piste, pour que la voiture puisse accéder au tarmac. Hier l'ambiance était explosive sur route fermée, aujourd'hui nous roulons tranquillement aux limitations de vitesse. Je m'émerveille une nouvelle fois de la facilité de la voiture à bas régime: le bruit est très faible, le confort suffisant pour un long trajet. Et quand on met les gaz en sortant d'un rond point, la Ferrari bondit dans un hurlement assourdissant: l'accélération est indescriptible, seulement interrompue par les à-coups du passage éclair des rapports. Ce n'est certainement pas le plus beau bruit a être jamais sorti de l'échappement d'une Ferrari mais il est d'une sauvagerie tout à fait appropriée. Les 110 kilomètres heures sont atteints en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.  

Nous arrivons avec une demi heure d'avance sur le rendez vous prévu, ce qui va s'avérer déterminant. Nous sommes accueillis par Claude Domergue, le fondateur et responsable de l'aéroclub rattaché à l'aérodrome. Il vient juste de se poser après avoir emmené une équipe de France 3 faire des images aériennes de la Citadelle Vauban de Besançon, récemment classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Mon chauffeur, commercial dans l'âme qui n'en manque pas une, les entreprend immédiatement en faisant l'éloge d'Arthomobiles. Réponse immédiate du reporter, manifestement fan de belles mécaniques et qui propose de faire un reportage sur le site et sa conception. Je ne sais pas quelles seront les suites mais une telle publicité serait évidemment bonne à prendre, même si je ne me vois pas face à une caméra de télévision.

Nous rencontrons ensuite les pompiers responsables de la sécurité du site, seuls habilités à autoriser l'accès au tarmac. Conformément au contact pris par téléphone, tout se passe très bien, sauf au moment de passer la grille: la butée en fer au milieu du passage est trop proéminente pour la garde au sol de la Scuderia et nous préférons ne pas prendre le risque d'endommager le fond plat. Après un moment de stress, nous apprenons qu'il y a un deuxième accès plus loin. Ouf! Je disais tout à l'heure que notre demi-heure d'avance avait été importante: la principale inconnue pour cette étape était de savoir quel type d'avion serait présent pour accompagner la voiture. Quand nous sommes arrivés sur le parking, un superbe avion venait juste d'arriver: l'hélice tournait encore. Il s'agit d'un Socata TBM 700, un "petit" avion d'affaires au long museau effilé qui n'est pas sans rappeler les Formule 1 des années 50. On aurait difficilement pu espérer mieux. L'équipage Suisse est en transit et n'avait pas prévu de rester plus de 30 minutes mais ils nous laisseront finalement tout le temps dont nous avons besoin.

        

Le ciel est parfait, l'avion est superbe: un grand moment de plaisir.

         

La personne a qui est destiné l'album étant un grand fan d'hélicoptère, mon pilote part vers les hangars voir si il peut en dénicher un mais seul celui de la sécurité civile, Dragon 25, est présent et il est impossible d'en faire des photos, celui ci appartenant à l'état. De toutes façons, je ne sais pas si j'aurais été à l'aise pour photographier la voiture devant cet "oiseau de mauvais augure".

       

Une petite photo avec un des avions de l'aéroclub

Une fois la séance terminée, le TBM reprend l'air dans le vrombissement de son hélice à 4 pales.

         

Monsieur Domergue nous propose alors très gentiment de nous emmener faire un tour au dessus de Besançon dans l'un de ses avions. Comment refuser une telle proposition? Nous décollons presque aussitôt. La Scuderia vue du Ciel. Et un petit coup de pub.

        

C'est pour moi l'occasion de découvrir les rues que j'arpente chaque jour selon le point de vue d'Artus Bertrand. La boucle du Doubs et la Citadelle qui la verrouille sont vraiment magnifiques de là haut. Mes premières photos aériennes: pas facile: çà bouge quand même pas mal.

         

La vue est superbe. Quelques virages serrés et notre commandant de bord, qui vient d'ajouter 20 minutes à ses 28 000 heures de vol (ne cherchez pas, çà fait plus de 3 ans en l'air), nous pose en douceur. Un grand merci à lui pour cette expérience tout à fait inattendue et fantastique. Je recommande chaudement le baptême aérien à ceux qui n'ont jamais volé, c'est exceptionnel.  

L'étape suivante nous appelle. Nous nous dirigeons cette fois vers une friche industrielle locale: les anciens bâtiments de la Rhodiaceta, laissés en ruines à la merci des tagueurs. Ici les autorisations ont été plus difficiles à obtenir, au vu de la multiplicité des propriétaires.

         

       

De mon point de vue, ce décor désaffecté se marie très bien avec l'aspect brut de la Scuderia, alors qu'une Fiorano n'y serait pas du tout dans son élément.

         

Comme je l'espérais, la 430 est ici comme un poisson dans l'eau: c'est fantastique, encore plus excitant que l'aérodrome.

       

       

Au bout d'un moment, un bruit de moteur attire notre attention: un ami de mon chauffeur, Fred, arrive avec sa Porsche 993 cabriolet. C'est sa voiture plaisir en attendant que sa Ferrari 355 sorte d'un très long stage chez le garagiste, ce que j'attends avec presque autant d'impatience que lui. Autant en profiter en tout cas.

         

A chaque fois que la voiture doit être déplacée, le V8 résonne entre les murs lézardés. Un premier curieux ne tarde pas à venir voir d'où vient ce vacarme. Coïncidence amusante, il s'agit d'une personne qui fait de la retouche photo pour la publicité. Après avoir discuté un peu, il nous montre son atelier où il travaille sur les surfaces métalliques d'une montre, peaufinant le dégradé et les reflets jusqu'à la perfection: une maitrise que je ne manque pas de lui envier fortement.

         

On est tranquille, il fait beau, le cadre est exactement celui que je recherchais. C'est du bonheur.

         

       

Plus tard, un 4x4 débarque à son tour. Ce sont le propriétaires du Cube tagué que je pensais sincèrement abandonné. En fait pas du tout, il sert toujours à partir vendre des fromages sur les marchés. Une nouvelle discussion très sympathique s'engage. Incontestablement la Ferrari facilite énormément les contacts, et tous ceux que nous aurons eu aujourd'hui auront été très positifs.

         

La photo de groupe s'impose

        

       

La voiture continue à être déplacée suivant mes recommandations, ce qui représente quand même une certaine pression car il faut avoir les bonnes idées au bon moment. Voilà qui achève de démontrer que ce genre de shoot avec un décor ne peut pas s'improviser et qu'une reconnaissance pointue des lieux s'impose, avec de préférence un petit story-board des angles de vue souhaités. J'avoue que je n'ai pas fait tout çà mais les résultats sont sympathiques quand même. Je reste tout de même avant tout un amateur, et sans autre ambition.

         

Pour finir, je fais installer la Scuderia à l'ombre pour shooter un peu l'intérieur.

         

       

Il est passé 17h00 et Fred nous propose de nous accompagner boire un coup là ou j'ai laissé ma voiture, il y a des siècles. Ou était-ce il y a quelques minutes? L'occasion est belle de tester une nouvelle première: le travelling en roulant. La 993 Cab est presque idéale pour çà. Honnêtement ce n'est pas si facile que l'on pourrait le croire. L'effet n'est réussi que si l'on voit les roues de la voiture tourner, ce qui implique de se décaler. Or l'heure de pointe approche et la circulation est assez dense. Malgré tout, le résultat est satisfaisant. 

 

Une fois la ville dernière nous, je fais encore quelques essais, cheveux au vent. Le cabriolet est évidemment idéal mais les suspensions très fermes de la Porsche me font pas mal trembler. Le taux de déchets avoisine les 95%, ce qui n'a aucune importance tant que je peux tirer deux ou trois images nettes. L'idéal serait de bénéficier d'une quatre voies bien dégagée mais nous sommes ici dans l'improvisation la plus totale.  

        

A 18h30, après un rafraichissement bien mérité, il est l'heure de reprendre la Mégane et de rentrer à la maison, un sourire immense plaqué sur le visage. La journée qui s'annonçait excellente a été riche en surprises et s'est finalement avérée extraordinaire. Après quelques jours pour redescendre de mon nuage, il est temps de dresser le bilan de ce premier vrai shooting. J'ai rempli cette page de superlatifs donc vous vous doutez qu'il est très positif. Ce serait faire preuve de fausse modestie que de dire que certaines photos ne sont pas magnifiques. Il reste cependant encore quelques lacunes techniques sur la profondeur de champ de certaines. En revanche, j'ai été surpris au développement du peu de photos au total et du manque de variété des angles de vue. J'ai pas mal de photos quasi identique. Cela illustre le manque de préparation que j'évoquais plus haut. En réalité le temps passe vraiment très vite, le soleil est un soucis constant qui empêche de prendre certains angles sur lesquels on ne pense pas nécessairement à revenir plus tard. Je n'ai pas pensé non plus a prendre des risques dans mes cadrages, tenant à sécuriser le plus possible des angles traditionnels. Pas de secret donc pour progresser: reconnaissance et storyboard. La prochaine fois promis! 

De retour à la maison, rien n'est terminé. Toujours une petite tension au moment du transfert sur l'ordinateur: c'est bon, la majorité des images est de bonne qualité. J'ai fait environ 500 clichés mais les angles de vue ne sont pas si variés que je l'aurais cru. Il va maintenant falloir composer le livre photo. Une rapide recherche de comparatifs sur le net semble indiquer que le site Fujifilmnet ferait désormais partie des meilleurs (sauf erreur il est assez récent). Effectivement le site propose le "A4": un album sur, je cite, "véritable papier photo" Cà à l'air encourageant mais il est toujours difficile d'anticiper le résultat, tant la différence entre le rendu sur écran et une fois imprimé peut parfois être importante. Le tarif est de 49.90 euros pour 40 pages. C'est un peu cher mais je recherche vraiment une prestation haut de gamme sur ce coup. Le livre est construit à l'aide d'un logiciel à installer sur l'ordinateur, avec une totale liberté dans la taille, le placement et l'orientation des images. Un peu d'imagination pour ajouter du texte et le tour est joué (bon ok, ce n'est pas tout à fait aussi simple). La livraison se fait obligatoirement dans un magasin de votre ville, et le paiement est effectué à la réception.

 

18 juillet: le livre commandé le 08 juillet à 19h27 vient d'arriver ! Première impression: la couverture est en carton dur, comme n'importe quel livre que l'on trouve en librairie. J'ouvre: les couleurs sont très bien rendues, le papier est très épais et brillant avec un aspect un peu granuleux, d'une qualité superbe. On est très loin des livres que j'ai fait jusqu'à maintenant à titre perso sur d'autres sites. Seule chose qu'il faudra surveiller sur le long terme: la qualité de la reliure mais rien n'indique un risque quelconque à ce niveau. Je suis vraiment très impressionné et je vous conseille ce site si vous cherchez des prestations de qualité. Je suis d'ailleurs à votre disposition pour réaliser un album avec vous, si vous n'êtes pas trop loin du département du Doubs.

       

Quelques remerciements s'imposent quand même car la réussite de la journée a du beaucoup à la sympathie et à la bonne volonté de nombreuses personnes. Un immense merci donc à mon chauffeur, bien sûr, pour sa patience, sa confiance et pour être toujours prêt à me placer sur un piédestal que je ne mérite pas, dans sa volonté infatigable de promouvoir ce site. Toute ma reconnaissance à Claude Domergue, de l'aéroclub, pour son accueil et sa générosité: le vol qu'il nous a offert restera longtemps dans nos mémoires. Longue vie à Domergue Aviation!  Merci également à M Couret, directeur de l'aérodrome et à M Colotte, responsable SSLIA (Services de Sauvetage et de Lutte contre l'Incendie des Aéronefs) et à son équipe pour la rapidité de leur réponse et leur confiance face à une requête pour le moins saugrenue. Et enfin merci à Fred pour la ballade en Porsche et pour ses efforts afin de faciliter les photos en roulant: vivement la 355!

Je termine par un appel à témoin pour ceux qui ont lu jusque là (merci à eux): sur Supercarfrance ont été postées des photos de Porsche prises sur une base aérienne, au pied d'un Mirage. J'avoue que j'ai très longtemps bavé devant. Je cherche donc une entrée à la BA-116 de Luxeuil les Bains mais je pense que çà ne peut aboutir qu'en entrant par le biais d'un gradé passionné de voitures. Donc si vous connaissez un officier de la Base qui partage notre passion, merci d'établir la connexion avec moi pour que nous essayions d'organiser un shooting rapide avec un chasseur.

 

Libre à vous de quitter cette page par ici si vous avez terminé la consultation du site. A bientôt


Retour