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Cela fait une éternité que je ne suis pas revenu au Mondial de l'Automobile qui se tient tous les deux ans Porte de Versailles à Paris. Genève est plus près et plus petit quoique presque aussi bondé. Mais cette année est spéciale puisque Ferrari profite du Salon le plus visité et le plus médiatisé au monde (1 432 000 visiteurs et 11 000 journalistes en 2006) pour présenter un nouveau modèle. Je ne pouvais évidemment pas manquer un rendez vous pareil.
 
La F149 puisque c'est son nom de code reprend le nom d'une de ses illustres ainées: la California. Le cœur de cible a dès lors au moins le mérite d'être clair pour le premier coupé cabriolet de la marque. Celui ci est équipé d'un tout nouveau V8 de 4.3L et 460 cv qui est installé pour la première fois depuis 1973 en position centrale avant et d'une boite 7 vitesses. Les innovations techniques semblent donc bien être au rendez vous. En mai de cette année, Ferrari avait annoncé la California en grande pompe avec un site web dédié montrant un compte à rebours de 10 jours.
 
Curieusement, les premières photos officielles étaient sorties seulement 3 jours plus tard, suscitant des réactions contrastées chez les aficionados. Elles montraient une voiture au look assez torturé, à la face avant étirée vers le haut en une sorte de sourire béat de batracien ahuri bien peu agressif. Il faut évidemment éviter de juger trop rapidement mais j'avoue que je n'ai pas été convaincu par ce premier aperçu. Bien sûr, je ne demande qu'a être détrompé et c'est en grande partie la raison de ma présence à Paris aujourd'hui: pouvoir juger sur pièce avant d'aller dans un mois à Maranello voir la bête dans son habitat naturel plutôt que dans une cage de démonstration.
 
La nouvelle unité de production dont la construction s'achève à Maranello devrait permettre de produire environ 4000 California par an (40 fois plus que le nombre total de 250 GT dont elle emprunte le patronyme) pour une production annuelle totale de 10 000 voitures environ. Incontestablement le réalisme économique l'emporte sur les valeurs de la marque à une époque où le marché des voitures d'exception explose tous azimuts, ce qui ne manque pas de faire grincer les dents des puristes qui y voient un galvaudage de l'image exclusive de la marqueEvidemment on pourrait remplir des pages sur ce débat. Dans l'absolu, je ne peux qu'être d'accord. En réalité, les marchés émergents consommant de plus en plus de voitures, la part réservée à l'Europe ne devrait pas tellement changer. Et les rues de Maranello devraient être encore plus animées de modèles partant en rodage, ce dont je ne saurais ma plaindre. Tant que Ferrari ne sort pas de modèle à moins de 100 000 euros produit à 20 000 exemplaires par an, il n'y a pas vraiment lieu de crier au crime de lèse-majesté. Mais Porsche montre qu'une fois engagé sur le chemin de la grande série, la pente est glissante. Et peut qui plus est être très profitable.
 
 
Toujours est il que j'ai fait ma demande d'accréditation en mai, avant de relancer en septembre, ne voyant rien venir. Au final, j'ai passé un coup de fil hier et l'on m'a répondu de me faire accréditer sur place, ce qui ne devrait pas poser de problèmes. J'ose l'espérer vu le prix du billet de TGV et le fait que je me suis levé à 4h30 pour arriver assez tôt sur les lieux. C'est donc muni de la demande d'accréditation, d'une "attestation de mon média" et d'une copie de la page d'accueil d'Arthomobiles que je me présente au service presse. Evidemment je ne suis pas le seul a devoir être accrédité à la dernière minute. Une file assez longue de journalistes de toutes nationalités fait la queue, une trentaine de personnes au moins. Bon point pour l'organisation, ça va très vite. En moins de 20 minutes, c'est mon tour, je présente à l'hôtesse l'attestation par laquelle en tant que webmaster, je m'autorise moi même à assister au Salon. Elle à l'air un peu perplexe mais vu l'affluence, elle valide ma demande. Me voilà bientôt en possession du précieux sésame. Destination Ferrari évidemment, le reste peut attendre.
 
C'est la première fois que j'assiste à le présentation d'un nouveau modèle, aussi je vous propose de faire un focus sur le stand Ferrari sur cette page et de revenir sur le reste du Salon sur une autre page. Journée presse oblige, l'accès au stand Ferrari est libre alors qu'ensuite il faudra montrer patte blanche. On m'avait gentiment fait parvenir une invitation à pénétrer sur le stand mais je n'en aurai en définitive pas besoin. Le modèle du stand est le même qu'à Genève: une cavité surélevée contenant deux voitures et un étage surplombant le stand proprement dit. Deux California sont présentées: une en Rosso Corsa et une en Azzuro California. La rouge occupe la cavité surélevée avec une F1 de Raikkonen (le dossier de presse indique F2007 mais la capot moteur effilé laisse plutôt penser à une version 2008. La bleue est sur le sol du stand proprement dit.  

       

D'emblée, le premier contact confirme qu'il n'y aura pas de coup de foudre. La voiture est imposante, un peu plus que je ne pensais. La malle arrière passe plutôt bien mais la forme de la calandre et des phares me dérangent toujours. Je n'aime pas le rendu, trop "expressif", pas assez agressif.

Deux nouveaux jeux de jantes ont été dessinés pour l'occasion, des 19 pouces sur la bleue, en étoile un peu comme celle de la 599. Et des 20 pouces en option qui améliorent déjà à mes yeux le look de l'auto.

       

La belle se dévoile un peu plus. Voici donc le V8 installé en position centrale avant, une première. Effectivement il est très en arrière du capot moteur.

       

Le coffre offre une place que l'on va qualifier de raisonnable, même quand le toit en dur est replié. Il sera évidemment conseillé de s'équiper des bagages sur mesure pour une utilisation optimale de l'espace. Notons la présence du sac de golf. Les places arrières sont plus que symboliques. Il ne faut pas avoir des trop gros mollets. D'ailleurs une option permettra de supprimer les sièges au profit d'un espace permettant de caser ... deux sacs de golf. Futé !

       

Les échappements doubles placés verticalement et l'unique feu arrières sont assez proéminents mais l'effet est assez concluant.

       

               

Le coffre s'ouvre très largement:

       

et la cinématique permettant de déplier / replier le toit est une merveille de fluidité et de rapidité: impressionnante. La malle arrière s'ouvre vers l'arrière (dans le sens inverse de l'ouverture du coffre ci dessus) et le toit et la lunette arrière posées l'une sur l'autre montent au niveau du toit, avant que la lunette ne se mette en place après que la malle arrière ait retrouvé sa place. Le tout en 14 secondes.

       

Finalement donc, l'arrière de la California me plait bien, je vais sans doute m'y habituer rapidement.

       

Le rétroviseur est peu torturé, à l'image de la nervure qui court sur le flanc de la voiture.

Avant d'aller voir les autres stands, un petit tour des autres voitures de la gamme présentes: une 430 Spider en Grigio Ferro, une 612 Scaglietti en Nero Daytona, une magnifique 599 GTB en Rosso Monza

       

Une Scuderia en Rosso Corsa

       

et la fameuse F1 dont le nez me laisse toujours songeur (dans le bon sens du terme) mais dont le capot moteur est plutôt inesthétique (ce qui n'est évidemment pas son objet).

       

Il est temps d'aller explorer le reste du salon pour photographier ce que vous découvrirez bientôt sur la page suivante. Mais bien sûr le stand Ferrari agit sur moi comme un aimant. Aussi vers midi, je retraverse deux halls pour aller voir si l'endroit est un pue plus calme à l'heure du déjeuner. En arrivant, surprise, le stand est cloisonné et bondé, avec pas mal de caméras pointées sur la cavité où se trouve la California rouge. Coup de chance, je suis revenu au moment ou la conférence de presse de présentation officielle va commencer. Je trouve une place excentrée au premier rang, coincé derrière une caméra. La présentation commence par la projection de la vidéo promotionnelle réalisée par Michael Mann en personne. Puis Luca Di Montezemolo, président de Fiat et de Ferrari prend la parole. Il est accompagné d'Amedeo Felisa, le directeur général de Ferrari.

              

Di Montezemolo commence par un hommage à Andrea Pininfarina, PDG de la mythique entreprise de design du même nom, qui est décédé dans un accident de la route le 07 août. Il souligne la perte d'un collaborateur précieux mais également d'un ami. La famille du designer est présente pour recevoir cet hommage émouvant: sa mère, sa veuve, sa fille et son fils, manifestement très touché. La famille ne s'exprime pas mais quitte le stand sous les applaudissements. Une touche particulièrement bienvenue de la part de Ferrari quand on sait les liens qui unissent les deux firmes depuis très longtemps.

       

Di Montezemolo parle ensuite de la nouvelle voiture. Entre les lignes de son discours, le cœur de cible est facile à identifier: les propriétaires actuels qui cherchent une voiture "facile" pour leur épouse. Les premières livraisons sont prévues pour le mois de janvier mais les concessionnaires recevront les voitures de démonstrations dès le mois de novembre. Le succès commercial est déjà au rendez vous puisque les deux prochaines années de production sont d'ores et déjà vendues. Pour 2009, Ferrari a prévu de produire entre 2700 et 2800 California. L'augmentation de la production est due principalement à l'ouverture de nouveaux marchés prometteurs comme le Moyen Orient et la Chine mais Ferrari à la volonté de rester exclusif. Ils s'appliqueront à maintenir une offre inférieure à la demande, notamment pour limiter la décote des voitures d'occasion. Ce modèle finalise la gamme désormais composée de deux V12 et deux V8 et Di Montezemolo à l'air de la considérer comme complète (supercar mise à part sans doute). Evidemment pas un mot sur les 599 et Scuderia Spider dont font état des rumeurs insistantes sur le net. Normal, c'est la California la star du jour. Le président en profite pour souligner le succès du programme de personnalisation One to One sur la 612 et annoncer son extension à la 599. Les heureux propriétaires auront donc désormais des possibilités infinies de personnalisation, notamment avec un choix étendu de selleries et de couleurs de carrosserie hors catalogues (en particulier les anciennes couleurs qui sont si magnifiques). Une très bonne nouvelle donc pour la variété de la Fiorano. C'est ensuite au tour de M Felisa de prendre la parole pour égrener les caractéristiques de la voiture.

       

La conférence terminée, il est temps de récupérer un dossier de presse et d'aller visiter l'étage du stand. Un espace est réservé au programme One to One présentant les différentes options en termes de cadrans, sièges, selleries, volants... Une 599 en bleu métallisé "hors catalogue" est là pour illustrer l'application du service à ce modèle.

       

       

Un balcon surplombe le stand qui permet de voir la California sous un autre angle. Tournez manège.

       

       

Vous connaissez maintenant mon attachement aux immenses malles arrières des ainées. On n'en pas encore revenu là mais c'est toujours çà.

Je me dirige ensuite vers le stand Pininfarina, juste à coté mais bien caché dans un renfoncement. Il y a aussi une California ici, une vraie pas une maquette. Elle est bleu nuit, une couleur très difficile à photographier.

          

L'intérieur est d'une sublime teinte chocolat. Les finitions ont l'air (enfin) en très net progrès. L'intérieur est certainement l'un des points forts de la California, avec notamment cette console centrale design et aérienne. A priori pas de cadrans jaunes ou rouges mais un compte tour central rétro éclairé. Le traditionnel Manettino est présent mais avec trois positions seulement: Confort avec toutes les aides actives, Sport pour les performances maximum et CST-OFF pour les kamikazes et les pilotes de F1.

       

       

Après çà, je repars vers les autres stands. En fin de journée, je reviens une nouvelle fois, tel un papillon de nuit piégé par la lumière d'une lampe. Outre le fait que mon matériel est lourd (deux appareils photos, le trépied, la besace, le sac à dos), il est surtout très encombrant, ce qui m'empêche la plupart du temps de m'asseoir dans les voitures. Je fais une exception pour la California en me débarrassant de mon barda dans un coin du stand pour faire la queue. Au bout de quelques minutes, je peux prendre place derrière le volant et faire quelques clichés, en particulier de la fameuse console centrale. La voiture est très confortable et luxueuse, confirmant sa vocation de faire du cruising sur les Rivieras plutôt que du circuit.

         

       

Un dernier coup d'œil sur la bête avant de me prononcer provisoirement, avec ou sans toit.

       

       

dernière revue de détails; il y a déjà des angles plaisants

       

Au final je pense pouvoir m'accommoder de la nervure qui court sur le flanc, des étranges pots d'échappement ... mais je risque d'avoir beaucoup plus de mal avec cette étrange face avant, cette calandre trop arrondie

       

et ces phares étirés

       

En tout état de cause, même si je finis par m'habituer aux lignes de la California, je ne pense pas que j'aurai un coup au cœur à chaque fois que j'en croiserai une comme çà peut être la cas avec la 599 ou la Scuderia. Reste à la voir en environnement urbain, logiquement dans un mois dans les rues de Maranello. C'est là je pense que je pourrai me faire un avis plus définitif. Quoiqu'il en soit, c'était fascinant d'assister à la présentation officielle d'une nouvelle Ferrari, même si ses lignes étaient bien connues depuis plusieurs mois déjà.

Pour en finir avec Ferrari au Mondial de Paris, il faut souligner la présence d'une 430 Challenge sur le stand d'un sponsor et de deux F430 sur des stands évènementiels. Aucune classique en vue, dommage. Rendez vous à la page suivante pour les restes de l'actualité du salon. 

  Mondial de Paris 2008: le reste Salon de Francfort 2009 Salon de Genève 2010  
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