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Après avoir traité en profondeur du stand Ferrari dans le reportage précédent, cette page et la suivante seront consacrées à l'essentiel du salon de Genève: tous les autres constructeurs et les préparateurs. J'espère pouvoir satisfaire les aficionados des autres marques autant que les ferraristes. Reprenons donc le fil du récit à mon départ du stand Ferrari mardi matin. J'ignore Maserati pour le moment pour me diriger vers le stand Aston Martin: le stand est assez exigu et une fois qu'il y aura du monde dessus, les photos deviendront problématiques. Or j'ai très envie de découvrir la V12 Zagato.

Elle est un peu particulière pour moi puisque j'ai suivi chaque phase publique de sa gestation. D'abord la présentation du concept-car à la Villa d'Este en 2011 (1er prix de sa catégorie) puis le baptême en compétition aux 24 Heures du Nürburgring, dans la tradition de la DB4 GT-Z dont elle célèbre le cinquantième anniversaire. Et voici venu le temps de la production en série limitée.

Si dans de nombreux cas le modèle définitif n'a pas grand chose à voir avec la vision initiale des designers, la Zagato en est restée très proche. Elle est même encore plus belle que le concept initial.

       

Seuls quelques détails changent, avec une meilleure intégration de la zone arrière diffuseur / échappement, ou encore le de dessin de la calandre formé de multiples « Z ».

       

Quatre teintes exclusives seront proposées au client : Scintilla Silver, Alloro Green, Alba Blue et Diavolo Red, plus un noir. Une peinture qui nécessitera une centaine d'heures à elle seule. En tout cas le modèle gris est superbe. La production de la V12 Zagato sera réalisée dans les ateliers de l’usine de Gaydon qui étaient jusqu’à présent dévolus à la One-77. L'assemblage de chaque voiture représente près de 2000 heures de travail. Le capot, le toit avec sa double bulle et les portes sont en aluminium travaillé à la main alors que les ailes, les seuils de portes et le coffre sont en fibre de carbone. 

       

Les jantes de 19 pouces sont inédites.

        

Sous le capot se trouve le V12 six litres de 510 chevaux et 570 Nm de couple. Selon les nouveaux standards, on n'a donc pas affaire à une bête de course. C'est d'autant plus vrai qu'il s'agit d'une pure vision de designer, dans laquelle le comportement routier a peut être été un peu négligé à la conception. Une personne qui a essayé la voiture m'a confirmé que son comportement n'est pas des plus sains. Ce qui explique notamment qu'un aileron ait fait son apparition pour procurer suffisamment d'appui pour passer la barre des 300 km/h. C'est dommage mais ça prouve bien qu'aujourd'hui design et performance sont totalement indissociables, avec les contraintes stylistiques que ça implique. A bord, l’ambiance course cède la place à un habitacle habillé de cuir en provenance de Bridge of Weir en Ecosse. Sièges, médaillons de portes ou ciel de pavillon arborent des coutures colorées et ondulées évoquant dynamisme et mouvement. C'est l'aspect dont je suis le moins fan et je n'en ai pas de photos. Je vous invite à vous reporter à ce dossier officiel qui présente de superbes photos et permet de découvrir un bout du processus de fabrication. Les premiers exemplaires seront livrés aux premiers clients cet automne, en échange d'un chèque de 400 000 euros tout de même. La production sera limitée à 150 exemplaires maximum. Pour ma part, je suis très fan!

En 2012, la V8 Vantage reçoit quelques modifications, comme l'adoption de la boite à sept vitesses Sportshift II, une révision du châssis et du freinage ainsi que quelques adaptations aérodynamiques.

Au niveau des chiffres, Aston Martin semble un peu en retard en Chine par rapport à ses concurrents, avec seulement 190 ventes en 2011 dans les 7 showrooms de la marque. Treize nouveaux points de vente vont ouvrir leurs portes en 2012 avec un objectif de 700 ventes. La marque n'a pas encore communiqué ses résultats mais a vendu 4200 véhicules en 2011, un chiffre stable, ce qui est plutôt surprenant tandis que tous les concurrents annoncent des progression à plus de deux chiffres. Du coup, la marque anticipe une baisse de ses bénéfices due à l'augmentation de ses coûts (nouveaux showrooms). Ainsi, Aston Martin avec ses DBS, Rapide, Virage, DB9, V8 Vantage, V12 Vantage, Cygnet et série spéciale (One-77 puis V12 Zagato) vend quasiment deux fois moins d'autos que Bentley avec seulement la Continental GT, la Mulsanne et la Flying Spur. Il serait peut être temps de se poser quelques questions? J'ai juste du mal à comprendre que la marque se vante de produire 15 modèles différents pour seulement 4000 ventes.

Aston propose désormais sa division de personnalisation en profondeur, astucieusement baptisée Q, sans doute en référence au responsable de la division recherche et développement du MI6 qui invente et fournit les célèbres gadgets de James Bond. Gadget, je ne sais pas mais le communiqué de presse indique que Q pourra aider les clients à choisir des couleurs et matériaux pour leur yacht ou venir en appui de leur architecte pour le design de leur maison. Etonnant, non?

Deux voitures issues de la personnalisation Q sont présentées ici. Une virage avec une peinture personnalisée satinée: le Mariana Blue.

       

L'intérieur est traité avec du carbone teint en bleu et d'audacieuses touches de jaune. Classe et décalé, c'est typiquement british. J'adore.

       

       

Seul cet ajout sur la console n'est pas un modèle d'intégration harmonieuse.

       

A l'arrière se trouve un rack à bagages avec des lanières de cuir.

       

La deuxième réalisation Q est un petit pou couleur cerise.

Sur le stand se trouve également une Rapide,

une V8 Vantage cabriolet

et une DBS Carbon Edition orange.

       

Globalement un très beau stand.

Je reviens vers Maserati où se trouve une magnifique GranTurismo MC Stradale en Rosso Triomfale.



La GranCabrio S est bien sympa également dans cette livrée sportive. Elle me plait plus que la Fendi.

       

Maserati fait de la "Première Mondiale" bon marché avec une nouvelle version de la Granturismo. La voiture a été présentée ici en 2007 mais les versions s'accumulent si vite que j'ai toujours l'impression qu'elle est en fin de vie: version standard, version S (qui va donc disparaitre au profit de la nouvelle), MC Stradale, kit MC sportline... et désormais version "Sport". Pourtant, elle n'a pas pris une ride. D'ailleurs, pas de révolution, ni mécanique ni esthétique dans cette nouvelle déclinaison. Sous le capot, le V8 de 4.7 l gagne 10 chevaux de plus, pour un total de 460. Mais c'est surtout leur symphonie qui importera.

       

La Sport est présentée dans une nouvelle couleur, le Blu Sofisticato. La GranTurismo s'est déjà vendue à plus de 15000 exemplaires en tout, dont 2700 en 2011, ce qui représente 44% des ventes de la marque. Evidemment, les deux premiers marchés du Trident sont les Etats Unis (2437 voitures, +20%) et la Chine (842 ventes). En 2011, Maserati a vendu un total de 6159 unités (+8.5%). Ces très bons chiffres se soldent par un bénéfice net de 40 millions d'euros.

Esthétiquement, le pare-chocs avant présente des entrées d'air optimisées pour le refroidissement et un éclairage diurne à base de leds fait son apparition. J'en profite pour glisser que je n'apprécie pas du tout ces rampes de leds qui apparaissent sur tous les nouveaux modèles. Autant Audi et BMW l'ont intégré avec talent (et breveté immédiatement), autant chez tous les autres ça manque vraiment d'inspiration. Entre les rampes toutes droites de Mercedes et l'angle droit de Peugeot, je ne trouve vraiment pas ça réussi esthétiquement. On dirait plutôt un passage obligé qu'autre chose. C'est dit.

       

Il y avait d'autres éléments très esthétiques chez Maserati cela dit.

               

       

Abarth a eu le don de me faire travailler pour rien. Comme vous le savez, j'utilise pas mal les communiqués de presse pour préparer mes reportages à l'avance quand c'est possible (typiquement pour les salons) afin de pouvoir être plus réactif. C'est ainsi que j'ai rédigé un paragraphe sur l'Abarth 695 Tributo Maserati... qui n'était finalement pas là. Voilà comment on passe un paragraphe entier à la corbeille :

"Abarth semble avoir bien compris l'intérêt qu'il y a à faire partie d'un groupe qui comprend des marques aussi prestigieuses que Ferrari et Maserati. Après la 695 Tributo Ferrari, voici maintenant la 695 Tributo Maserati, déclinaison sur la base de la 500 Cabriolet. Ici, priorité au raffinement, avec une teinte Pontevecchio Bordeaux associée à une capote en toile gris sombre. Les jantes Neptum de 17 pouces affichent des rayons en trident et la ligne d'échappement, Record Monza, est spécifique pour donner une belle mélodie au 1.4 T-Jet de 180 ch (identique à la Tributo Ferrari). Reste que si le tarif est le même que celui de la Tributo Ferrari, soit plus de 42 000 euros, la voiture sera réservée aux amoureux de la marque au trident. Cette niche de la citadine ultra-exclusive est en pleine expansion. Malgré la concurrence de l'Aston Martin Cygnet ou de la Smart Brabus, les 499 exemplaires de la Tributo Maserati devraient trouver preneur. Le luxe, dernier refuge de la consommation."

Plonk! Du coup, la marque au scorpion présente des Abarth 500 équipées d'une bonne partie du catalogue d'accessoires disponibles: la 595 Turismo, grise et rouge, « folle mais élégante » et la 595 Competizione, grise, « sportive sans compromis », toutes deux équipées du pack esseesse à 160 ch.

       

       

Chez Citroën, festival de DS avec la DS3 Racing et sa déclinaison WRC,

       

mais surtout la DS4 Racing Concept. Présentée en gris mat et propulsée par un petit 4 cylindres 1.6 turbo THP développant 256 chevaux, la petite bombe impressionne, surtout avec ses grosses roues de 19 pouces. J'aime beaucoup.

       

La McLaren MP4-12C est sans doute la voiture de sport qui m'aura échappé le plus longtemps. Même si sa commercialisation ne date que de 2011, sa première présentation remonte à septembre 2009. Je l'ai loupée de quelques dizaines de minutes à Gstaad puis j'ai renoncé à aller la shooter à Morges pour le British Car Meeting. Du coup, alors que le deuxième modèle de la marque pointe à l'horizon, je n'ai toujours pas rencontré la fameuse berlinette (je ne compte pas sa version GT3 évidemment). McLaren ne participant pas aux principaux salons internationaux, je m'attendais à voir mes premières lors du Rallye de Paris. Mais c'était sans compter sur les préparateurs présents en Suisse. Objectivement, je ne suis pas persuadé que le meilleur moyen de découvrir une voiture soit par l'intermédiaire des préparations de Mansory, Fab Design ou Gemballa. Mais bon, je ne peux pas non plus fermer les yeux. Justement, je tombe sur le stand Mansory. Par bonheur, le préparateur n'a pas défiguré de Ferrari cette année. Voici donc ma première McLaren.

       

Honnêtement, elle est plutôt sobre par rapport aux habitudes de Mansory, bien qu’elle soit plus large de 60 mm que le modèle de série. Toits, capots, ailes sont repris en carbone ce qui allège un peu la voiture.

Le moteur passe à 670 chevaux.

       

Les roues forgées de 20 et 21 pouces sont plutôt sympas.

L’intérieur a été traité sobrement aussi. En fait, le plus violent est sa couleur : un orange chromé qui renvoie des reflets de dingue sous les spots de Genève. Je ne suis pas fan des couleurs métallisées « Volcano » de la gamme McLaren. Cela dit, je la trouve plutôt réussie, ce qui est très rare pour une production Mansory en ce qui me concerne.

A coté se trouve une Lamborghini Aventador. Même principe sur la peinture, mais en rouge foncé, ça choque déjà moins.

Le postulat est le même que pour la McLaren : élargissement de 50mm à l’arrière et 40mm à l’avant, utilisation de carbone pour les nouveaux éléments de carrosserie.

       

Nouvelles roues ultra légères.

Le moteur est poussé à 754 chevaux.

Ici non plus, ça ne me déplait pas, à une exception près : ces rappels des phares en Y sur la prise d’air arrière. Ca manque totalement de subtilité.

En fait, je pense que Mansory gagnerait à ne plus laisser autant de fibre de carbone apparente sur ses modèles : c’est assez surfait et leur fibre est épaisse, ce qui ne donne pas forcément un résultat très séduisant. Enfin, ce n’est que mon avis et celui des clients est certainement différent.

 

Et pour ceux qui trouveraient la Bentley Continental GTC un peu trop élégante, Mansory peut les aider.

Juste à coté se trouve le stand Gemballa. On va pouvoir comparer.

Ici, le travail est beaucoup plus sobre : nouveaux boucliers avant

et arrière.

Nouvelles jupes latérales et des jantes de 20 et 21 pouces. Pas de préparation moteur pour le moment. Je n’irai pas jusqu’à la qualifier de sobre mais franchement, elle ne me déplait pas.

Avant d’arriver en terres allemandes, je fais une pause chez Hyundai qui offre dès dix heures du matin des boulettes de riz délicieusement épicées et d’autres mets moins identifiés mais incontestablement asiatiques. Un régal. Je prends aussi une petite pause iPad pour dire quelques banalités sur Facebook.

Chez Mercedes, les principales attractions sont les nouveaux roadsters SL, dont la caisse est entièrement en aluminium, pour une économie de poids de 125 kg pour la SL 500 et de 140 kg pour la SL 350 par rapport aux versions précédentes. On revient aux voitures plaisir par cette chasse bienvenue aux kilos superflus.

La technologie reste bien présente tout de même avec par exemple le  Magic Sky Control, un toit escamotable en verre, qui s'assombrit ou s'éclaircit sur simple pression d'une touche par le conducteur. Le mécanisme d'ouverture ou de fermeture prend en tout vingt secondes.

 

La SL est immédiatement déclinée en version musclée par AMG. Si elle conserve bizarrement la dénomination ‘63′, le V8 niché sous le long capot est le nouveau 5.5 litres biturbo, développant ici 537 chevaux à 5500 t/min et 800 Nm de couple, avec l’option d’augmenter ces chiffres à 564 chevaux et 900 Nm grâce à un pack performance.

        

La douloureuse ? La SL63 AMG sera disponible dès mai 2012 au tarif de €157,675. Une version SL 63 AMG “Edition 1″ comprenant notamment l’option AMG Performance package (€14,280) sera proposée au tarif de €189,269.50. On se rapproche du prix de la SLS. Au client de choisir le toit en dur ou en toile donc.

 

A l’étage se trouve la nouvelle classe A, qui va s’employer à chasser sur les terres de l’Audi A3.

 

Chez BMW, rien de très excitant. On peut tout de même constater avec satisfaction que la gamme M n’est plus honteusement dissimulée. La M6 à une place d’honneur et une couleur qui sied bien à sa vocation sportive et à son V8 de 560 chevaux (dommage pour le V10).

A ses cotés, on trouve la Série 6 Gran Coupé, qui est en fait un coupé 4 portes. BMW arrive bien en retard sur ce créneau inauguré par Mercedes il y a sept ans tout de même.

Quand à la nouvelle bête de DTM, il aurait été difficile de la mettre moins bien en valeur. Puisque BMW a décidé d’abandonner son programme GT2 pour se recentrer sur un championnat national, autant assumer non ?

 

La B6 bi-turbo d’Alpina reste d’actualité, puisqu’avec 540 chevaux, elle ne rend que 20 chevaux à la nouvelle M6 tout en proposant le look typique Alpina, avec toutefois dans ce cas une peinture matte.

         

       

Morgan revisite sa Plus 8 de 1968, sous la forme d’une Plus E électrique aux couleurs bien peu british.

       

Le Three Wheeler est là également.

       

Chez Hamann, la SLS se pare d’un widebody plutôt réussi pour ceux qui aiment le style.

       

Et voici une autre McLaren MP4-12C.

Hormis le choix de couleur audacieux, je trouve une nouvelle fois que ce n'est pas si mal. Je ne sais pas si c’est parce que je n’ai jamais vu l’originale que je trouve un peu timide en photo. D’ailleurs McLaren a déjà sorti une version limitée à cinq exemplaires dénommée High Sport avec un look un peu plus agressif. Une sorte d'aveu?

       

Sur le stand de l'Instituto Europeo di Design de Turin, voici la  réinterprétation d’une Cisitalia dénommée 202 E. J’avoue que la plupart des tentatives néo-rétro de cette année m’ont vraiment laissé froid.

Et me voici chez RUF, qui s’est payé un vrai grand stand cette année, et a fait les choses bien avec un parquet très classe. J’ai loupé la photo de la plus étonnante des voitures présentes, on se demande bien pourquoi : cette Panamera Limousine, baptisée RXL qui est allongée de 400mm au total et chaussée de jantes de 22 pouces.

Au centre se trouve la star de la gamme, la CTR3.

       

Cette brute à moteur central développe 750 chevaux pour une vitesse de pointe revendiquée à 380 km/h.

Elle est accompagnée d’une version dite « Club Sport » qui propose des pièces en fibre de carbone brute visibles sur les ailes avant, les bas de caisse, le coffre et le conduit d'air sur le toit.

       

Pour les modèles basés sur la 911, RUF se limite à reprendre le concept connu des Porsche 997 sur le modèle actuel, la Porsche 991. Voici la RT 35 Anniversary à moteur turbo en porte a faux arrière sur base de Porsche 991. Avec ses 630 chevaux et une boîte de vitesse à double embrayage, elle témoigne des 35 années d’expérience de la société Ruf.

       

Derrière la Rt 35 Anniversary est exposée la RUF Turbo 3.3 de 1977. Sur le même principe, elle développait 303 chevaux et possédait déjà une boîte de vitesses à cinq rapports.

       

Le véhicule présenté est l'original testé en 1977 dans la revue “auto motor und sport", qui à été racheté par RUF puis restauré.

Et voici mon premier vrai coup de cœur chez les tuners, la RGT-8. Ce n’est pas le tour de force technique qu’elle représente qui me plait, mais son esthétique sobre et efficace.

Niveau mécanique, elle a troqué le flat-6 contre un V8 développé chez RUF, un 4,5l atmosphérique à carter sec et vilebrequin plat délivrant 550 chevaux à 8 500 tours qui réalise aussi la prouesse de peser moins de 200 kg.

       

Pour moi, la RT 35 dans la même livrée que RGT-8 serait un superbe hommage à la CTR Yellow Bird originale; en tout cas bien plus que la CTR3.

Je passe rapidement chez ABT et Lancia.

       

Chez Renault, on a enfin compris qu’il valait mieux capitaliser sur la Formule 1 championne du monde que sur une autre.

       

J’avoue que j’ai passé un moment à chercher les échappements qui ont tant fait parler ces dernières années.

       

Chez Lotus, on a remisé tous les concepts audacieux de Francfort pour revenir aux fondamentaux : Exige et Elise.

Cette fois, la marque a décidé de miser gros sur la compétition dans sa communication, avec plusieurs voitures dans la livrée noir et or JPS historique. Une F1, une Evora GTE

       

Et une LMP2.  Ce châssis Lola sera engagé en World Endurance Championship par le team Kodewa, Lotus se chargeant de développer le moteur. Voilà qui devrait permettre d’y voir plus clair dans la crédibilité d’une marque qui multiplie les annonces tous azimuts.

       

L’Evora F1 Limited Edition se réclame elle aussi d’une filiation de compétition. Le V6 garde la puissance de la GTE soit 444ch et le coupé perd 200kg par rapport à une Evora conventionnelle suite à l'utilisation massive de carbone, laissé apparent.

En tout cas, à l’arrière du stand,

on sent une vraie stratégie pour récupérer l’image et l’héritage de Colin Chapman, avec de nombreuses références au passé glorieux de la marque. Photos,

       

et casques prestigieux à l’appui. Sauf que la légende chaque casque précise en caractères minuscules la mention « replica ». Espérons que ce ne soit pas le destin de la marque Malaisienne.

       

Nommé PDG de Toyota en 2009, Akio Toyoda est un passionné de course automobile qui a piloté l’Aston Martin V12 Zagato aux 24 Heures du Nürburgring 2011. Rien de surprenant donc à voir revenir la sportivité dans la gamme du premier constructeur automobile du monde, avec la GT86, un coupé dont le 4 cylindres de 1998 cm3 développera 200 chevaux à… 7000 tours.

       

Mais le modèle qui a retenu mon attention sur le stand japonais est cette superbe 2000GT de 1967, dont la production s’est limitée à 337 exemplaires.

        

Je passe en vitesse devant cette Lamborghini Performante par Novidem

 

pour me retrouver face à face avec l’horreur absolue. Franco Sbarro a encore frappé, rendant hommage à sa façon à la Ferrari 250 GTO.

        

Qu’il se décrédibilise en dénaturant un des plus beaux design de l’histoire de l’automobile, c’est son problème, mais ça :

 

Chez Techart, la 991 a déjà des airs de GT2 RS.

       

Chez Giugiaro, on s'y entend pour attirer les photographes, même sur la Up! Azzurra sailing team, un petit véhicule sans portes ni toit pour se déplacer dans les marinas du monde entier. Il n'y a plus qu'à l'embarquer sur votre yacht.

       

Giugiaro présente surtout la Brivido (Frisson), un prototype fonctionnel développé sur une mécanique hybride Volkswagen, qui serait capable de rouler à 275 km/h. Hormis la portière unique en aile de goéland, tout le reste de la voiture est applicable à des véhicules de série. La voiture a été pensée sur le principe de la luminosité maximale, depuis l'intérieur mais aussi à l'extérieur. Les optiques avant font 2m60 de long et se terminent à mi-chemin du flanc.

       

       

On les voit mieux sur cette maquette qui se trouve également sur le stand et qui imagine un modèle de compétition.

Aux couleurs Martini Racing, les couleurs les plus célèbres après Gulf sans doute, elle est superbe.

Et particulièrement bien accompagnée également.

       

Chez Gumpert, on a remisé la Tornante, pour se consacrer à l'évolution de l'Apollo, dont deux versions sont présentées ici: la R et la Enraged. La R sera destinée a être engagée dans des courses GT, avec son V8 poussé à 860 chevaux. La voiture est avant tout destinée au marché Asiatique. L'élimination de tous les composants de confort a permis de faire descendre le poids à 1100 kilos. Une véritable voiture de course donc, qui devrait montrer ses échappements à beaucoup de concurrentes.

       

Il serait intéressant de la voir confrontée à une Pagani Zonda R.

L'Enraged est la version homologuée de la R. Elle développe 780 chevaux pour 1175 kilos. Les deux voitures sont attendues sur la Nordschleife dans le courant de l'année pour battre le record détenu par l'Apollo en 7:11'57.

       

       

L'Enraged ne sera produite qu'à trois exemplaires, commercialisés pour la modique somme de 660 000 euros hors taxes. Voilà voilà.

       

Je précise que l'accueil chez Gumpert est vraiment excellent, ce qui m'a poussé à me renseigner un peu plus sur la marque. Elle a été créée en 2004 par Roland Gumpert, qui a notamment été le directeur d'Audi Sport. L'usine est installée près de Leipzig, en ex-RDA, et emploie 40 personnes. Environ 60 Apollo ont été fabriquées depuis 2005.

       

J'arrive ensuite chez Bugatti où, shocking !!!, il y a des filles sur le stand! C'est la première fois que je vois ça et elles quittent assez vite les lieux. Je ne sais d'ailleurs pas d'où elles venaient ni pourquoi.

A Molsheim, la logique est respectée. Après la Super Sport qui ajoutait 200 chevaux à la Veyron Coupé, la Grand Sport suit le même chemin avec une version fort opportunément baptisée Vitesse.

       

Le W16 quadriturbo est donc là aussi poussé à 1200 chevaux.



J'aime beaucoup la Super Sport et j'ai encore en mémoire la sublime version noir mat / carbone laqué / intérieur tangerine présentée ici l'an dernier. Je trouve la Vitesse un peu trop sage esthétiquement: ce que je préfère dans la SS est le capot arrière aérodynamique, même s'il masque le moteur. Puisqu'il semblerait que Bugatti éprouve des difficultés à écouler la version Grand Sport, on aurait pu s'attendre à un facelift un peu plus radical. L'avant reprend le nouveau bouclier de la Super Sport mais le traitement de l'arrière reste assez sage.

       

L'avenir nous dira si la Vitesse booste les ventes de la Grand Sport dont la rumeur prétend qu'elle a un peu de mal à se vendre. Sur le stand, j'aime beaucoup la grise mais la bleue (Carbone bleu / Bleu Light Sport) me laisse beaucoup plus sceptique.

       

En particulier le traitement des jantes.

Une troisième voiture est présente, une Grand Sport normale, en aluminium poli / carbone bronze. La Veyron a désormais sept ans et cette dernière déclinaison ressemble à un chant du cygne. Après le coupé et le roadster, puis des versions survitaminées de chacun, la boucle est bouclée. La berline 16C Galibier qui avait été présentée en toute discrétion en marge du salon de Genève 2010 semble abandonnée, alors que son positionnement semblait judicieux. Ca n'aurait pas beaucoup de sens de tenter de surclasser la Veyron en performance pure, le marché des berlinettes sportives ne correspond pas au placement de Bugatti et est déjà le théâtre d'une guerre sans merci, donc la limousine haute performance pourrait être un débouché valable. A la marque de se positionner, mais sans trop tarder.

       

Je passe rapidement devant le stand Marussia

et chez le manufacturier de pneus Vredestein qui propose une Fraser Nash par Giugiaro.

       

L'une des grandes qualités de Genève est d'être à taille humaine. Même s'il est réparti sur 7 halls, le fait qu'il n'y ait jamais besoin de sortir dehors pour passer de l'un à l'autre et qu'il soit séparé en son milieu par un escalier permet de toujours savoir où l'on est. Et on peut le traverser de part en part assez rapidement. Du coup, il n'est même pas encore onze heures. Chez Touring Superleggera, voici un second modèle du shooting brake sur base de Bentley Continental.

Et me voilà chez Fab Design. Avec Mansory et Sbarro, c'est sans doute le stand que je crains le plus. Tout comme chez Hamann, il y a ici une SLS Roadster bien mastoc pour les amateurs de grande largeur.

       

Le moteur de cette "Jetstream" est poussé à 607 chevaux. Je ne déteste pas.

La seconde voiture intéressante du stand est la "Terso", sur base de McLaren MP4-12C. Ici Fab Design a fait preuve d'une étonnante retenue, à l'image de ses collègues, hormis peut être pour l'aileron bien disgrâcieux.

       

Sans être fan, je dois dire que les différents boucliers avant que j'ai vu aujourd'hui m'ont semblé donner à l'auto un peu plus de caractère que la version originale, mais je dois attendre de rencontrer celle ci en vrai pour juger. J'ai toujours été très réticent au travail des préparateurs mais je pense que je m'y intéresserai plus en détail l'année prochaine. Cette année, j'ai survolé trop m'attarder.

       

Chez Chevrolet, voici une Camaro "Transformers" et un concept car bien sympathique, le 130R.

       

Hum, il faut manger un peu les filles.

D'autres stands sur lesquels je suis passé rapidement: Spano et AC Schnitzer qui revisite la M5.

       

Et voici deux concept cars que j'ai trouvé sans grand intérêt. Le Honda NSX Concept et l'Infinity Emerg-e. Ils sont certes modernes et futuristes mais je trouve que leur ressemblance démontre un certain manque d'originalité. Je n'ai pas accroché.

       

       

J'approche de la zone réservée au groupe Volkswagen Audi. J'ai toujours eu une tendresse particulière pour l'Audi RS4 Break, avec ses faux airs de familiale bien rangée. Dans mon "garage idéal", elle occupe toujours la place de la voiture pratique. La nouvelle génération de cette bombe furtive récupère le V8 atmosphérique de 450 chevaux de la RS5. Elle ne sera proposée qu'en version break, contrairement à la génération précédente. Et pour laisser une Porsche 991 dans le vent, il n'en coûte "que" 76 600 euros. Que demande le peuple?

       

Un peu trop de plastique et pas assez de carbone sous le capot toutefois.

Autre monstre sur le stand Audi, l'A1 Quattro qui zappe le pseudo RS1 pour rendre hommage à ses illustres ainées de compétition. Un hommage que l'on retrouve esthétiquement avec ces jantes blanches mais aussi sous le capot puisque la petite bombe développe pas moins de ... 256 chevaux.

       

Elle sera produite à 333 exemplaires pour lesquels il faudra débourser 52000 euros. Presque le prix de la grande sœur RS3. Pas donné mais gageons que l'étude de marché a été réalisée avec une rigueur toute Allemande.

La R8 est présente, bien sûr.

Le stand Lamborghini est pris d'assaut. Je médite un moment devant leur nouveau modèle, prend quelques photos mais celles que je reviendrai prendre plus tard sont meilleures, alors...

       

Puis je passe chez le voisin, Bentley. La marque a également publié ses résultats pour 2011 et ils sont conformes aux autres marques de voitures de luxe: la reprise est bien là. L'an dernier, Bentley a vendu 7003 voitures, soit une hausse de 37% par rapport à 2010. Deux marchés absorbent plus de la moitié de ce chiffre: les Etats Unis avec 2021 unités et la Chine avec 1839 unités. En Europe, le marché allemand rebondit de 88%! Pour mémoire, la marque vendait moins de mille voitures par an en 2003, année du lancement de la Continental GT. Le succès de cette dernière à boosté les ventes jusqu'à un record de 10 000 unités en 2007. La Continental GT est un véritable phénomène: son design date de 9 ans (avec un restyling insignifiant l'an dernier) et elle reste toujours autant d'actualité.

       

Ici aussi il existe de très nombreuses options de personnalisation, mais la fantaisie ne semble pas être la norme.

       

Cette année, la marque a créé l'un des buzz du salon en présentant son concept EXP 9 F, un gros SUV. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le succès du Cayenne fait des envieux, après le projet de Maserati.

       

L'engin est très imposant et n'aura pas trop d'un W12 biturbo de 600 chevaux pour se bouger. Feux avants, calandre, épaulements sur les ailes arrières, le style actuel est bien là.

Si l'extérieur fait furieusement penser à un Range Rover à la sauce Continental GT, l'intérieur fait preuve de tout le raffinement que l'on peut attendre de Bentley.

       

Les jantes de 23 pouces sont en forme de turbine pour rappeler la motorisation biturbo, un thème repris dans plusieurs éléments,

comme les phares.

       

Soucis du détail:

Bois, cuirs de qualité supérieure, aluminium, étain et bronze sont de la partie pour séduire la clientèle chinoise et Moyen Orientale.

       

L'interface du GPS est particulièrement classe je trouve.

Charles, le boss de V12GT a du batailler un peu pour avoir le droit de s'installer à l'intérieur pour un petit shoot (merci Guillaume pour la photo).

Le coffre s'ouvre pour laisser apparaitre une confortable banquette de cuir,

  

ainsi que tout le nécessaire pour un pique-nique réussi... et distingué: argenterie et verres en cristal Lalique.

       

       

Reste à savoir si ce monstre verra le jour ou pas, en fonction de la réaction de la clientèle potentielle. Si c'est le cas, ce ne sera sans doute pas avant 2015 et après un sérieux lifting au niveau esthétique extérieur, qui n'a pas forcément convaincu.

Je parlais plus haut de designs néo-rétro pas toujours inspirés. A mon goût, c'est le cas de cette réinterprétation de l'Alfa Romeo Disco Volante par Touring.

       

Le modèle original de 1952 se singularisait par des courbes très sensuelles et une ceinture de caisse très marquée qui lui donna son nom de soucoupe volante. La nouvelle version est plutôt plate et la rupture entre le haut et le bas de la carrosserie n'est pas marqué sur tout le tour de la voiture.

       

Elle n'est pas désagréable à regarder, et on peut même lui trouver un petit air de famille avec les Ferrari actuelles mais pour moi la filiation n'est pas évidente.

       

Au moins, sous la robe, la mécanique est héritée de l'Alfa Romeo 8C.

       

En réalité, parmi les purs carrossiers, le coup de cœur est venu de là où je l'attendais le moins: Bertone. J'ai beaucoup de respect pour le travail de Bertone, et j'aime bien certaines de ses réalisations comme la Lamborghini Miura ou la Lancia Stratos mais je n'ai pas toujours accroché à ses dessins très futuristes, taillés à la serpe et bourrés de motifs reproduits à l'infini. La dernière vente aux enchères RM de la Villa d'Este, durant laquelle plusieurs concept cars ont été dispersés, m'a confirmé que le designer était capable du meilleur (Stratos Zero) comme du pire (Sibilo ou Athon). Ca tombe bien, le nouveau concept baptisé Nuccio rappelle davantage la Stratos Zero.

       

Le nom de la voiture est bien sûr un hommage à Giuseppe Nuccio Bertone (1914 - 1997) et elle célèbre les cent ans d'existence de la Carrozzeria.

       

Le style biseauté, large et très plat est typique de Bertone et renvoie à la Zero. Un peu embourgeoisé cependant puisque le concept mesure 4,8 mètres de long pour une hauteur de 1,22 m.



J'aime particulièrement le pavillon orange très contrasté,

et son intégration assez acrobatique.



La Bertone Nuccio est née sous le coup de crayon de Mike Robinson mais je pense que le designer dont elle porte le nom en aurait été très fier. L'hommage est réussi, tous les gênes du bureau de style étant présents. En tout cas c'est mon avis car elle ne semble pas faire l'unanimité. Encore une caractéristique historique de la maison.

       

Sur le stand, la marque a eu l'excellente idée de présenter également un prototype d'Alfa Romeo Giulietta Sprint Spider de 1955. Elle est la propriété de Corrado Lopresto, le plus grand collectionneur d'Alfa Romeo qui ravit chaque année les spectateurs de la Villa d'Este. 



Et Italie oblige, une hôtesse au regard... pénétrant.



Pour terminer avec les carrossiers Italiens, retour chez Pininfarina pour découvrir aux cotés de la F12 la Cambiano Concept. Pas de folle audace ici mais une élégante berline aux allures de coupé 3 portes (2 d'un côté, 1 de l'autre). La cellule centrale en carbone se voit greffer des modules avant et arrière sur lesquels sont fixées les suspensions, la motorisation électrique est assurée par 4 blocs de 80 chevaux logés dans les roues et une turbine diesel qui sert de prolongateur d'autonomie. Pininfarina annonce une vitesse maxi de 275 km/h et un 0-100km/h en 4,2s et une autonomie en 100% électrique de 200 km.

       

L'intérieur intègre des éléments en bois. On pourra certes reprocher à Pininfarina un manque d'audace et d'exubérance, mais quand on voit la production actuelle dans le segment, la Cambiano est finalement dans l'air du temps, et beaucoup plus proche d'une production en série que tous les autres concepts présents sur le salon. Un choix.

       

Charles m'a demandé de couvrir en détail le restyling de la Rolls Phantom. Il a d'ailleurs bien fait de demander car ce n'est pas un stand ou j'ai naturellement tendance à passer trop de temps.

       

Les modifications sont discrètes, la principale étant de nouveaux optiques de phares avant et un nouveau bouclier.



L'intérieur est toujours aussi luxueux, la voiture intégrant des caméras d'aide aux manœuvres et un nouveau système d'infotainment.

       

Toute la gamme bénéficie en même temps de ces améliorations.

       

Tiens, même dans les Rolls il y a des porte-gobelets.



Ce n'est pas trop mon truc mais c'est quand même impressionnant.

       

Et en termes statutaire, ça pose son homme.

       

En 2011, plus de 3500 Rolls Royce ont été vendues, ce qui n'est pas rien! Sans grande surprise, la version 102 EX électrique a été définitivement abandonnée.

       

Voilà, nous arrivons à peu près à la moitié des 500 photos que j'ai sélectionnées pour vous faire vivre cette édition du salon de Genève. Il manque encore quelques marques importantes, comme Lamborghini et Porsche que je traiterai avec beaucoup de détails dans la prochaine mise à jour qui arrivera très vite. Il s'agit juste de couper en deux pages de taille raisonnable. Le soir, après mon dernier passage chez Ferrari, je suis reparti par le Hall des accessoiristes dans lequel j'ai trouvé cette Mustang et cette SLS.

       

Je sors du parking à 18h45 pour rallier mon hôtel vers St Julien en Genevois. Pour trouver du signal pour le GPS, je prends le parti de longer l'aéroport. Erreur fatale, me voilà pris dans un bouchon géant qui va me bouffer près d'une demi heure pour parcourir 500 mètres. Il est 19h45 quand j'arrive sur le parking du Formule 1. Après une rapide escapade au McDo avec Florent, il est temps de procéder au traditionnel déchargement des cartes / rechargement des batteries. Un petit tour sur Facebook pour découvrir qu'on m'y réclame des détails de la Koenigsegg. Ce sera fait. Une photo sur FlickR et au lit.
 

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