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Cette année, la vie est devenue singulièrement compliquée. Au boulot déjà où nous fonctionnons à deux au lieu de trois depuis six mois et pour plusieurs mois encore, avec toutes les difficultés que cela suppose pour poser des congés. Et depuis une semaine, Alexandre est entré au collège (dire que sa naissance a été annoncée sur Arthomobiles). Pour la première fois, les enfants sont donc dans des écoles séparées, et nous en gérons chacun un. En dix jours, j'ai donc fait une croix sur le SuperCarOwners Circle à Andermatt pour ne pas sortir la veille de la rentrée scolaire, sur le rallye Bugatti pour cause d'indisponibilité et sur le Festival des 110 ans de Bugatti car j'ai pensé que sans accès VIP point de salut (ce qui s'est confirmé). Mon premier évènement de la rentrée devait être le Salon de Francfort, ce mercredi. Dimanche, j'ai commencé à pré-rédiger le reportage, annonçant qu'il s'agirait sans doute de ma dernière venue en Allemagne. Puis en introduction j'ai fait la liste des constructeurs absents: Ferrari, Peugeot, Renault, FCA mais aussi Bentley, Rolls Royce et Bugatti. C'est à ce moment là que le déclic s'est fait. Pas de Centodieci, pas de Chiron 300+ (il y avait pourtant le temps de les ramener de Molsheim). Même les constructeurs allemands ne présentent pas toutes leurs marques lors de leur salon national. A partir de là, à quoi bon faire tout ce chemin ? Pour la Lamborghini Sian? Je passe, merci.

En revanche, cela fait plusieurs mois que j'ai connaissance d'un rallye réservé aux Ferrari carrossées par Touring, entre Milan et Turin. J'en avais fait mon deuil, au vu des complications citées ci-dessus et en pensant que le plateau risquait d'être réduit. Le lundi, j'informe donc un ami par SMS que je ne serai pas présent. Tout en lui demandant s'il a davantage d'infos. Il me répond avec une liste de 18 engagées, dont un grand nombre de châssis inédits pour moi. Fuck! Là aussi, je fais la bascule en une seconde. Exit Francfort, direction le Lac Majeur. Au vu de la semaine au boulot, je n'ai qu'une seule possibilité de rejoindre le rallye, et au prix de pas mal de complications familiales. Mais cette fois, je pense que ça les vaut.

Le trajet est assez court en kilomètres, moins de 400, mais qui prendront près de 5h30 car il y a plus de route de montagne que d’autoroute. Je décide de partir vers 19h30 pour être sûr d’arriver dans les temps. C’est un raid vers l’inconnu, façon Serenissima Run. Je n’en attends rien de folichon, hormis de rapporter des châssis inédits. J’arrive à proximité de ma destination vers 1h30 du matin. Ouch, les nuits dans la voiture, c’est rude à mon grand âge. En tout cas, je ne suis pas en retard à La Rocca di Angera ou aura lieu la pause café ! Le château est sympa mais le parking pas du tout.

Voici l’un des historiens les plus célèbres de la marque, bien en avance lui aussi.

       

Etienne et Peter me rejoignent et nous descendons le chemin en quête d’un spot acceptable. En bas de la côte, nous trouvons un bout de route avec vue sur le monument. C’est parti, avec d’abord cette Disco Volante.

Et les Ferrari : on commence avec une 166MM barchetta bien connue, le châssis 0064M ex-Agnelli

0058M, une166MM ex-Castellotti, vue aux 60 ans à Maranello

0066M, une 166MM, vue au Serenissima Run

0034M, une 166MM ex Scuderia Marzotto, inédite. Elle a participé à trois éditions de Mille Miglia, terminant quatrième au général et vainqueur de classe en 1951. Elle s'est également illustrée au Tour de Sicile avec une sixième place en 1951 et une victoire au général en 1952. Un beau palmarès donc.

0122A, une superbe 340 America Berlinetta Le Mans, ex Salon de Bruxelles 1952, inédite

0215EL, une 212 Inter vue à Goodwood. C'est un peu le vilain petit canard, à mes yeux.

0010M, une 166MM inédite très importante puisqu’elle a remporté les 24 Heures de Spa 1949 avec ce numéro 20, et participé aux Mille Miglia et aux 24 Heures du Mans. Elle appartient à Jon Shirley et n'était pas revenue en Europe depuis très longtemps, peut être trois décennies.

0108E, une 212 Export inédite, sublime. En 1997, elle a été totalement détruite dans l'incendie du garage de son propriétaire. Il s'agit donc d'une reconstruction totale, adoubée à Pebble Beach en 2012 par une victoire de classe.

0158ED une 212/225 Export, vue à Rétromobile entre autres

0112E une 212 Export vue aux Mille Miglia

0068M, une 166MM inédite et originale dans sa couleur blanche. Elle a été exposée à Turin en 1951 et a participé aux 24 Heures du Mans en 1951

0006M, une 166MM vue tout récemment à Monaco

Et enfin 017S, une 166 Inter vue à Maranello

Cette 599 Aperta accompagne le convoi. Bon, le passage aura duré moins de cinq minutes mais le voyage est d’ores et déjà un succès. Il n’y a finalement que 13 participants sur les 18 annoncés. Il manque 0008M que je suis heureusement allé débusquer à Monaco, 0052M que je connais déjà, 024 MB, le fameux Uovo que je connais déjà et dont la carrosserie actuelle n’est pas due à Touring. J’aurais pu ajouter deux châssis supplémentaires : 015S, une 166 Inter et 0048M, une barchetta.

Nous remontons ensuite sur le parking du château où les voitures sont toutes alignées

Du coup c’est le royaume des combos.

Combo barquette / coupé

Combo de barquettes

       

       

Combo de couleurs

       

Les Berlinetta Le Mans ont ma préférence

       

L’exposition n’est vraiment pas top.

       

       

Ce qui est vraiment très appréciable avec ce rallye, visiblement organisé par Touring Superleggera et 2Fast4You, c’est qu’il n’y a pas de sticker ostentatoire, juste un très discret numéro sur le phare avant. Ca c’est top !

       

Je pars rapidement en direction du restaurant. Les participants vont prendre le ferry pour traverser le lac et je dois aller par la route. A un moment donné, je m’arrête le long du lac pour faire quelques images du paysage et réfléchir un peu.

       

       

Je change d’option et prend la direction d’Intra, pour rejoindre le débarcadère du ferry. Bien m’en a pris car je retrouve Etienne, dont la compagnie m’aide à patienter : le bateau des concurrents arrive avec plus d’une heure de retard sur le planning annoncé.

       

 Cela dit, il fait beau, le paysage est magnifique, je ne voudrais pas donner l’impression de me plaindre si chaque minute n’était pas comptée : je dois rentrer ce soir et bosser demain ! Le voilà !

Les premiers ne tardent pas à débarquer.

       

C’est l’occasion de revoir toutes les voitures les unes après les autres.

       

       

Par contre j’avais naïvement imaginé que tous se gareraient à proximité pour former un convoi et partir sous escorte (raisonnement logique vu le cauchemar de la circulation) mais non, tout le monde file directement. Caramba !

Les modernes se mêlent aux anciennes

       

dont la Berlinetta Lusso sur base de F12, vraiment sympa dans la circulation.

       

       

C’est un peu la cohue. Ici les gens prennent le bateau comme nous on prend le bus et celui-ci était attendu.

       

       

Le moment n'est qu'à moitié photogénique mais très sympa à vivre.

       

       

Là aussi c'est rapide. Pour l'instant, c'est longue attente pour quelques minutes intenses.

       

       

Et voilà les derniers.

       

       

Tout le monde est passé, je prends la direction du restaurant étoilé Piccolo Lago à Verbania, à quelques kilomètres seulement. Etienne, qui a mieux fait ses devoirs que moi, m’a prévenu que le stationnement ne serait pas très spectaculaire.

Effectivement, on peut le dire. Les voitures sont toutes entassées dans une cour. Décidément, ce n’est pas une journée à photos.

       

Il va falloir faire avec.

       

       

       

       

       

Pas de photo de l'année mais j'arrive quand même à cataloguer les voitures       

       

       

       

       

       

       

       

Je m'arrête sur quelques détails

       

       

       

       

       

et je profite des jeux d'ombres.

       

       

ou de reflets parfois surprenants.

       

               

Mon horloge biologique commence à faire tic tac. J’ajoute mentalement le temps du voyage du retour à l’heure indiquée par ma montre (je n’ai pas de montre mais vous voyez l’idée), ce qui n’est jamais excellent en terme de motivation.

Au vu du retard pris pour le repas, je décide de ne pas tenter l’hôtel et de prendre le chemin du retour tant que je peux le faire sans avoir besoin d’un arrêt sieste en route. Avant de quitter le lac, je croise une superbe 275 GTB qui me pousse presque à faire demi tour, Puis vers Vallorbe, j’aperçois juste les rétros d’une LaFerrari au dessus du rail de séparation de l’autoroute. Au final, la journée aura été plutôt décevante photographiquement. Les autres jours avaient l’air plus intéressants, ou c’est moi qui n’ai pas su l’exploiter. En tout cas, à un moment où je me plains souvent de lassitude et de fatigue liée au déplacement, c’est amusant de voir que je suis encore capable de remuer ciel et terre pour cinq châssis inédits (pas n’importe lesquels, c’est sûr, et je pensais que ce serait huit, pour être honnête). Le tout est de débrancher le cerveau, ne pas peser le pour et le contre et laisser le cœur décider.

Une chose est sûre, j'étais mieux ici qu'à Francfort. Les communicants de l'IAA ont dû se dépasser pour faire passer pour un succès une baisse de fréquentation de 30% (560 000 visiteurs contre 810 000 en 2017). Un nouveau concept est d'ores et déjà à l'étude pour 2021 mais ça sent assez fortement la fin. Fin aussi pour l'année d'Arthomobiles, ou peu s'en faut. Je serai en voyage en famille pendant la Motor's Cup à Dijon et je ne vois pas d'évènement évident pour la fin de l'année.

Du coté de Ferrari en revanche, l'actualité est plus que fournie. La Scuderia est en feu, avec trois victoires consécutives, dont le premier triomphe à Monza depuis Alonso en 2010. L'arrivée sur le podium de Charles Leclerc a donné lieu a des scènes de liesse à même de donner la chair de poule à tous les tifosis. Une liesse que l'on a retrouvée à Milan pour le 90ème anniversaire de la Scuderia, organisé par le Scuderia Ferrari Club.

       

Ca avait l'air de valoir vraiment le coup, avec un grand nombre de pilotes présents.

       

La marque de Maranello a aussi présenté deux nouveaux modèles découvrables en l'espace de deux jours: la F8 Spider, dotée du toit rigide escamotable traditionnel.

       

En cadeau, la vidéo officielle, à ne regarder que si vous n'êtes pas épileptiques.

Et la 812 GTS, héritière lointaine des 166 MM barchetta V12 que vous avez pu admirer plus haut. Ferrari joue un peu sur les mots, la présentant comme le premier V12 Spider de série depuis la 365 GTS4. Dans un sens, c'est vrai, mais la GTS4 avait été fabriquée en nombres bien plus faibles que les séries limitées des 550 Barchetta, Superamerica et SA Aperta. Il faut bien laisser un peu de place aux storytellers. Toujours est il qu'avec 800 chevaux, la 812 GTS est l'une des découvrables les plus puissantes du marché.

       

       

Et une vidéo plus douce, qui donne cent fois plus envie que celles pleines de coupes des V8.

Aucune surprise sur ces deux voitures, hormis la proximité de leur présentation. J'imagine que la SF90 Spider ne devrait pas trop tarder, peut être pour Genève si Ferrari décide d'être présent.

 

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