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C'est toujours un plaisir d'aller au Salon de Genève, qui bien plus que le Top Marques de Monaco, est pour moi le salon de la voiture de prestige. Cette année encore, les nouveautés seront nombreuses: Ferrari California Turbo, Lamborghini Huracán, McLaren 650S, une nouvelle Légende Bugatti, la Zonda Revolucion que je n'ai jamais vue... et une McLaren P1 par Fab Design que je suis curieux de découvrir. Hélas, les constructeurs ont pas mal spoilé cette année en présentant leurs nouveautés avec plus d'un mois d'avance. Cela dit, l'attraction du Salon sera peut être ailleurs avec une exposition exceptionnelle organisée par l'ACO et Rolex: une vingtaine de voitures ayant couru voire remporté les 24 Heures du Mans devrait être présente!

Au final, ce reportage sera scindé en deux parties: la première consacrée aux voitures de série actuelles et la seconde à l'exposition du Mans ainsi qu'aux voitures anciennes et de course. Il faudra donc attendre un peu pour découvrir la Porsche 919 par exemple. Les photos sont présentées par ordre de mon passage sur les stands mais comme je fais souvent plusieurs tours, je regroupe mes différents passages en un seul bloc, sauf si cela peut servir le récit.

Comme chaque année, je démarre à 4h45 pour éviter les bouchons à la frontière. Il neigeote un peu quand je passe vers les stations de ski mais rien de grave. La mauvaise surprise est ailleurs: j'achète toujours ma vignette d'autoroute Suisse en passant mais cette année, le poste frontière est fermé: il ouvre désormais à 8 heures! Je ne suis pas très enthousiaste à l'idée de trainer sur les autoroutes helvétiques sans vignette mais je n'ai pas le choix. Il est 7 heures quand je me gare sous Palexpo, trente minutes avant l'ouverture. C'est parfait.

A 7H30'05", le vigile me laisse entrer. Comme toujours, je me dirige d'abord vers le stand Ferrari. Depuis huit ans que je couvre des salons, je n'ai connu que deux architectures de stand, et c'est vrai chez la majorité des constructeurs. Auparavant, le stand au cheval cabré disposait d'un étage ou se trouvait une voiture personnalisée en One to One. Désormais, tout est de plain-pied avec un immense écran géant dans la partie frontale, un espace de convivialité à l'arrière avec l'alcôve Tailor Made. Nous verrons bien quelle est la durée de vie d'un design de stand.

Cette année les voitures présentes sont une F12 noire,

       

et une FF Grigio Silverstone pour les V12.



Puis une magnifique 458 Speciale grise.

       

Cette couleur lui va vraiment très très bien, avec les bandes noires.

       

Et une 458 Spider Rosso Corsa.

       



La California T est bâchée, en attendant la conférence de presse. Il y en a même deux.



A défaut, voici déjà son moteur V8,

       

sculpté avec soin même s'il ne sera pas apparent comme dans une 458.

       

Et voici donc l'espace détente pour les privilégiés qui ont accès au stand, avec des canapés en cuir souple très confortables.



Une décoration murale qui irait très très bien chez moi!



Dans l'Atelier Tailor Made, trône une FF gris argent mat superbe.

       

Je n'ai pas essayé (la dernière fois j'avais eu quelques problèmes pour sortir) mais la FF est désormais équipée de nouveaux sièges arrière, plus confortables et aisément accessibles grâce aux sièges avant qui coulissent davantage.

       

En plus des iPad dans les appuie tête, la voiture est désormais équipée du Carplay Apple System qui permet de transférer l'écran de l'iPhone sur celui de l'ordinateur de bord et de réveiller Siri grâce à un bouton au volant.



Par ailleurs, trois nouvelles options de configuration sont présentées pour la FF dans le cadre du programme exclusif de personnalisation sur mesure: golf, ski et nature, utilisant des matériaux techniques robustes et étanches inspirés par chaque domaine d’utilisation. Par exemple, l'option Ski comprend un compartiment à bagages doublé de fibre de carbone anti-rayures avec des inserts métalliques, alors que la configuration Golf présente une garniture en tartan classique. L’option Nature, pour sa part, est conçue pour les activités de plein air, de sorte que l’accent est mis sur des tons de cuir chaleureux, le compartiment à bagages étant entièrement garni du même cuir Testa di Moro utilisé dans l’habitacle.

       



Ferrari se lance également dans les biens de luxe semble-t-il, qu'il s'agisse d'une selle en cuir,



d'un snowboard ou de clubs de golf,

       

voire même d'un panier de pique-nique à la Rolls Royce. Même si j'avais les moyens et plusieurs Ferrari dans mon garage, je ne pense pas que je considèrerais le fait de manger dans des assiettes Ferrari comme le comble de la distinction.



Bien, il faudra revenir plus tard pour découvrir le lifting de la nouvelle California en vrai.



Chez Maserati, rien d'excitant pour le moment, le centenaire passe relativement inaperçu en ce début d'année.



Une allée à traverser et me voici chez Aston Martin.

Après le superbe concept CC100 présenté l'an dernier pour le centenaire, le nouveau siècle commence avec deux nouvelles variations de modèles bien établis. D'abord la V8 Vantage N430 qui reçoit des sièges en carbone et Kevlar et des roues forgées pour une économie de... 20 kilos. Il sera possible de l'habiller dans la livrée historique à liserés jaunes rappelant la DBR1.



Ou dans d'autres combinaisons de couleur, comme celle ci, très originale.

       

Bon, elle est bien séduisante mais honnêtement, j'ai peur qu'elle ne contribue à brouiller encore un peu l'image du constructeur. Avec des engagements intensifs en compétition, notamment au Mans, Aston tente de se donner une image sportive, ce qui a toujours été une stratégie payante mais derrière, les châssis accusent tout de même leur âge. Les amateurs de circuit privilégieront sans doute une Porsche GT3, une McLaren 650S ou une 458 Speciale, si l'on considère que le budget n'est pas un problème pour ce genre de clientèle (la V8 reste environ deux fois moins chère que ses concurrentes). Alors que la clientèle attirée par le luxe feutré à l'anglaise ne doit plus vraiment se retrouver dans des voitures où le carbone a remplacé la ronce de noyer.

       

Carbone justement: la DB9 se décline en versions Carbon Black et Carbon white. C'est la première qui est exposée ici. Pour reprendre les mots du Directeur du Design, Marek Reichman: "la classique DB9 Carbon Black et l'audacieuse Carbon White donnent à cette GT intemporelle une nouvelle apparence fraiche et hautement désirable." C'est sûr que le mot clé est "intemporelle".



Pour autant, je ne peux pas nier que les Aston gardent un pouvoir d'attraction et de séduction très fort.



Le nec plus ultra étant d'afficher un discret Q sur la carrosserie, preuve d'un passage par l'atelier de personnalisation. Comme cette V12 Vantage, simple mais efficace.

       

       

Non loin de là, Jaguar part chasser sur les terres de l'Audi RS6 Break, avec cette XFR-S Sportbrake de 550 chevaux.

       

Et voici la F-Type coupé, qui plafonnera elle aussi à 550 chevaux pour le modèle le plus violent.

       

J'avais déjà eu le coup de cœur pour le roadster, c'est confirmé, elle est sublime. Pas de Project 7 par contre, quel dommage, ce concept me fait vraiment fantasmer.



Chez Dodge, je m'arrête quelques instants pour la Viper, hélas absente dans sa version compétition.



Genève, c'est aussi le salon des riches tuners. Voici donc le stand Hamann, avec notamment la Mirr6r, déjà présentée l'an dernier mais qui a pris 60 chevaux depuis (l'inflation ma bonne dame).

       

Et l'Aventador Limited, développant 760 chevaux.



Je peux concevoir les inserts verts fluo, après tout c'est une Lambo,

       

mais ces deux prises d'air sur le nez, je n'aime pas du tout.

       

Voici une excellente surprise! Le one-off de Zagato sur base de DBS, construit à l'occasion du centenaire de la marque: l'Aston Martin DBS Coupé Zagato Centennial.

       

Dessinée par Norihiko Harada pour un client japonais, il présente la traditionnelle double bulle sur le toit.

       

Le capot et les portes sont en aluminium, le reste de la carrosserie est en carbone. Sous la robe, la DBS reste strictement d'origine.



On peut noter que Zagato a aussi produit un Spyder vert sur base de DB9 pour l'américain Peter Read.



Harada explique que la DBS était trop agressive pour le client, et qu'ils ont décidé ensemble d'aller vers quelque chose de plus classique, plus "grand tourisme", ce qui rejoint un peu ce que je disais plus haut.



Il me semble que la voiture est assez décriée mais pour ma part je l'aime bien, d'abord parce qu'elle tranche avec les Aston Martin habituelles. Et j'aime son coté simple et old school. Donc pour moi, c'est un grand oui, sauf peut être à l'intérieur.



Chez RuF, le stand est toujours grand et élégant, mais ne peut pas être chaque année farci de nouveautés. Du coup, j'ai laissé tomber la CTR, déjà vue l'an dernier. J'aime beaucoup les couleurs de cette Rt35.

Un peu moins celle ci.



Mais le coup de foudre est pour cette Ruf RCT Evo sur base de 964. J'adore.

       

Après Bentley, la catégorie GT3 continue d'attirer les constructeurs. C'est au tour de Lexus de présenter la RC F GT3 Racing Concept, qui devrait être disponible en 2015 pour les clients, afin de disputer des courses de Super GT au Japon ou encore les 24 Heures du Nürburgring (si le circuit existe encore dans un an).

       

Sur le stand Touring Superleggera, voici une nouvelle Disco Volante dans une livrée audacieuse.

       

       

Le stand est beau, avec ce rond blanc contrastant sur le sol noir.

       

Ne vous inquiétez pas pour la voiture en arrière plan, elle sera couverte dans le prochain reportage.



Je passe rapidement devant Pagani et Bugatti, j'y reviendrai plus tard.

       



La conférence de presse de Lamborghini s'est achevée il y a peu de temps, le stand est noir de monde. Je me glisse juste à l'étage où m'attend une Huracán rouge



et une meule de parmesan. C'est un peu tôt pour ça.



Le stand au taureau s'est enrichi d'une nouvelle salle, dédiée au programme de personnalisation Ad Personam.

       

Comme tous les constructeurs, Lamborghini a bien compris qu'il y avait de gros revenus supplémentaires à tirer de la personnalisation maison de ses voitures. Nouveaux choix de cuir, nouvelles couleurs intérieures, livrée bi-ton... les possibilités deviennent infinies.



A titre de démonstration, voici une Aventador Roadster en bleu Sideris avec une touche argent mat sur les rétroviseurs et les montants de pare-brise, des jantes bi-ton et des parties en matériaux composites forgés,

       

       
       
comme la lame avant par exemple. Je ne suis pas spécialement fan de celle ci (je reste bloqué sur la roadster DMC violette) mais ce programme est riche en potentiel!

       

Chez Chevrolet, voici la Corvette Z06, qui se présente dans une livrée qui ravira les fans de compétition. D'ailleurs, la C7.R est aussi présente mais vous la découvrirez sur la prochaine page.

       

Un peu plus loin, le concept Cadillac Elmiraj est présent également. A ce sujet, vous verrez que ce n'est vraiment pas l'année des concept cars.

       



Sur le stand Vredestein, toujours la même voiture, seule l'hôtesse change. Je crois. 

       

Tiens, d'ailleurs, vous prendrez bien quelques portraits?

               

Pour ce salon, je me suis équipé du 6D avec le 24-105, qui est idéal pour les voitures, et du 60D avec le 70-200 et le flash, pour les portraits et les détails. Ca fait presque 3 kilos sur l'épaule juste pour les hôtesses donc profitez en bien.

               

Parfois, de nouvelles hypercars surgissent de nulle part, pour retomber plus ou moins vite dans l'oubli. Je pense à Hispano Suiza qui avait exposé ici en 2010 avant de disparaitre (miséricordieusement) ou Marussia qui semble vivoter du coté de Monaco. Cette année voici la Zenvo ST1, une supercar d'origine Danoise équipée d'un V8 de 7 litres développant 1100 chevaux et dont quinze exemplaires devraient être construits. J'ai du mal à discerner le seuil de rentabilité mais bon.

       

En revenant du coté des Italiennes, je m'aperçois que la conférence de presse de Ferrari est sur le point de commencer. Il est à peine 10h30 et j'avoue que je pensais que ce serait pour plus tard. A vrai dire, comme il n'y a pas d'annonce majeure, je n'ai pas fait plus attention que ça à l'horaire. Impossible de me glisser au premier rang. Je rejoins l'escalier d'un restaurant pour prendre un peu de hauteur. Le 12 février dernier, Ferrari a présenté la nouvelle California Modificata, ou plutôt California T sur son site internet. Non sans être victime de la fuite des photos officielles quelques heures plus tôt. Il s'agit de la deuxième évolution du coupé cabriolet après l'apparition de la California 30 mais cette fois ci, le changement est plus radical.

Il y a du monde, mais surtout la régie vidéo a été installée pour la première fois sur un coté du stand, ce qui limite fortement le nombre de places disponibles. Outre le facelift que nous allons découvrir, la T est la première Ferrari équipée d'un moteur turbo depuis la F40. On peut dire que Ferrari est en phase avec le règlement de la Formule 1. Le V8 Turbo développe 560 chevaux, mais surtout 755Nm de couple à 4750 tr/min contre 690Nm à 6000tr/min pour la F12! C'est énorme.

Même sur l'escalier, je suis au deuxième rang. Et je n'ai pas vue sur grand chose. Juste une petite fenêtre entre deux piliers sur la voiture située sur l'estrade devant l'écran géant. Mais je dois porter l'appareil avec le 70-200 à bout de bras pour passer par dessus la tête de la personne devant moi. Jamais je n'ai trouvé Luca Di Montezemolo si bavard. Et bien sûr je loupe le moment où la bâche est retirée d'une demi seconde.



Le stand va être pris d'assaut pendant une bonne partie de la journée. Ca ne sert à rien que je reste ici pour le moment.

       

Heureusement, à quelques dizaines de mètres de là, Pininfarina vient de dévoiler son exemplaire, en Blu California. Au niveau look, l'avant a tout de même pas mal changé et affiche un air moins... béat. Beaucoup de monde s'accorde à dire que c'est la California telle qu'elle aurait du être dès le départ, avec des feux plus étirés et un look plus agressif. Si la voiture est présentée sur le stand Pininfarina, elle n'en porte cependant pas le badge car elle a été (re)dessinée par le centre de style Ferrari, en collaboration avec Pininfarina.

       

D'après Ferrari, le décalage turbo a été pratiquement éliminé grâce à la réduction de l’inertie et à l’adoption d’un vilebrequin plat dérivé de la F1 qui vient s’ajouter à des turbines innovantes à double volute. Le logiciel de gestion variable de la suralimentation donne la garantie de reprises de plus en plus puissantes en adaptant le couple au rapport de vitesse sélectionné, ce qui permet également de réduire la consommation. Celle ci a diminué de 15 pour cent malgré une augmentation de 70 chevaux de la puissance  et un bond de 49 pour cent du couple maximum en septième vitesse.

       

Il faudra le vérifier mais Ferrari annonce également un son puissant et crescendo sans précédent pour un turbo.

En fait, ce n'est que mardi à 18h00 et mercredi à 7h30 que j'aurai une vue à peu près dégagée sur les nouvelles voitures.

       

       

Si Ferrari suit son tableau de marche, la California T ne devrait rester dans la gamme que deux ans puisque le cycle de vie d'un modèle est prévu pour 8 ans. En fait, la première présentation officielle d'une Ferrari à laquelle j'ai assisté était celle de la California. C'était au Mondial de Paris 2008. Je me suis amusé à relire le reportage pour vous:

"La nouvelle unité de production dont la construction s'achève à Maranello devrait permettre de produire environ 4000 California par an (...) pour une production annuelle totale de 10 000 voitures environ." De ce coté là, l'objectif n'a pas été atteint, et c'est tant mieux. On peut même dire que la stratégie de la marque a fait un virage à 180°.

       

Sur la voiture elle même: "D'emblée, le premier contact confirme qu'il n'y aura pas de coup de foudre. La voiture est imposante, un peu plus que je ne pensais. La malle arrière passe plutôt bien mais la forme de la calandre et des phares me dérangent toujours. Je n'aime pas le rendu, trop "expressif", pas assez agressif." et "mais je risque d'avoir beaucoup plus de mal avec cette étrange face avant, cette calandre trop arrondie". Je crois que l'on peut dire que les défauts ont été corrigés, même s'il a fallu attendre six ans pour ça.

       

L'intérieur est très soigné, comme d'habitude

       

       

Le manettino est simplifié par rapport aux pistardes.

       

Bien sûr, une ligne de bagages sur mesure est disponible.



Cette année, peut être du fait de la rupture technique importante en F1, aucune monoplace n'est exposée sur le stand. Toujours en délicatesse avec les noms de ses bolides (du controversé LaFerrari au déjà déposé F150), Ferrari a décidé de laisser le choix du nom de sa nouvelle Formule 1, celle qui ouvre une nouvelle ère de la discipline, aux internautes. Un pari risqué. Le choix final s'est joué à peu de choses entre F166 Turbo (assez logique pour un 6 cylindres 1.6 litres) et F14-T. C'est finalement cette dernière proposition qui l'a emporté. Pour ma part, j'y ai d'abord vu un clin d'œil sympa avec la star du film Top Gun, le F14 Tomcat, piloté en escadrille par Fernando Maverick Alonso et Kimi Iceman Raikkonen. Jusqu'à ce qu'on m'ouvre les yeux: F14T... FIAT. Ferrari a toujours fait preuve de patriotisme mais de là a donner au fleuron de la marque le nom de Fiat, les bras m'en tombent. J'espère que cette fois, on a véritablement touché le fond. Deux nouveaux sponsors arrivent sur la F14-T: UPS et Oakley, tandis que le groupe Weichai Power a renouvelé son contrat. Hum, je n'échangerai jamais mon nez de F2008 Amalgam au 1/12 contre celui de la F138, sans parler de celui de la F14-T.



Enfin, comme chaque début année, un point sur les résultats financiers de la marque qui ont été présentés le 18 février, date anniversaire d'Enzo Ferrari. Tout d'abord, Ferrari a mis en œuvre sa décision de réduire sa production afin de garder un haut niveau d'exclusivité et de maintenir la cote de l'occasion. Ainsi le nombre de livraisons en 2013 s'est établi à 6922 unités, en baisse de 5.4%. Difficile de savoir si cette décision acte une saturation du marché ou si Ferrari va réellement frustrer des clients potentiels. On le saura en surveillant un éventuel allongement des délais de livraison. Ce qui est sûr, c'est que les objectifs ambitieux annoncés en 2008 n'ont pas été atteints.



En tout cas, Ferrari Spa affiche toujours une bonne santé insolente: en 2013 le chiffre d'affaire a progressé de 5% a 2,3 milliards d'euros et le bénéfice a atteint le chiffre record de 363,5 millions d'euros (+ 8,3 %). Le bénéfice net a dépassé les 246 millions d'euros (+ 5,4 %).

Au cours des douze derniers mois, et c'est ce qui fait sa force à mon sens, Ferrari a investi 337 millions d'euros (recherche et développement compris), soit 15% du chiffre d'affaire. La trésorerie nette s'est établie à 1.36 milliard d'euros.

       

Au niveau de la répartition des ventes, les Etats Unis ont continué de croitre avec 2035 unites (+9%), le Royaume Unis a atteint un nouveau record avec 677 voitures, et est devenu le premier marché européen devant l'Allemagne (652) qui a accusé une baisse de près de 100 unités par rapport à 2012. Je cite: "L'Italie est devenue un marché marginal pour le secteur du véhicule de luxe et représente aujourd'hui moins de 3 % des ventes mondiales de Ferrari avec 205 commandes. Le Moyen Orient a augmenté de 8% à 599 voitures et le Japon a bondi de 20% à 380 véhicules. Du coup, c'est le marché Chinois qui s'est contracté mais est resté le deuxième marché du monde avec 700 unités. Si je comprends bien le communiqué de presse, qui dit "Les ventes au réseau des concessionnaires <chinois> ont diminué d'environ un quart. Cette diminution n'est pas la conséquence des conditions du marché, mais de la décision de Ferrari de limiter ses stocks", certains véhicules seraient livrés en concessions sans commande client préalable?

Au niveau des activités annexes, Classiche a définitivement gagné son pari en devenant un passage incontournable pour garantir la valeur d'une voiture. L'activité de certification est en croissance. La totalité des nouvelles voitures est personnalisée via le programme Tailor Made, pour un montant moyen de 50 000 euros. Les activités liées à la marque (vente au détail, licences...) sont désormais gérées par une filiale indépendante détenue à 100% par Ferrari. Les activités de vente directe au détail ont augmenté de 19,3 %.



Enfin, la principale société de valorisation des marques basée à Londres, Brand Finance, a proclamé Ferrari la marque la plus influente du monde pour la deuxième année consécutive. C'est toujours une distinction supplémentaire, à défaut d'avoir une signification évidente.



Dernier point, peut être celui qui aura le plus d'impact sur le petit passionné que je suis: le Museo Casa Enzo Ferrari de Modène est passé sous administration de Ferrari, qui gère désormais deux musées dans la région. J'espère que la Casa ne deviendra pas la réserve du Museo. En effet, sur les photos que j'ai vues de la réouverture de la Casa, j'ai noté plusieurs voitures bien connues du Muséo (Enzo, F40, 275 GTB jaune, et des monoplaces). Espérons que la Casa continuera à proposer des expositions temporaires variées et renouvelées régulièrement. A suivre.

Je grince des dents à chaque fois que je vois cette image passer sur l'écran géant: Ferrari montre des extraits de films ou apparaissent ses modèles mais il y en a assez pour se passer des répliques les plus flagrantes, comme la 250 California de Ferris Bueller. Mais bon, il y a bien pire, ils passent aussi l'extrait de Vanilla Sky avec Tom Cruise et son atroce 250 GTO noire.

Ce n'est d'ailleurs pas souvent que l'écran passe au noir total, il faut un peu de chance.

Le capot se lève,

dévoilant une information anecdotique mais amusante: le numéro de châssis de cet exemplaire Rosso California est le 200763. Une barre symbolique est franchie, même si ça ne signifie pas que 200 000 Ferrari ont été produites depuis 1947, loin de là. En effet, pendant longtemps seuls les numéros impairs étaient attribués aux voitures de route, les numéros pairs étant réservés aux beaucoup plus rares exemplaires de course. Cette tradition perdura jusqu'au numéro 75000, le premier numéro pair étant attribué à une voiture de route, une Testarossa, en octobre 1987. A partir de là, l'incrémentation devint continue. Pour ce qui est des numéros pairs, le plus élevé à l'époque était 1050. Il est donc évident que quand le numéro 75000 fut atteint, Ferrari était très loin d'avoir construit 75000 voitures. En réalité, le chiffre était plus proche de la moitié. Cette photo montre également à quel point le moteur est reculé vers l'habitacle, c'est presque une position centrale avant.

Lors de mon deuxième passage chez Lambo, un espace a été dégagé autour de la Huracán jaune car Stephan Winkelmann est en interview. Ca tombe bien. Lors des derniers salons, j'avais pris l'habitude de faire un petit topo sur les stratégies de lancement des constructeurs, en montrant surtout toute la difficulté de garder le secret sur la petite nouvelle. Pour son nouveau modèle, Lamborghini a changé radicalement de stratégie en le présentant dès le 20 décembre dernier, plus de trois mois avant sa "première mondiale" ici même. Il faut dire que la Gallardo avait tiré sa révérence dès la fin du mois de novembre.

       

       

Avant de parler de sa remplaçante, je crois qu'un petit hommage à celle qui a largement contribué au sauvetage de Lamborghini s'impose. Un seul chiffre pour vous en convaincre: aujourd'hui, presque la moitié des 30 000 Lamborghini produites pendant 50 ans sont des Gallardo. Les chaines de montage ont en effet vu sortir 14 022 exemplaires du petit taureau depuis sa présentation au Salon de Genève 2003. Parmi les déclinaisons principales de la bête, qui en a connu pas moins de 32, on peut citer le Spyder puis la Superleggera et la version deux roues motrices "Valentino Balboni",ainsi qu'un restyling majeur en 2008. Pourtant, la puissance du V10 a évolué de façon raisonnable, passant de 520 à 570 chevaux en dix ans. La Gallardo a également connu des déclinaisons de compétition, avec la série monotype Blancpain Super Trofeo et surtout les GT3 développées par Reiter Engineering. Une très belle carrière. J'espère juste que cet exemplaire ne relancera pas la mode du blanc chez Lamborghini, comme l'avait fait la LP560-4 en son temps.

Il y a trois Huracán au rez de chaussée du stand, et une Aventador.

       

En fait, la très bonne idée qu'à eu Lamborghini a mon sens est de verrouiller totalement le stand vers 17h00. Tout le monde derrière les barrières, les voitures seules vedettes, avec les filles au garde à vous à coté (et dire que j'écris ça en pleine journée des droits de la femme...). Très franchement, tous les constructeurs devraient annoncer des créneaux d'une demi heure à une heure où les stands seraient totalement évacués pour permettre aux photographes de faire de belles images.

Du coup, je vous préviens, je me suis lâché!

       

La nouvelle petite Lamborghini est donc nommée Huracán LP 610-4. Un nom lourd de sens puisqu'il signifie Ouragan en langage Taïno (une ethnie indienne des Antilles disparue au XVIème siècle). C'est aussi le nom du dieu du vent, de la tempête et du feu dans la mythologie Maya. Et comme il se doit, c'est aussi le nom d'un célèbre taureau de combat de la race espagnole Conte de la Patilla, et qui est entré dans la légende en 1879 à Alicante. Je n'ai pas d'avis tranché sur la corrida, un sport cruel mais qui ne concerne qu'une infime partie des bovins moulinés chaque jour pour notre consommation personnelle, mais une tradition qui célèbre encore ses adversaires 140 ans après ne peut pas être totalement mauvaise, si? (je ne sais pas si je fais bien d'écrire cette phrase).

       

Depuis qu'elle a été dévoilée en décembre, la nouvelle a participé à plus de 130 présentations privées dans 60 villes du monde. On ne va pas dire qu'il s'agit d'une révolution puisqu'elle reprend les lignes aigues de l'Aventador, en plus compact. Après, on ne peut pas se plaindre que la Veneno est trop exubérante et que l'Huracán est trop timide. Pour ma part, j'aime beaucoup l'Aventador et donc je trouve cette version baby très réussie également.

       

Techniquement, la Huracán bénéficie d'un châssis hybride carbone - aluminium qui lui garantirait un poids à vide de 1422 kilos. Il ne s'agit manifestement pas d'une cellule carbone comme l'Aventador ou la 4C. Le nouveau V10 de 5.2 litres à double injection directe et indirecte développe donc 610 chevaux et promet des accélérations de haut niveau. La puissance est transmise via une nouvelle boite 7 vitesses à double embrayage et 4 roues motrices. Un changement radical puisque l'Aventador est équipée d'une transmission à simple embrayage, la marque ayant jugé à l'époque que le double embrayage présentait un handicap de poids trop important.

       

Lamborghini a aussi fait de gros efforts en terme d'efficacité avec une consommation de 12.5 litres, 290 g/km d'émission de CO² et une fonction Stop & Start. A défaut d'en faire une voiture verte, cela démontre en tout cas que Lamborghini est à la pointe de l'innovation dans tous les domaines et ne stagne pas, ce qui semble normal compte tenu de son appartenance au groupe VW. Manifestement, il y a de grosses passerelles technologiques entre l'Huracán et l'Audi R8.



L'Huracán dispose de trois modes de conduite activables via un sélecteur au volant: STRADA, SPORT et CORSA qui influent sur le comportement de la boite, du moteur, des roues motrices, de l'ESP, et même du chant du V10.



Pour la première fois dans ce segment, toutes les fonctions lumineuses sont assurées par des leds.

       

A priori la voiture bénéficie aussi du programme Ad Personam comme le montre les matériaux composite en option qui protègent le V10.



L'intérieur reprend également le style de l'Aventador, avec notamment le grand écran TFT qui donne au conducteur toutes les informations nécessaires en fonction de ses demandes. L'Huracán sera bien sûr produite à Sant'Agata Bolognese sur une nouvelle chaine de production. Les premières livraison devraient avoir lieu dès la fin du salon.

       

Mises côte à côte, les deux Lamborghini affichent un air de famille marqué mais sans qu'il soit possible de les confondre, c'est parfait.

       

En conclusion, l'Huracán n'offre pas de vraie révolution comme l'avait fait sa grande sœur mais elle n'est pas destinée à être la vitrine de la gamme. Sa mission sera d'assurer un volume de vente suffisant pour ramener la marque à l'équilibre financier, ce dont elle devrait s'acquitter sans trop de problèmes. Lamborghini offre une gamme cohérente qui a tout pour lui assurer un bel avenir. On se prendrait même à souhaiter l'apparition d'un troisième modèle, SUV ou berline extrême dont le créneau, s'il existe, reste à prendre.

D'ailleurs, Lamborghini a présenté en janvier les chiffres de l'année du cinquantenaire. Ils sont mitigés mais encourageants. L'Aventador a battu tous les records des modèles V12 (ce qui n'est pas un exploit en soi) avec 1001 voitures livrées en 2013. Hélas, la Gallardo a eu une fin de course un peu difficile, ce qui fait que "seulement" 2121 voitures ont été livrées en 2013, soit 38 de plus qu'en 2012. Les Etats Unis sont le plus gros marché devant la Chine, tandis que le Moyen Orient et le Japon restent solides. Les ventes sont réparties à parts égales entre l'Amérique (36%), l'Asie Pacifique (30%) et la zone EMEA (Europe, Moyen Orient, Afrique, 34%).

       

Le délai d'attente pour l'Aventador reste d'un an. L'usine continue de se moderniser et de s'étendre. L'embauche de 100 ouvriers qualifiés supplémentaires porte l'effectif total de la marque à 1029 employés. Hélas, cette fois encore le communiqué de presse annonçant les résultats ne fait pas état d'un retour aux bénéfices, évènement qui ne manquerait sans doute pas d'être souligné.

       

Je n'ai pas les connaissances nécessaires pour faire une analyse de la situation mais l'égalité entre la Gallardo et l'Aventador me semble être une anomalie. Il y avait vraiment le feu sur le remplacement de la première. J'imagine que 2000 Huracán et 1000 Aventador par an serait un objectif raisonnable. Pour l'instant, les bons résultats de VAG font que Lamborghini ne semble pas en danger mais le secteur automobile n'est tout de même pas folichon. Avec Audi qui brille en endurance et dispose de sa propre voiture de prestige (quoiqu'un peu fade à mon goût), Bugatti qui sert de vitrine technologique hors de prix (pour les clients comme pour le fabriquant), Lamborghini apporte la touche de folie et de provoc latine au groupe germanique. Mais attention si la maison mère se retrouve à son tour confrontée à une baisse de ses revenus.

Je profite d'un tournage de vidéo pour vous montrer l'ouverture de la porte, qui est standard comme sur la Gallardo, si ce n'est que lors du déverrouillage de la porte, la poignée jaillit littéralement pour être saisie par la conductrice. Si vous regardez attentivement au bon endroit (je sais, c'est dur et par parce que c'est surexposé), vous verrez la différence sur ces deux photos.

       

Du coup, plus d'autre choix que de verrouiller la voiture.

La suite pour le plaisir.

Du plaisir, il en est beaucoup question chez Lamborghini, avec des hôtesses toujours charmantes.

               

De très loin mon coup de cœur du salon:

               

Ce genre de shoot arrière est devenu un 'classic shot' sur le stand Lamborghini.

       

       

Le stand Lamborghini est à tout point de vue l'un des tous meilleurs du salon: beaucoup de place pour prendre du recul de tous les cotés, y compris sur l'arrière, vidé régulièrement et avec des hôtesses aussi jolies que classes.

Chez Lancia aussi, on a bien fait les choses.

       

Dans un style un peu différent de chez ABT en tout cas.

Me voici chez Bugatti. Deux Veyron Vitesse sont exposées. La première dans une combinaison Black Cherry et Gris Lumen.

       

La production des Veyron découvrables se prolongera jusqu'à ce que l'objectif de ventes soit atteint. La marque cherche donc à susciter l'intérêt via des séries spéciales, technique bien connue de ses concurrents. C'est ainsi qu'est née la série de Légendes, des Vitesse configurées spécialement au nom des gloires de la marque. Et ça fonctionne, le constructeur vient d'annoncer que les trois séries de trois Légendes précédentes étaient épuisées. Ont déjà été mis à l'honneur le pilote Jean-Pierre Wimille, le directeur d'écurie Meo Constantini et le directeur d'usine et dessinateur Jean Bugatti.

La rumeur a attribué la quatrième Légende à Elisabeth Junek, femme pilote qui a failli remporter la Targa Florio en 1928 sur une Type 35B mais c'est en fait Rembrandt Bugatti qui la coiffe au poteau.

       

Rembrandt était le frère d'Ettore, artiste sculpteur spécialisé dans les animaux, auteur notamment de l'éléphant dressé qui orne la calandre des Bugatti Royale. C'est d'ailleurs son seul véritable lien avec les voitures de la marque. L'homme a mis fin à ses jours en 1916, à 32 ans, profondément touché par les horreurs de la guerre qu'il a découvertes en tant qu'infirmier volontaire à Anvers et en grandes difficultés financières. Sur le stand est exposée un bronze du fameux éléphant, mais à priori pas l'original.

Et la sculpture en bronze se retrouve aussi sur la cloison arrière de l'habitacle.



La voiture est Carbone bronze et chocolat au lait, une livrée beaucoup plus sobre que les précédentes mais très séduisante. L'extérieur s'articule autour d'une ligne horizontale, avec la majorité de la carrosserie en carbone de couleur bronze, en référence bien sûr au matériau utilisé par l'artiste, et la partie inférieure peinte dans un coloris "noix". La calandre est en platine.

       

Franchement on a envie de la lécher.

       

L'intérieur est de couleur cognac avec sur  les portes des tresses de cuir alternant cognac et café.



Logiquement, il reste deux Légendes à présenter. Volkswagen sortirait grandi en honorant de cette façon Robert Benoist, vainqueur du Mans en 1937 avec Wimille, devenu agent secret du SOE britannique et exécuté à Buchenwald en 1944. Sa biographie est assez hallucinante, pour ceux qui veulent la consulter. Cependant, une édition Junek serait tout aussi symbolique et une Ettore Bugatti serait assez logique. Wait and see.

Chez Pagani, un des modèles exposés est cette magnifique Huayra jaune, équipée du Track Pack.

       

Le stand Pagani est déjà totalement cloisonné, ce qui rompt un peu avec la tradition d'excellent accueil de la marque mais en fait c'est plutôt une bonne chose: les journées presse sont chaque année de plus en plus fréquentées et cela permet d'avoir un environnement clair autour des voitures.

       

Par contre, le stand Pagani reste l'un des plus mal éclairés de tout le salon, avec des spots jaunes dignes de Rétromobile. Au moins, sur la voiture jaune, ça ne se voit pas trop.

       

Parlons technique pendant quelques secondes, pour les lecteurs photographes amateurs. Le 6D continue de m'impressionner. J'ai pris toutes mes photos entre 640 et 1600 ISO, des niveaux que je n'aurais même pas envisagé avant de passer sur le full frame. Sur la photo ci dessous, plateau tournant oblige, je suis à 2000 ISO et il n'y a pas trace de bruit, c'est époustouflant. Si j'arrive a être accrédité pour Le Mans Classic, ça ouvre de bonnes perspectives pour le soir et la nuit. L'investissement a été conséquent mais s'avère pleinement satisfaisant.

Mais le vrai intérêt du stand est juste à coté: il s'agit de la Pagani Zonda Revolucion n°5, le tout dernier châssis Zonda produit par la marque. Bien après la mise en production de la Huayra, Pagani a continué à produire quelques Zonda a la demande de ses clients.

       

La Revolucion est en fait une évolution de la déjà très extrême Zonda R. Son moteur V12 développe 800 chevaux.

       

Franchement, cette Revolucion en carbone bleu et gris est l'une des grosses claques du salon pour moi. Même si elle est beaucoup plus torturée que la Zonda ordinaire, je la trouve d'une bestialité incroyable. C'est le pendant de la FXX à San Cesario Sul Panaro. Je suis fan. Celle ci devrait prendre la direction du Japon où je suis presque sûr que son propriétaire finira par la faire homologuer sur route, alors qu'il s'agit à la base d'une voiture strictement réservée au circuit. Pow!

       

Je me dirige maintenant chez McLaren. Le stand est simple mais l'accueil est impeccable: poli et rigoureux. Le visiteur est accueilli par un châssis nu qui montre l'alliance du carbone et de l'aluminium, ainsi que la position centrale du moteur.

       

La marque présente une nouveauté. Je dois dire que je ne l'ai pas vue venir (il faut dire que je ne guette pas spécialement l'actualité de la marque): la 650S, qui vient s'intercaler entre la P1 et la 12C. S'intercaler au sens propre puisqu'elle conserve le même arrière que la 12C et se fait greffer un avant très inspiré de la P1.

       

       

Avec l'annonce de la petite P13 à venir l'an prochain, McLaren semble vouloir constituer une gamme complète en un temps record. Une intention louable mais qui doit mettre une forte pression sur la trésorerie de l'entreprise. Je ne crois pas que la marque ait communiqué sur ses résultats financiers, ce qui n'est jamais bon signe dans un monde ou chaque succès est immédiatement mis en exergue avec tambours et trompettes. Avec trois modèles, bientôt quatre, il va falloir sérieusement penser aux bénéfices. Cela dit, c'est sans doute avec la P13, qui devrait se situer sur le créneau de la Porsche 911, que tout devrait se jouer en terme de volumes et donc de trésorerie.



Que penser de cette 650S? Pour ma part, je la trouve très réussie prise individuellement. La face avant de la 12C m'a toujours posé problème. Mais ma principale critique vient de cette opération chirurgicale bizarre: il est impossible de dissocier la 650S du reste de la gamme et donc d'ignorer que la voiture est un composite de deux autres modèles. Est ce le début d'un syndrome Aston Martin où les modèles se cannibalisent entre eux? Est ce que la 12C va disparaitre, comme l'éphémère Virage? Tout ça est très curieux.



Dès son lancement, la 650S sera proposée en coupé et en spyder. Un exemplaire de chaque est présent sur le stand, le spyder dans ma couleur préférée pour une McLaren.

       

Je pense que la 12C va avoir très mal. Et que beaucoup de spotters vont voir leur rythme cardiaque s'emballer en voyant arriver sur eux la fameuse P1... avant de réaliser qu'il ne s'agit "que" d'une 650S.

       

L'intérieur est du pur McLaren: sobre et classe.

       

       

Enfin, je constate que McLaren éprouve les même difficultés que Ferrari pour baptiser ses modèles. Après une MP4-12C dans la droite ligne de la compétition, puis une P1 un peu prétentieuse (Position 1), 650S pour 650 chevaux est d'une triste banalité et un troisième concept différent. Ca part dans tous les sens, c'est dommage.

       

Votre serviteur est au travail. Merci Joris pour la photo.

       

A deux pas, voici la P1 réinterprétée par Fab Design. Les ingénieurs de Woking ont du verser une larme en voyant l'aérodynamique ciselée de leur bijou revisitée par un tuner. Fab aurait fait savoir que toutes ces transformations étaient facilement réversibles. La moindre des choses.

       

L'Aventador a pris cher également, abandonnant son badge au passage.

       

Chez Porsche, l'une des nouveautés en première européenne est la 991 Targa.

Véritable hommage néo-rétro à la Targa historique, je la trouve superbe, si on pardonne le cul réhaussé en vigueur depuis la 997. Ca se voit tout de même moins que sur le dernier Speedster.

       

       

       



Par contre, comme nous sommes aux temps modernes, plus question de faire d'efforts ou de se salir les mains pour avoir les cheveux au vent. Porsche a mis au point une cinématique complexe qui soulève la bulle vitrée pour replier le toit. On comprend bien que sur la Targa, on n'est pas à quelques kilos supplémentaires prêt.

       

Hélas, ce genre de cinématique complexe risque de se payer au prix fort en terme d'entretien et surtout de réparations, comme les toits amovibles des Spyders modernes. Gare au marché de l'occasion, même si la cote de la voiture diminue.

       

Porsche a livré 162 145 voitures en 2013, un chiffre en hausse de 15%, dont environ 30 000 modèles 911. L'arrivée du petit 4x4 Macan pourrait bien donner à la firme de Zuffenhausen l'impulsion nécessaire pour dépasser les 200 000 unités annuelles. Comme d'habitude, les USA sont le marché le plus porteur de la marque, avec 42 323 véhicules, devant la Chine et ses 37 425 unités, un chiffre impressionnant. Porsche a écoulé 20 638 exemplaires sur son marché national, un beau résultat. Le Cayenne reste le vaisseau amiral de la marque avec plus de 84 000 ventes, de quoi expliquer aisément la naissance du Macan. Le Boxster arrive à 25 500 unités. Le Macan est là, un Cayenne compact. Mais l'attraction principale du stand est la 919 qui courra au Mans dans quelques semaines. Vous la verrez sous toutes les coutures sur la prochaine page. J'ai demandé au moins cinq fois l'autorisation d'entrer dans le salon privé où se trouvait la 918 Spyder et à chaque fois on m'a répondu qu'il y avait une réunion ou du ménage. J'ai laissé tomber, sachant qu'il s'agissait d'un exemplaire blanc mais la prochaine fois, je pense que j'essaierai tout simplement de me glisser quand tout le monde regardera ailleurs.
 

On approche de midi, je cherche un constructeur assez sympa pour me nourrir et me donner du wifi. Ca tombe bien, Skoda n'est pas loin. Et le stand est toujours agréable.

               

       

Pour la peine, je photographie même une de leurs voitures.

       

La présence de Gumpert est une vraie surprise, l'entreprise ayant déposé le bilan l'année dernière. Une Apollo wrappée au sécateur.

       

Et une nouveau modèle, l'Explosion, un petit coupé compact équipé d'un 4 cylindres 2 litres de 420 chevaux. L'avenir nous dira comment l'aventure se poursuivra mais le prix de 126 000 euros et un certain manque de charisme risque d'être un handicap face à une concurrence très affutée.

       

Retour en Italie. Chez Abarth, tout est calme, même les hôtesses sont beaucoup moins exubérantes que par le passé.

       

Chez Alfa Romeo, c'est la présentation de la 4C Spider qui limite sa prise de poids à 60 kilos grâce à une capote en toile souple. L'embonpoint vient bien sûr du renforcement du châssis mais aussi de l'arceau et de l'encadrement du pare-brise.

       

Mais le grand soulagement de beaucoup d'Alfistes viendra sans doute de la disparition des très décriés feux avant pour des optiques plus classiques. Manifestement les critiques ont été entendues et on peut parier que le coupé proposera rapidement ces phares en option ou en série.

       

Je traverse le stand Lancia

pour arriver chez Maserati qui présente un concept car, l'Alfieri, qui rend hommage au fondateur de la marque.

       

Basé sur le châssis de la MC Stradale, le concept est beaucoup plus compact, le châssis ayant été raccourci de 24 centimètres. Le prototype est 100% fonctionnel et Maserati prévient qu'il en dit long sur l'ADN des futurs modèles de la marque. Le communiqué de presse laisse presque entendre qu'une mise en production serait possible (double conditionnel).

       

Le projet a été mené au Maserati Centro Stile de Turin sous la direction de Lorenzo Ramaciotti et Marco Tencone. L'inspiration principale a été l'A6 GCS-53, avec un look beaucoup plus futuriste bien sûr.

       

Les jantes forgées en aluminium sont superbes. Le concept est de couleur "Steel Flair".

       

Entre 2012 et 2013, les ventes de la marque ont augmenté de 150%, passant de 6200 à 15400 unités. Les ambitions ne s'arrêtent pas là, avec l'arrivée du SUV définitif avant la fin de l'année. En tout cas, j'ai eu beau chercher une ancienne pour célébrer le centenaire, je n'en ai pas trouvé. La principale célébration aura lieu en septembre à Modène ou 300 classiques sont promises. D'ici là, le Museo Casa Enzo Ferrari devrait proposer une exposition spéciale centenaire entre juin en décembre.

Ces deux photos ont demandé beaucoup de patience pour avoir un cadre dégagé.

       

Concernant les hôtesses, Maserati était exceptionnellement calme, ou alors c'est moi qui ai du mal avec les filles trop maigres.

En tout cas, chez Bridgestone, on sait comment rabattre les journalistes vers sa conférence de presse. Une version moderne du joueur de flûte de Hamelin.

Je ne vais pas vous mentir, j'ai survolé les stands Peugeot, Citroën, Renault, BMW, Mercedes à la recherche de concepts cars sympas: nada, la moisson a été proche de zéro. On sent que ces grands constructeurs ne sont pas sur leurs terres.

       

Après, tout dépend de ce que l'on cherche, évidemment.

               

       

Chez Mini, qui a bien baissé sa sono habituellement tonitruante (peut être que les voisins se sont plaint du tapage), j'ai tout de même trouvé cette Countryman Rallye Raid qui est plutôt une Maxi.

       



Revenons aux supercars, ou plutôt aux hypercars, chez Koenigsegg, qui présente sa One:1. En fait, on peut scientifiquement la qualifier de mégacar puisqu'il s'agit de la première voiture homologuée au monde à développer un mégawatt de puissance, soit 1360 chevaux (1 kilowatt = 1.36 cv). Et grâce à son poids contenu, la One:1 présente un rapport poids puissance d'un cheval par kilo: un pour un.

       

       

La production prévue est de six exemplaires.

       

       

       

Apparemment c'est la voiture qu'il faut si vous voulez emballer une présentatrice télé peu habillée (journée de la femme, le retour).

A coté, l'Agera S fait presque discrète.

       

       

       

Et voici l'homme derrière les machines, Christian Von Koenigsegg. Je discute un peu avec Eddy de la santé de la marque, qui semble bien vivre malgré une production très réduite. Il m'apprend qu'en réalité, Koenigsegg vit avant tout de revenus de brevets déposés et vendus à d'autres marques, ce qui semble tout de suite plus logique.

Le soir arrive. J'emmène Jonathan et Jean Christophe à l'hôtel. Au moment de tourner vers Ferney au bout de l'aéroport, à dix minutes de l'hôtel, la police nous renvoie dans l'autre sens, en plein bouchons. Résultat, il est plus de 19h30 quand nous arrivons à l'hôtel, soit plus d'une heure de détour pour rien (et sans doute moins de quatre kilomètres). Le lendemain matin, c'est un peu comme à Villa d'Este, il faut profiter entre 07h30 et 09h30 pour les photos, ensuite c'est blindé de monde. Je commence par Ferrari, comme vous l'avez vu plus haut, puis repasse chez McLaren où l'on m'a signalé l'apparition d'une P1.

       

Bon avouez, sans ouvrir la photo en grand, vous vous êtes fait avoir?

       

La voici:

       

Mitraillée sous tous les angles.

       

J'ai même découvert quelques reflets.

       

Pour le moment, la P1 tient la corde auprès des journalistes, notamment Chris Harris, qui clament qu'elle crée de nouveaux standards de performances sur circuit. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas vu d'essai de LaFerrari mais j'espère que les deux supercars seront face à face prochainement.

       

Deux P1 ont été spottées devant l'hôtel des Bergues au centre de Genève lundi. J'irai voir tout à l'heure si l'une d'entre elle est encore là. Je suis déjà content d'avoir vu celle ci, qui a une livrée plutôt originale.

       

Pour un reportage tout à fait complet, il faut que je prenne l'habitude de faire des photos d'ensemble des stands, que chacun puisse voir comment s'est organisé.

J'arrive chez Bentley, qui présente les nouvelles Continental GT Speed.

       

La marque a toutes les raisons de se réjouir après une année records marqué par une augmentation de 19% de ses livraisons en 2013, avec 10 120 voitures, un chiffre sans précédent pour la marque qui connait sa quatrième année consécutive de croissance à deux chiffres. En 4 mois seulement, plus de 2000 Flying Spurs ont été livrées. Sans surprise, le plus gros marché de Bentley est les Etats Unis, qui absorbent 28% de la production, devant la Chine. En Angleterre, Bentley a livré 1381 voitures!

       

               

2013 a été une année importante pour Bentley, qui a confirmé la mise en production de son SUV, annonçant la création de 1000 emplois à Crewe et chez les sous traitants. Les gammes ont continué à se développer, notamment celle de la Continental GT V8 et la Continental GT3 a pris la piste comme annoncé, avec une belle quatrième place à Abu Dhabi.

       

       

Je repasse chez Jaguar,

       


   
La F-Type est en fait montée sur un ingénieux plan inclinable qui monte et descend en spirale.

       

       

Dernier constructeur de grand prestige dont je n'ai pas encore parlé, Rolls Royce.

La marque de luxe restyle très légèrement sa Ghost, avec de nouveaux feux avant à leds et un sillon courant sur la longueur du capot.

       

La Ghost Serie II existe aussi en châssis long.

       

On arrive bientôt à la fin du tour de ce salon de Genève. Passons encore sur le stand Nissan, avec la GTR Nismo

       

Puis chez Morgan,

       

qui propose un écorché intéressant.

       

En vitesse, la nouvelle Mustang et la Honda Type R concept.

       

et pour finir avec les constructeurs, voici une bonne (et une mauvaise) surprise: le concept Volvo Estate, une voiture magnifique mais prise d'assaut en permanence. Le stand Volvo est très beau, tout en bois et cuir, mais au niveau des voitures, c'est n'importe quoi: une superbe P1800 et deux autres concepts sont enfermés dans des cubes en verre inaccessibles. Tellement dommage.

       

Bien, mais Genève, c'est aussi le salon des artisans et des tuners. Commençons par le concept le plus intéressant, la Quant e-Sportlimousine, première automobile équipée d'une propulsion Nanoflowcell sous forme de 4 moteurs électriques disposés dans chaque roue, pour un total cumulé de 920 chevaux. Mais peu importe les chiffres invérifiables de 380 km/h en pointe ou 2.8 secondes pour arriver à 100 km/h, l'intérêt est ailleurs. En effet, le prototype utilise une solution novatrice, une combinaison de batteries et de pile à combustible utilisant de l’électrolyte liquide, à base d'eau salée, laquelle est conservée dans deux réservoirs. Dans son principe deux électrolytes liquides contenant des ions métalliques dissous traversent un feutre de graphite poreux où sont insérées les électrodes, ce qui génère un courant électrique. Au début de leur développement ces batteries ne pouvaient pas stocker beaucoup d'énergie mais de récentes avancées ont permis de multiplier leur capacités par cinq ce qui leur confère une capacité comparable à celle des batteries lithium. Avec deux réservoirs de 200 litres, la Quant NanoFlowCell revendique ainsi une autonomie de 400 à 600 km. Nous verrons si nous roulerons tous un jour à l'eau salée mais pour moi qui n'ai jamais cru aux voitures électriques qui se branchent, le concept parait prometteur, s'il ne s'agit pas de chimères.

       

Chez Italdesign, le Concept Clipper de Giugiaro se décline en livrée Ducati. Le designer appartenant désormais à Volkswagen (comme la marque de moto), on peut se demander quel monospace ce Clipper pourrait préfigurer? Un futur monospace Audi? Car en tant que tel, le concept n'est pas d'un intérêt transcendant.

Chez Sbarro, la Batmobile se pare elle aussi de rouge.

Brabus propose de nouveau son monstrueux 6x6

Je commence à perdre le sourire.

       

Mais bon, cette année Mansory ne présente pas de Ferrari, et même des choses plutôt acceptables, comme ces Rolls et Bentley

       

mais pour ma part, je n'aime toujours pas leur fibre de carbone très large. C'est un style mais pas celui qui me convient, aussi bien sur l'Aventador que sur la Bugatti Veyron.

       

Mais la véritable horreur est ailleurs. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour mais Mansory fait figure de grand sage par rapport à un nouvel arrivant: Nimrod. L'Aventador est hideuse mais ce n'est pourtant rien.

Deux Ferrari 458 ont été saccagées. La première pour en faire un succédané de FXX avec un arrière digne d'une boite en carton.

       

Et la seconde, un ersatz de LaFerrari aux couleurs intéressantes.

       

Eh oui, n'est pas designer qui veut. Autant l'arrière de LaFerrari est magnifiquement proportionné, autant cette copie est lourde et disgracieuse. Brrrr!

       

Il est onze heures et j'estime avoir fait le tour de mon sujet. Je traverse le hall 7 pour retourner à ma voiture. La Cox prétend être la véritable voiture du film.

       

Cette année, les parkings extérieurs ne me motivent pas trop. Ils sont déjà complets et je n'ai pas envie de marcher des kilomètres pour m'y rendre, ni de prendre la navette. Je prends le risque de zapper et de prendre la direction de Plan les Ouates, une LaFerrari ayant été spottée chez Modena Cars. Avant, je fais toutefois un détour de quelques kilomètres pour rallier la frontière française. Ca ne rate pas, le douanier me saute dessus en me demandant d'où je viens. Je lui explique que je n'ai pas pu acheter ma vignette car ses collègues ne travaillaient plus de nuit et que je suis venu exprès pour ça. Après m'avoir informé que je risquais 200 francs suisses d'amende, il me laisse passer. Je colle la vignette et repars dans l'autre sens. Sur la parking de Modena Cars, pas de supercars. Je tombe par contre sur cette superbe 599 GTO en livrée historique sur base anthracite.

La 599, même en GTB, reste une voiture sublime.

Ma première Spéciale en extérieur, dommage qu'elle ait besoin d'un sacré coup de chiffon.

       

Et la deuxième juste après, pas trop à mon goût non plus, tant pis.

       

Je prends maintenant la direction du centre ville pour aller voir si la P1 est toujours là. Je guette en passant devant les hôtels: c'est une invasion de limousines mais aucune voiture de sport. Devant les Bergues, la McLaren est bien là mais... bâchée. Nooooon!!!

Je décide d'attendre un peu, juste au cas où. Outre un nombre incalculable de Porsche diverses, voici deux Ferrari FF,

       

et une intéressante 458 blanche intérieur rouge.

Rue du Rhône, je trouve cette Continental GT, et revoici la 458!

       

Cette session de spotting a tout de même tout de l'epic fail. Je ne traine pas et décolle vers 14h00 en direction de la maison ou j'arrive vers 16h00, un peu en avance sur ma promesse. C'est parfait! Ce salon de Genève aura une nouvelle fois été fort intéressant. Je retiendrai surtout le stand Lamborghini et ses multiples atouts, la monstrueusement bestiale Zonda Revolucion, l'amélioration de la California, et beaucoup d'autres choses que je ne vous ai pas encore montrées. Je vais prendre un peu de temps pour bien traiter les photos car certaines semblent prometteuses.

Je n'ai qu'une chose à dire, vivement l'année prochaine!

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