Retour

Partagez cette page avec vos amis en deux clics via   Digg Twitter Facebook MySpace Digg

Comme chaque année paire, voici le retour du Salon le plus visité au Monde, le Mondial de l'Automobile. En 2008, le Salon avait attiré plus d' 1.4 millions de visiteurs et 13 000 journalistes, loin devant son alter ego de Francfort (850 000) ou le Salon de  Genève (692 000). Cette édition 2010 s'annonçait un peu morose pour les amateurs de sportives extrêmes mais les nouvelles se sont précipitées dans les jours précédents l'inauguration: si Pagani conserve la future "C9" dans ses cartons pour Genève (mais de quelle année?), si Aston Martin n'est pas intéressé et si la Bugatti Super Sport brillera par son absence, d'autres marques ont fait des annonces: dans la lignée de la Sport Classic, Porsche fera revivre son speedster. Lamborghini présentera une nouveauté, voire deux. Et enfin, le vendredi précédent l'ouverture du Salon, Ferrari a enfin levé le voile sur la 599 Roadster, dénommée SA Aperta. Une excellente nouvelle qui m'a rendu très impatient de prendre le train. Reste une question: la couleur, Ferrari ayant proposé des combinaisons assez audacieuses dans son configurateur. Voyons çà! Comme souvent désormais, je sors le plus vite possible un reportage sur le stand Ferrari et je m'occupe dès que je peux de la suite.

Lors d'une conférence de presse, Sergio Marchionne, le PDG du groupe Fiat - Chrysler a dévoilé quelques informations intéressantes sur le futur de Ferrari notamment. La marque a désormais pour objectif de sortir une nouveauté tous les ans, en conservant une gamme à quatre modèles, hors séries limitées. En d'autres termes, chaque modèle aura une durée de vie de huit ans avec au bout de quatre ans un restylage codifié M (Modificata). Cette rationalisation verra donc un ralentissement du renouvellement des V8 (les F355, 360 et F430 ont été produites pendant 6 ans) et une accélération pour les V12 (la 456 est restée en production 12 ans et les 550/575 11 ans). Selon certaines spéculations, le calendrier pourrait s'établir comme suit: début 2011, présentation de la remplaçante de la 612 Scaglietti (dont le mulet est très intriguant; hybride, intégrale, shooting brake... les spéculations vont bon train), puis de la 458 Spider en fin d'année (simple variante). En 2012, ce pourrait hélas être au tour de la 599 de passer la main (après seulement 6 ans de vie?) et une nouvelle supercar verra le jour, pour l'instant appelée Enzo "Special Serie". Une année cruciale si çà se confirme. 2013 devrait voir débarquer la 458 "scuderia" et la California M, et ainsi de suite. Voilà pour les grandes lignes. En tout cas, il y aura de quoi maintenir Ferrari en haut de l'affiche et faire plaisir aux passionnés.

Comme il est assez rare que j'apprécie les affiches des salons automobiles, je me dois de signaler que j'aime beaucoup celle ci. Elle me fait penser à la BMW Art Car de Jeff Koons qui a couru Le Mans en GT2 cette année et donne une impression de vitesse qu'il était de bon ton de cacher ces dernières années. Elle est encore plus belle en version animée pour la TV, le format vertical étant un peu étriqué dans cette version statique. 

C'est la première fois que je monte dans le train de 5h56 comme un condamné. Ca fait plusieurs jours que je souffre d'une infection indéterminée et j'avoue que le déroulement de la journée m'inquiète un peu. J'ai décidé de voyager "léger" avec le sac à dos pour le 40D + 70-200, le flash et le 17-40 en secours, et une besace pour le 7D+10-22 et le ravitaillement. J'ai décidé de me passer du trépied sur les grands salons, à cause de l'encombrement et de la limitation des angles de prises de vue. En revanche, je continuerai à le prendre pour Rétromobile, le salon de la pénombre. J'arrive Gare de Lyon à 8h30, saute dans le métro et débarque Porte de Versailles vers 09h20. Je traverse directement le pavillon 1 pour me rendre au stand Ferrari. Le salon est ouvert depuis 6h45, autant dire que je ne suis pas le premier sur les lieux cette fois.

Voilà le stand. Premier coup d'œil panoramique: une California, une 458 noire, une 599 HGTE grise et la fameuse SA Aperta est bien là, ainsi qu'une F60 pour la Formule 1. Premier sujet d'étonnement, on me demande une carte de presse pour pénétrer sur le stand, en plus de mon accréditation média. On ne me l'avait encore jamais faite celle là mais çà préfigure assez mal des prochains salons. Finalement, je finis tout de même par rentrer.

       

La California est superbe! Jantes diamant, bi-ton, rouge foncé, elle ressemble vraiment à une voiture de sport. J'aime beaucoup.

       

Je n'ai pas accordé beaucoup d'attention à la 458 Italia, qui est tout à fait standard, de même que la HGTE. J'aurais espéré une 458 Challenge à a place mais je comprends que de nombreux visiteurs vont découvrir cette voiture somme toute encore récente.

        

       

Et voici la fameuse 599 Roadster, appelée finalement SA Aperta.

       

Ferrari rend un hommage appuyé à son couturier préféré: SA pour Sergio et Andrea Pininfarina et 80 exemplaires (!!) pour les 80 ans de la firme. Un hommage étonnant si l'on considère que la voiture est présentée dans un film sur internet par Flavio Manzoni, le nouveau patron du style de Ferrari. Ce transfuge de Volkswagen a pris la tête du bureau interne du style de Ferrari, qui doit définir la nouvelle identité des futurs modèles de la marque, et qui a dessiné la SA Aperta reléguant au mieux Pininfarina à un rôle de conseil, voire a une simple signature.

        

La Società Anonima Carrozzeria Pinin Farina a été créée le 22 mai 1930 à Turin par Battista "Pinin" Farina (dont le nom fut changé par décret présidentiel en Pininfarina en 1961). La société est progressivement passée du statut d'artisan à celui de multinationale, probablement aidée en partie par l'aura de Ferrari dont il est devenu le carrossier attitré. Pininfarina est entré en bourse en 1986. Au premier semestre 2010, la société a annoncé une perte de 30 millions d'euros, imputable si j'ai bien compris à des provisions pour le règlement d'un conflit avec Mitsubishi. La situation va rester tendue avec la fin de production de modèles chez Ford et Alfa Romeo, générateurs de royalties. Plus joyeusement, une exposition a été inaugurée au siège de la société à Turin, la Pininfarina Collection, qui présente environ 40 modèles des années 40 à aujourd'hui, avec une rotation des expositions suivant l'actualité. Il ne s'agit apparemment pas d'un musée proprement dit, les visites se faisant sur réservation. l'adresse: Via Nazionale, 30  10020 Cambiano, Torino; voir Silvana Appendino, tel. +39 011 9438104, s.appendino@pininfarina.it .

        

Toutes les voitures sont évidemment vendues après la présentation top secrète de Pebble Beach (dont aucune image n'a filtré), ce qui n’a pas manqué de faire un grand nombre de mécontents. Au vu de l’expérience GTO, on peut penser qu’il y avait sûrement un marché pour au minimum 400 ou 500 voitures, même à 400 000 euros pièce.

         

La SA Aperta devrait être (était) disponible en cinq exécutions: Nero Stellato, Blu Elettrico, Giallo Tristrato, Rosso Fuoco et Rosso Dino. Dommage que la voiture présentée ici soit la plus classique de toutes, mais parions qu'elle devrait représenter une bonne partie de la production, et que la teinte finale restera de toutes façons à la discrétion de l'acheteur.

         

Le châssis a été revu pour offrir la même rigidité que le coupé, sans surpoids. Le pare-brise abaissé (-4 cm) permet de baisser également le centre de  gravité de la voiture, permettant une tenue de route encore meilleure. La capote est en matériau souple, à l'inverse du toit escamotable de la California, et ne devrait être utilisé qu'en cas d'urgence. Elle tient largement dans le coffre mais il n’a pas été prévu qu’elle se replie de façon très élégante.

 

L'arceau fixe s'intègre parfaitement grâce à sa forme qui épouse celle des sièges. Il est recouvert de cuir.

       

Il est prolongé sur les cotés par des ailettes d’aluminium qui rappellent une des caractéristiques remarquables du coupé.

       

       

Le capot arrière est rainuré et se lève d’un seul bloc jusque derrière l’habitacle. Du coup, le coffre à l’air particulièrement spacieux (350 litres au lieu de 320).

       

 

Je n'aime pas trop le diffuseur peint couleur carrosserie. Avis personnel.

 

Le V12 produit 670 chevaux à 8250 tours minutes, avec des passages de vitesse en 60 millisecondes. La mélodie devrait être sympathique.

       

Les jantes sont vraiment classiques. Malgré le pédigrée GTO, la voiture ne s'affirme clairement pas comme une super sportive et abandonne les artifices aérodynamiques les plus agressifs.

         

               

Le pare brise est plus court et incliné que sur le coupé et son entourage, ainsi que les rétroviseurs sont en aluminium. Une matière reprise sur les appendices qui prolongent l'arceau.

       

       

       

Le tableau de bord est lui aussi recouvert d'aluminium.

La console centrale est finie en noir brillant. Attention à la poussière.

La sellerie est une création originale, avec cette bande rouge qui court sur les sièges, le long du tableau de bord, et sur l’arceau.

        

       

       

Certains détails de finition paraissent un peu suspects mais gageons que tout sera réglé pour les premières livraisons, début 2011.

         

Mon avis, pour ce qu’il vaut : pas vraiment fan. Je trouve la voiture un peu sage pour un roadster, qui devrait dégager un plus de rebelle-attitude. Quitte à la jouer aussi sage, un cabriolet intégral aurait peut être été plus adapté, d’autant que la 599 s’y prête plutôt bien. Elle ne remplace pas la GTO dans mon garage idéal.

 

Vous entrez maintenant dans l'atelier de personnalisation.

 

Prenez place à table pour découvrir les multiples options disponibles pour votre future acquisition.

 

Les sièges, les cuirs, volants, jantes, étriers, coloris, tout est possible. Attention, la facture va grimper mais c'est tellement tentant.

         

       

Et au milieu, une magnifique California en Giallo Tristrato bi-ton. J'adore!

        

       

Les produits du Ferrari Store occupent également une bonne place sur le stand. Miniatures, volant…

       

 

Pièces usinées, vélo

         

Les petits salons à l’arrière du stand sont illustrés avec goût.

         

La F60. Depuis deux ans, je ne peux pas dire que j’apprécie tellement les nouvelles Formule 1.

        

Le problème vient principalement de…là.

 

Alors que par ailleurs elles montrent des courbes spectaculaires.

         

L'intérieur

       

J'espérais vraiment que Pininfarina marquerait le coup en présentant une Aperta ou la nouvelle Stratos mais le carrossier a laissé l'intégralité de son espace à son partenaire, Bolloré, l'anniversaire ayant été fêté à Genève.

<...>

Je reviens vers le stand Ferrari à 14h30 pour la conférence de presse. Il faut vite faire quelques images du stand vide avant que les abords ne deviennent totalement inabordables.

        

       

       

Les personnalités sont là: Jean Todt est venu faire une visite de courtoisie à son ancien patron, Amadeo Felisa.

         

Puis il discute un moment avec Lapo Elkann, le petit fils de l’Avvocato Agnelli

 

Luca Di Montezemolo avec Jean Todt, et Flavio Manzoni, le directeur du centre de style. Je crois que c'est la première fois Jean Todt rigoler.

       

Paolo Pininfarina est là également, bien que la SA Aperta rende hommage à son père et à son frère. En plein commentaire des lignes de la 458 Italia.

 

Luca di Montezemolo prend seul la parole. Il commence par se féliciter des bonnes performances de la Scuderia en Formule 1 (timing parfait, ouf!) et des très bons résultats de la marque sur les marchés émergents que sont la Chine, le Moyen et l'Extrême Orient. Il annonce également que Ferrari sera bientôt présent dans un cinquante huitième pays, l'Inde. Dernier satisfecit, les produits dérivés et licences fonctionnent toujours bien.

Le président présente ensuite sommairement la SA Aperta en confirmant que les 80 exemplaires sont tous vendus avant de parler un peu écologie. La centrale électrique trigénération de Maranello n'est plus vraiment une nouvelle fraiche mais la California est désormais équipée d'un système dit HELE (High Emotion Low Emissions) qui lui permet de réduire de 23% les émissions de CO² en cycle urbain (10% de réduction au total seulement par contre). L’objectif est d’atteindre une réduction de 40% en trois ans. C’est également le délai pour la présentation du modèle hybride de série.

        

Grâce au HELE, la California mène sa catégorie en termes d'émissions à 270 g/km grâce a des technologies innovantes de gestion électronique (ventilateur moteur et pompe à essence notamment) et de réduction des frictions, en plus du Stop & Start déjà annoncé. Le moteur redémarre en 230 millisecondes en relâchant la pédale de frein, en utilisant la pédale d'accélérateur ou en pressant la palette UP au volant.

 

En mode automatique, la boite de la California adaptera les passages de vitesse afin de réduire la consommation en conduite tranquille ou de donner du punch en conduite sportive.

 

La California est désormais personnalisable en peinture bi-tons avec les teintes triples couches, et de nouvelles finitions intérieures, cuir et carbone. Les exemples présentés ici m’ont semblé tout à fait convaincants.

 

Une fois la conférence de presse terminée, c’est une cohue indescriptible pour se procurer le dossier de presse sous forme d’une clé USB. C’est toujours la bourre mais je n’avais jamais vu l’équivalent de cette année. A un moment donné, j’ai vraiment eu peur pour mes appareils, en particulier quand le trépied d’Eddy a commencé a taper la lentille du 10-22. Finalement RAS.

 

Rendez vous très vite pour la suite, avec le concept Lamborghini, de nouveautés chez Audi et Lotus, et les girls… 

  Mondial de Paris 2010: le reste Mondial de Paris 2008: le stand Ferrari Salon de Francfort 2009 Salon de Genève 2010
Retrouvez les autres  Salons Automobiles

Libre à vous de quitter cette page par ici si vous avez terminé la consultation du site. A bientôt


Retour