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Quand un déplacement professionnel vous amène à moins de trente mètres du Musée de l'Aventure Peugeot, que faire sinon programmer une nouvelle visite des lieux? Mon dernier passage date de 2014, pour la très belle exposition 300 km/h. L'exposition tournante en cours est intitulée "La femme et l'automobile Peugeot" mais à priori il ne s'agira que d'affiches publicitaires et de photos. Le Musée a ouvert ses portes en 1988 et a depuis été agrandi en 2000 et 2010 pour atteindre 6 000 m² d'espace d'exposition permettant d'admirer 120 véhicules, 50 cycles et motocycles et 500 objets divers. Le Musée accueillerait 70 000 visiteurs par an, au tarif adulte de 8.5 euros.

Je suis avant tout là pour le boulot donc j'ai pris léger au niveau matériel: juste le 6D avec le 17-40. A midi, les techniciens m'annoncent qu'ils ont pris leurs habitudes à la brasserie du Musée. Ca tombe bien! Celle ci ne donne pas accès à l'exposition mais la "terrasse" et dans le musée, ce qui permet de déjeuner en compagnie des voitures. C'est super sympa.

A la fin de la journée, je reviens pour la visite. Je ne vous cache pas que j'ai zappé toute la partie ustensiles, dont les fameux moulins. Je suis là pour les autos.

       

Le début se fait par ordre chronologique, dans des espaces ronds un peu serrés mais bien décorés. Commençons par "des origines à 1904". Je vous fais une visite sélective plutôt qu'exhaustive.

En 1897, Armand Peugeot crée la Société des Automobiles Peugeot  et entreprend la construction des usines d'Audincourt et de Lille. L'ingénieur Gratien Michaux conçoit le premier moteur Peugeot. La Type 15 est produite à 276 exemplaires entre 1897 et 1902. Son moteur horizontal à 2 cylindres en ligne développe 7 chevaux.

Cette Type 4 Vis à Vis unique a été baptisée Marguerite et a été décorée selon les désirs du Bey de Tunis, le gouverneur militaire de la ville.

Petit à petit, l'automobile s'affranchit de sa parenté avec les voitures à chevaux: un capot abrite le moteur, les roues deviennent plus petites et le volant apparait. Entre 1901 et 1902, 111 exemplaires de Type 36 sont construits.

Ici une Type 56 Tonneau dont seulement 16 exemplaires ont été produits, en 1904.

Rotonde suivante, de 1905 à 1918.

Une Type 116 de 1909

Cette Type 139 A Torpedo a été construite dans l'usine de Lille. De 1911 à 1913, 551 exemplaires y ont vu le jour.

Ici une Baby Bugatti, voiture électrique produite par Bugatti entre 1927 et 1930 et qui fut offerte à Roland Peugeot par Ettore en hommage à la coopération des deux marques sur la Bébé Peugeot dont on voit un exemplaire à coté.

Dans cet alcôve, une très belle mise en scène.

Peugeot rappelle son passé de constructeur de moteurs en version aviation et marine.

Espace suivant, entre deux guerres.

Ici une Type 159 Torpedo, la première nouvelle Peugeot lancée après la guerre, dès 1919. Durant la guerre, les usines Peugeot ont produit 6000 camions, 1400 moteurs de chars, 10 000 moteurs d'avion et 6 millions de bombes et d'obus.

Voici une voiture particulièrement importante, une Type 156 Torpedo. La 156 fut la première voiture assemblée à Sochaux, où étaient traditionnellement produits des camions. Cet exemplaire est équipé d'un moteur 6 litres sans soupapes mais la Type 156 sera aussi le premier véhicule équipé d'un moteur diesel, alors appelé à Huile Lourde. Entre 1921 et 1923, 180 exemplaires furent construits.

Cette Type 174 Coupé est lui aussi équipé d'un moteur sans soupapes basé sur le système Knight. Produite à 810 exemplaires de 1922 à 1928, la Type 174 a notamment brillé en compétition, remportant la Coppa Florio en 1922 et le Grand Prix de l'ACF en 1925.

De 1925 à 1929, la production est progressivement concentrée à Sochaux. Pas moins de 34 241 Type 177 sont construites.

Ici une Type 190 S, un des derniers modèles équipé d'une carrosserie à armature bois.

       

Grand luxe pour cette Type 184 Landaulet sans soupapes. Celle ci a été carrossée chez Labourdette. Seuls 43 exemplaires ont été produits de 1928 à 1929. Celui ci a été entièrement restauré dans l'atelier du Musée/

       

       

Ici une 172 R Torpedo Grand Sport. Des voitures de ce type ont remporté la Coupe des Alpes en 1925 (une course de 3000 kilomètres quand même) et le Tour de France en 1926.

Cette Type 183 D Cabriolet dispose d'un moteur 6 cylindres de 12 chevaux, qui lui valut le surnom de 12 Six.

Ici une 201 Cabriolet.

Voici une 301 C berline. La 301 fut le premier modèle équipé d'une suspension avant à roues indépendante et fut produit de 1932 à 1936 à 70 500 exemplaires.

Une 401 D Limousine. Dans les années 30, les 12 000 employés des usines de Sochaux produisaient 40 000 voitures par an. En 2009, le même effectif a produit 275 000 unités.

En 1933, le style des face avant change, les calandres s'inclinent et sont ornées d'une tête de lion. Voici une 301 D coupé.

       

Cette 601 Roadster est un modèle haut de gamme, équipé d'un 6 cylindres en ligne et de la suspension à roues avant indépendantes. Sur les 4000 exemplaires construits de 1934 à 1935, seuls 258 étaient des roadsters.

En 1933, Georges Paulin brevète l'Eclipse, un toit métallique totalement escamotable dans le coffre arrière. Voici l'une des soixante dix neuf 401 C Coupé Transformable produite à La Garenne Colombe

       

En 1935, le concept est adapté sur la 601 D, à 21 exemplaires.

       

Et nous passons à la série des 2 avec cette 402 de 1937, l'une des 550 produites en coupé transformable

Et voici l'une des 277 402B coach découvrables.

       

Enfin, une 302 Special Sport, fruit de la coopération de Peugeot et Darl'Mat, son concessionnaire parisien. Le châssis de 302 reçoit une mécanique de 402 et une carrosserie Pourtout dessinée par Georges Paulin. La 302 Special Sport fut produite à 37 exemplaires.

Je fais un détour par la partie deux roues.

Voici la TX2C avec laquelle Alain Boissonnade est devenu Champion de France d'enduro en 1982

Cette 515 a battu plusieurs records du monde, sur 2000 kilomètres, 3000 kilomètres et 24 Heures.

Sur ce vélo, Christian Taillefer a battu le record du monde de vitesse sur neige à 212 km/h en 1998

Et sur celui ci, Roger Pingeon a remporté le Tour de France.

Passons maintenant à la section compétition, ma préférée si ce n'est qu'elle se trouve sous une mezzanine qui ne facilite pas les photos. On y trouve une 908 et une 905 qui serait, selon la plaquette, Evo 1.7, deuxième du Mans 1993. Logiquement, il ne maque dans mes archives que Ev 1.5 pour avoir vu toutes les 905 de Ev 1.1 à Ev 1.7, Ev 2.1 et Ev 2.2.

       

Voici ensuite une rangée de voitures ayant couru en Afrique.

D'abord une 204 ayant remporté sa catégorie à l'East African Safari en 1967.

Une 404, qui a pris la première place au général dans le même rallye.

Une 504, vainqueur du Safari Rally au Kenya en 1975

       

Une 504 Coupé V6 Rallye, un modèle qui a triomphé sur toutes les pistes d'Afrique (trois victoires au Bandama, deux au Safari, trois au Zaïre et deux en Côte d'Ivoire) .

Et bien sûr la 205 Turbo 16 Grand Raid victorieuse au Paris Alger Dakar en 1987

       

Autre continent mais victoire toujours pour la 405 T16 Pike's Peak

       

       

Dans la rangée d'en face, une 205 T16 Rallye Evo 1 Groupe B ex Vatanen qui a remporté les 1000 Lacs en Finlande.

Une Jordan Peugeot

Une deuxième 302 Special Sport Darl'Mat.

Et enfin une 301 C ayant battu le record des 24 Heures en Classe F en 1932, à la moyenne de 110.417 km/h.

La section suivante est consacrée aux utilitaires, avec plusieurs véhicules de pompiers. Une superbe 203 U8

Un camion DMAH de 1948

et un Type 153 de 1915

Voici également une 203 C5 Limousine Commerciale à carrosserie longue. Cet exemplaire a parcouru deux fois les 4000 kilomètres du Tour de France cycliste en 2001 et 2002 pour l'émission Tour et Détours de France 3.

Une 202 UH de 1948, en Limousine Commerciale également. L'approvisionnement en tôle d'acier étant problématique après guerre, l'ossature et le garnissage extérieur est réalisé en bois. 

Ce modèle est un SK3, non dérivé des véhicules de tourisme bien qu'il reprenne les formes de la 302.

Toute en subtilité, cette 402 B Limousine à gazogène, avec son discret générateur à charbon de bois qui permettait une autonomie de 80 kilomètres sans rechargement, après avoir chargé 35 kilos de combustible.

       

A l'opposé, une 402 B Legère Berline Sport de 1939.

       

Et une 203 Berline de 1949. En tout, la 203 fut produite à 686 000 exemplaires environ.

Sortie de grange en 2014, voici une Type 163 commerciale de 1922, emmurée à Lyon depuis 1945.

Terminons avec cette 403 Cabriolet

       

et 404 coupé.

Voici ensuite les concept cars: le roadster 607 Féline

l'Asphalte, à coque carbone, présentée à Paris en 1996.

Le 806 Runabout, inspiré de l'univers nautique

       

La 907, motorisée par un V12 6 litres de 500 chevaux

       

La BB1 de 2010, 100% électrique

ou encore la Quasar de 1984, premier concept car réalisé par le Département Style de Peugeot. Réalisé en 3 mois par Gérald Werter et Paul Bracq, il faut exposé au Mondial de l'Automobile. La partie mécanique s'appuie sur les composants de la 205 Turbo 16.

       

Ici une superbe 104 ZS Rallye

       

et une 304 S Coupé. En tout, plus de 60 000 coupés furent produits mais je ne me souviens pas d'en avoir vu un sur la route, ou nul part ailleurs.

Troisième 205 Turbo 16 du musée, en version civile d'homologation, produite à 200 exemplaires.

Voici ensuite quelques modèles statutaires. La 504 Papamobile, mise a disposition pour la visite de Jean Paul II à Lyon

La 604 Limousine de Philippe Bouvard, un bureau roulant équipé d'un téléphone, d'une télé, d'un magnétoscope et d'un bureau escamotable électriquement. Dire qu'aujourd'hui tout le monde trimbale tout ça dans sa poche.

       

Et la 607 Paladine, utilisée par Sarkozy en 2007 et réalisée par Heuliez en 2000, avec un vrai toit escamotable en dur.

       

En me dirigeant vers la sortie, l'Aston Martin la SR1,

et une 304 Rallye pilotée par Marianne Hoepfner en 1975, remportant sa catégorie à la Ronde de la Giraglia et la coupe des dames à la Ronde Limousine.

       

Et une 402 Roadster de 1935

Sortie par la boutique, évidemment. Je résiste.

Et me voici devant les portraits, de gauche à droite, de Pierre Peugeot (1932 -2002), Armand Peugeot (1849 - 1915), Robert Peugeot (1873 - 1945) et Jean-Pierre Peugeot (1896 - 1966)

Voilà, j'ai tout bouclé en moins d'une heure et c'était bien sympa. Si vous passez dans le coin, je vous recommande vraiment de faire une étape à Sochaux avant d'aller, disons à Mulhouse.

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