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J'arrive donc à Maranello vers 1h00 du matin, et je fais ma ronde habituelle autour de l'usine et du Planet Hotel pour voir s’il y a des voitures intéressantes garées mais rien. Je m'installe donc sur le parking de la Galleria pour passer une nouvelle nuit dans la voiture. Ce sera heureusement la dernière. La fatigue aidant, je ne me réveille que vers 6 heures.

La principale attraction à Maranello ce weekend, outre le passage des Mille Miglia, sera la vente aux enchères Leggenda e Passione organisée pour la troisième fois par RM sur le site du circuit de Fiorano. Il y a deux ans lors du soixantenaire, je n'imaginais pas revenir aussi vite dans le sanctuaire du circuit privé de Ferrari. Outre 37 modèles dont certains exceptionnels voire uniques, 53 objets divers (dits memorabilia) seront vendus, allant de la maquette en résine 1/1 de la Testarossa réalisée par Pininfarina en passant par des modèles de Formule 1 utilisés en soufflerie, et jusqu'à un car aux couleurs de la Scuderia. Tous ces objets et voitures sont exposés aujourd'hui et demain, ainsi que dimanche avant la vente, sur simple présentation du catalogue. A 70 euros le catalogue c'est sans doute le billet d'entrée le plus cher de l'année mais çà vaudra sans doute largement le coup (et le coût).

A 6:30, je me gare vers la sortie de l'usine Via Musso pour guetter les premières sorties de voiture qui donneront le top départ d'une séance de spotting en attendant l'ouverture des hangars de la vente à dix heures. Eh oui, dans le temple de Ferrari, chaque minute doit être mise à profit pour faire le plein d'images. En fait au bout de cinq minutes seulement, une première California quitte l'usine. Les essayeurs embauchent tôt et çà me va bien. Je me déplace donc vers mon point habituel, carrefour de toutes les routes d'essais: le rond point au cavallino. La première arrivée est une autre California, ce qui est logique en terme de rythme de production. La lumière est déjà suffisante bien que le soleil ne soit pas encore levé.

Ensuite arrive une voiture que je prends pour une mule avant de réaliser qu'il s'agit de la Fiorano équipée du pack HGTE, tout bêtement. C'est la première que je vois depuis sa présentation à Genève.

Puis c'est une 16M qui prend la route de l'Abetone. Étonnamment elle n'est pas badgée 16M.

Les 599 et les California s'enchainent mais il y a parfois des surprises, comme cette Dino ou cette 355 avec une plaque en 06 et une plaque Prova.

       

ou cette Bentley Continental GTC avec un kit de personnalisation Japonais Asi-as. Incroyable non?

Sinon, j'attends surtout des coloris originaux comme ces California blanches

ou bleu nuit, deux coloris plutôt seyants

En tout cas les jantes sport me semblent obligatoires, comme les Challenge sur la Fiorano. Un vrai plus en terme de look

Le pack HGTE sur la Fiorano s'annonce vraiment très populaire, confirmant le goût de la clientèle de Ferrari pour les modèles à très fort tempérament.

       

       

Une des Fiorano a tout l'air d'être une une vraie voiture de développement camouflée cette fois, mais pour quoi, mystère?

       

Une 16M blanche essaie de me passer dans le dos pendant que je suis sur une autre voiture mais j'arrive à l'attraper quand même, heureusement. Pas de badge non plus pour elle.

A 10 heures, j'abandonne mon spot, non sans faire une image du cavallino avec une Ferrari sous les pattes, ce qui n'est pas très difficile au vu du nombre de California qui circulent. J'avais eu baucoup plus de mal il y a deux ans.

Je me dirige maintenant vers l'entrée du circuit de Fiorano. En le quittant il y a deux ans après les célébrations du soixantenaire, je ne pensais pas y revenir de sitôt mais je suis une nouvelle fois admis dans l'enceinte, après avoir laissé passer plusieurs 599 quittent l'endroit.

Je présente mon  catalogue et on me donne un badge d'entrée. Après quoi il n'y a plus qu'a monter dans une navette de la Scuderia pour parcourir les 500 mètres qui mènent au lieu de la vente.

En fait la vente n'a pas lieu sur le circuit proprement dit mais dans les hangars semi cylindriques de la "Logistica".

Certaines voitures sont dehors ou sous des tentes mais les principales sont dans le hangar. Le dispositif est impressionnant avec d'immenses écran et un podium où monteront les voitures le jour de la vente. Aujourd'hui, c'est très calme, on est relativement tranquille pour faire des photos.

       

Au vu de l'ampleur et de la qualité du plateau, je prends les voitures une par une avec un commentaire adapté du catalogue édité par RM.

Ferrari F430 offerte en solidarité avec les victimes du tremblement de terre des Abruzzes.

Cette F430 grise sera mise sous une housse pour figurer la toute dernière F430 à sortir des chaines de montage vers la fin de l'année et qui est offerte par Ferrari en solidarité avec les Abruzzes. Elle sera aux couleurs de ville d'Aquila mais sera personnalisable avec les options du catalogue Scaglietti. Il s'agit du premier signe tangible de la fin de carrière de la 430 dont la remplaçante, la F450, sera présentée au salon de Francfort à l'automne.    

       

Ferrari 365 GT 2+2 de 1969, châssis 12945, estimée entre 65 et 80 000 euros, sans réserve.

Malgré sa certification par Classiche, cette voiture aura certainement été pénalisée par un historique inconnu entre sa vente aux Etats Unis en 1969 et son arrivée en Belgique au milieu des années 90. Après une restauration minutieuse, la voiture est désormais en parfait état mécanique et cosmétique tout en conservant un prix attractif.

 Ferrari Dino 246 GT de 1973, châssis 07186, estimée entre 80 et 110 000 euros.

Une exemple des particularités que l'on rencontre souvent sur les Ferrari. Cette Dino aux spécifications anglaises intègre un système audio au look vintage compatible avec un iPod. Pourtant sur les 40 000 miles affichés au compteur, seuls 2000 ont été parcourus depuis 1987. Elle est en tout cas arrivée par la route puisque c'est celle ci que j'ai vue au rond point il y a une heure environ.

 Maserati MC12 Corsa de 2008, estimée entre 775 000 et 950 000 euros.

La MC12 a été produite à 50 exemplaires sur la plate forme de la Ferrari Enzo pour des raisons d'homologation en compétition. Entre 2004 et 2008, les MC12 remportèrent 15 courses dont deux victoires consécutives aux prestigieuses 24H de Spa Francorchamps. Douze exemplaire de la version dite Corsa furent ensuite construits à destination de clients fortunés, dans le but de rouler sur circuit puisque ce modèle n'est pas homologué pour la route (encore que la première produite ait été modifiée avec succès dans ce but). Celle ci est la douzième et dernière produite, tout droit sortie d'usine car le propriètaire actuel n'en a jamais pris possession. Elle se présente dans une livrée Blue Victory avec intérieur cuir rouge. L'argument commercial de RM est que la MC12 Corsa devrait avoir plus de valeur qu'une FXX étant donné qu'elle est plus rare et que sa soeur pistarde dispose d'un palmarès conséquent. L'avenir nous le dira: maintenant que la 599XX vient prendre la relève, peut être que des FXX passeront en enchères prochainement.

       

 Ferrari 288 GTO de 1985, châssis 56337 estimée entre 380 et 450 000 euros.

La 288 GTO est la plus rare des Ferraris modernes, avec seulement 272 exemplaires produits. C'est aussi la première des supercars de la marque, qui ouvrit la voie à la F40, la F50 et l'Enzo. Celle ci, qui affiche moins de 15 000 kilomètres, a un historique totalement limpide et elle pourrait maintenant revenir d'Asie où elle se trouvait depuis 1995.

 Ferrari 330 GT 2+2 de 1965 châssis 6397 estimée entre 65 et 75 000 euros.

6397 a été entièrement restaurée entre 1983 et 1989 pour un montant total de factures de 150 000 Deutschmarks.

Ferrari 550 barchetta de 2001, châssis 124254 estimée entre 130 et 150 000 euros sans réserve.

276ème barchetta produite sur 448 au total, le premier propriétaire de 124254 s'en est séparé après 300 km seulement. Elle en a aujourd'hui 6950, autant dire qu'elle est neuve.

Ferrari 365 GT4 BB de 1974 châssis 17927 estimée entre 120 et 150 000 euros sans réserve

Ferrari 275 GTB/Competizione de 1965 châssis 07545 estimée entre 1.8 et 2.2 millions d'euros.

Si l'on excepte cinq préparations spéciales, seules 10 275 GTB/C ont été construites, notamment avec une carrosserie super-légère et un réservoir d'essence porté à 140 litres. 07545 est l'un d'elles, et l'une des trois avec conduite à droite. Elle a passé quasiment toute sa vie en Australie donc la voir ici aujourd'hui est une chance unique, à moins qu'elle ne reste ensuite en Europe.

       

Ferrari 250 GT Ellena Coupé de 1957 châssis 0819GT estimée en 320 et 380 000 euros

L'histoire de cette 250 GT semble faite tout exprès pour confondre l'oeil des amateurs puisque cette carrosserie a été construite quasiment à l'identique par trois carrossiers différents. Pinin Farina a construit les quelques premiers exemplaires, avant que Boano ne prenne la relève pour une production d'environ 66 voitures. Quand Mario Boano fut appelé à de hautes fonctions à la Fiat, il transmit l'usine à son beau fils Ezio Ellena, laquelle devint donc la carrozzeria Ellena. Chaque carrossier adapta évidemment quelques particularités au modèle dont il avait la charge.

0819GT est la 26ème des 50 voitures construites chez Ellena. Au début des années 70, elle fut vendue à deux jeunes de 22 et 25 ans qui passèrent 15 ans à la restaurer avant de la vendre en 1990 en Californie. Elle passa ensuite un court moment au Japon avant d'arriver en Allemagne. Elle participa 5 fois aux Mille Miglia historiques avant d'être achetée en 2006 par Helmut Eberlein, un associé de Kassel, la seule concession Allemande partenaire de Ferrari Classiche.

 

Ferrari 500 Mondial Série I Spyder de 1954 châssis 0414MD estimée entre 1 et 1.2 millions d'euros 

0414MD est une des 16 500 Mondial Spyder carrossée par Pinin Farina (sur 31). Elle participa dès 1954 au Tour de Toscane et aux Mille Miglia, sans terminer aucune des deux courses. Elle a la particularité d'être toujours équipée de son moteur, boite de vitesse et carrosserie d'origine, ce qui n'est pas si fréquent. Pour ma part, sa ressemblance avec les 375 Plus et 375 MM ne peut que me séduire: j'adore cette ligne.

         

Au début, il semble y avoir encore pas mal de boulot sur la voiture mais en définitive, elle roule.

       

Ferrari Dino 246 GTS de 1972 châssis 05104 estimée entre 100 et 120 000 euros.

05104 a été vendue neuve en France via Charles Pozzi, dans une originale livrée blanche. Dommage qu'elle ait été repeinte car je n'ai encore jamais vu de Dino blanche. 

Ferrari 250 GT/Lusso de 1963, châssis 4405 estimée entre 390 et 450 000 euros.

4405 est la quatorzième Lusso construite. Elle a passé toute sa vie en Suisse dont 35 ans chez le même propriétaire et a été repeinte tout récemment en Rosso Rubino.

 

Ferrari 250 GT California Passo Corto de 1962 châssis 3119GT estimée entre 4.3 et 5.5 millions d'euros. 

La California est certainement représentative d'un âge d'or de Ferrari (et de l'automobile?). De nombreuses stars de cinéma apparurent à son volant, de Brigitte Bardot à James Coburn dont l'exemplaire fut vendu l'an dernier ici même dans une transaction record de 7 millions d'euros. Sur les 106 California produites, 56 le furent avec le plus séduisant châssis court, dont 37 avec les phares avant couverts, sans doute la configuration la plus désirable. Anecdote amusante, le premier propriétaire de 3119GT fut Fredy Damman, entre les mains de qui passa également 2377GT, une autre California qui fut ensuite vendue à ... James Coburn. 

         

       

Ferrari 365GTB 4 daytona Spyder de 1971 châssis 14543 estimée entre 880 000 et 1.1 million d'euros.

Les véritables Spyder Daytona sont plutôt rares: 122 unités. Le nombre de conversions à partir de coupé est inconnu mais est probablement assez important. 14543 est l'une des 122, qui plus est dans une très rare couleur blanche. Ses qualités ne s'arrêtent  d'ailleurs pas là: elle est restée durant 31 ans dans la collecion du Dr Frost qui ne s'en servit pas beaucoup. Par conséquent, le compteur n'affiche que 3700 miles. Sa rareté, sa couleur et son historique limpide expliquent l'estimation relativement élevée.

         

Maserati 250F de 1956 chassis 2526 estimée entre 1.7 et 2.2 millions d'euros

La Maserati 250F a offert au sport automobile certaines de ses plus grandes heures, avec notamment les titres mondiaux de Fangio en 1954 et 1957. A son volant se succédèrent également Ascari, Moss, Hawthorn, Collins... durant une période de longévité record de sept ans. Le modèle proposé est l'un des 26 produits entre 1953 et 1958. Je vous épargne les tribulations qui l'ont conduite a porter successivement les numéros de chassis 2522, 2523 puis 2526. En tout cas cette voiture a couru un nombre important de courses puisqu'après sa carrière officielle, elle a été entrée durant de nombreuses années dans le Shell Historic Challenge notamment. 

         

Ferrari 250 GT Lusso Competizione de 1964 chassis 5367GT estimée entre 800 000 et 1.1 millions d'euros.

Ce modèle est celui qui a été présenté à Genève en 1964. Malgré de nombreux changements de propriétaires, la voiture est toujours restée en Suisse. Seules trois Lusso ont été fabriquées avec ces spécifications compétition. A l'instar de la Maserati 250F, celle ci a pas mal fréquenté les courses historiques, du Tour Auto, à la ronde du Ventoux en passant par Ollon Villars ou le Shell Historic Challenge. C'est d'ailleurs au Ferrari Days à Hockenheim en 2007 que j'ai rencontré cette rareté pour la première fois mais j'étais encore novice et j'avoue l'avoir négligée au profit des Berlinettes Passo Corto. Nul n'est parfait.

         

Ferrari 275 GTB/6C de 1966 chassis 08895 estimée entre 480 et 580 000 euros.

 

Ferrari 328 GTS de 1989 chassis 82103 estimée entre 50 et 60 000 euros sans réserve.

Même les Ferrari modernes peuvent avoir des histoires amusantes: cette 328 est une des toutes dernières produites, son numéro de chassis se mélangeant avec ceux des premières 348. Son premier propriétaire, Suisse, souhaitait conserver cette voiture comme l'un des dernièrs modèles produits du vivant d'Enzo Ferrari. De fait elle ne bougea quasiment pas pendant 12 ans, ne parcourant que 1250 km. La voiture finit par être vendue mais les propriétaires suivants furent tout aussi économes en kilomètres ce qui fait que la voiture n'en a finalement parcouru que 2380 en tout, ce qui explique son estimation relativement élevée par rapport à la cote.

 

Ferrari 330 P4 de 1967 chassis 0858, estimation non communiquée.

La P4 est une voiture de course absolument mythique pour les passionnés de Ferrari. Elle est le dernier prototype de compétition construit par la marque avant de se consacrer exclusivement à la Formule 1. Seules 3 P4 furent construites (0856, 0858 et 0860), rejointes par une mise à jour de 330 P3 (0846). L'image des deux P4 et de la P3/4 franchissant en formation la ligne d'arrivée à Daytona est absolument mythique. Concernant 0858, elle gagna en avril 1967 les 1000 km de Monza avec au volant Chris Amon et Lorenzo Bandini, quinze jours à peine avant l'accident fatal de ce dernier à Monaco. Elle termina ensuite 3ème des 24 Heures du Mans lors d'un affrontement titanesque et mémorable avec les Ford GT40 Mk IV. Pour la dernière course du Championnat 1967 à Brands Hatch, la voiture fut transformée en Spider, l'ablation du toit permettant de gagner 40 précieux kilos. C'est à Chris Amon et Jackie Stewart que 0858 fut confiée et ils terminèrent à la seconde place, offrant ainsi à Ferrari le Championnat des Constructeurs. A la fin de l'année 1967, les règlementations furent modifiées et les P4 n'y répondaient plus. Deux d'entre elles (0858 et 0860) furent converties pour participer aux Etats Unis à la série Can-Am qui nécessitait principalement puissance et légèreté. Outre les modifications apportées à la carrosserie (notamment l'absence de phares), le moteur fut musclé: sa cylindrée fut portée à 4.2 litres. Les P4 Can-Am furent rebaptisées 350 Can-Am. 0858 courut ensuite en Australie, Afrique du Sud et en Europe mais ses principaux faits d'armes sont bien sur ceux de la fantastique saison 1967.

       

On peut bien sûr trouver dommage que la P4 originale ait disparu mais finalement cette Can Am est une œuvre d'art à part entière, en particulier ce délirant capot moteur aux prises d'air magnifiquement ouvragées.

       

       

L'intérieur est des plus spartiates

       

Une très bonne surprise en fin de compte, et il serait même dommage qu'un éventuel acheteur la reconvertisse en P4. Cruel dilemme.

       

       

Vraiment superbe.

       

 Ferrari 365 GTB/4 Competizione Gr IV de 1973 chassis 13363 estimée entre 2.5 et 3.2 millions d'euros.

A l'image des Daytona Spyders, de nombreuses Daytona Competition résultent de conversion de modèles classiques. En réalité, l'usine ne fabriqua que 3 séries de 5 Competizione Gr IV. Cette voiture au physique impressionnant se constitua un palmarès tout aussi ahurissant, en remportant trois victoires de classe au Mans entre 1972 et 1974. 13363 est celle qui remporta la victoire en 1973, raflant par la même occasion la sixième place au général ! C'est sur le lieu de ses exploits que je l'avais retrouvée en juillet dernier lors du Mans Classic puis sur le stand RM à Retromobile. Mais quelle que soit le nombre de fois qu'on les voit, les Daytona Gr IV coupent toujours le souffle par leur agressivité.

 

Les voitures qui suivent sont un cas un peu particulier puisqu’elles proviennent toutes de la collection d’Edgar Schermerhorn. Celui-ci a décidé de la liquider entièrement, pour se consacrer à ses autres collections. Il avait méthodiquement recherché des travaux significatifs de la part des différents carrossiers ayant habillé Ferrari: Pinin Farina, Vignale, Touring, Ghia et se déplaçait souvent dans différentes expositions et parfois concours d'élégance, parfois même par la route. Une superbe collection donc, amenée a être dispersée dimanche.

Ferrari 250 GTE 2+2 de 1961, chassis 3227GT, issue de la Collection Schermerhorn, estimée entre 75 et 125 000 euros.  

 

Ferrari 500 Superfast de 1965, chassis 6043 SF, issue de la Collection Schermerhorn estimée entre 450 et 500 000 euros. 

Cette voiture produite a seulement 36 exemplaires porte bien son nom puisque son V12 de 5 litres développe pas moins de 400 chevaux. Elle n'a eu qu'un seul propriétaire jusqu'en 2000, date à laquelle elle fit son entrée dans la Collection Schermerhorn. Elle participa ensuite à plusieurs concours d'élégance avec succès.

 

Ferrari 195 Inter Coupé Ghia de 1950 chassis 0105S, issue de la Collection Schermerhorn, estimée entre 325 et 400 000 euros.

Pour ce faire une idée de la rareté de ce modèle, il suffit de savoir qu'il n'y a eu que 28 195 Inter Coupé produits et que la Carrosserie Ghia n'a habillé qu'environ 35 Ferrari en tout.

       

Ferrari 250 GT Boano de 1956 chassis 0569GT, issue de la Collection Schermerhorn, estimée entre 400 et 475 000 euros. 

Voici donc cette fois la versio Boano de la 250GT, présentée ici avec une très rare carrosserie en aluminium, ce qui laisse penser que son propriétaire souhaitait la faire courir en compétition. Seules 22 Boanos bénéficièrent de cette carrosserie allégée.

         

Ferrari 166 Inter Coupe Touring de 1949 chassis 0017S, issue de la Collection Schermerhorn, estimée entre 300 et 375 000 euros.

La 166 Inter est la version routière des 166 de course, elle fut produite à 37 exemplaires. Pas moins de cinq carrossiers apposèrent leur style sur le chassis des 166 dont Touring pour ce modèle ci. 

 

Ferrari 166 Inter Coupe de 1949 chassis 0037S, issue de la Collection Schermerhorn estimée entre 375 et 450 000 euros.

Cette 166 Inter a été carrossée par les Etablissement Farina, à ne pas confondre avec Pinin Farina, bien que Battista "Pinin" Farina y ait travaillé avant de fonder sa propre société. Farina carrossa neuf Ferrari dont huit 166 Inter. 037S était présente à la Villa d'Este en 2008, où je l'avais hélas ratée. Voici une belle occasion de corriger ce loupé.

        

Ferrari 365 GTB/4 de 1970 chassis 13653, issue de la Collection Schermerhorn, estimée entre 150 et 200 000 euros.

 

Ferrari 212 Inter Europa Coupe Vignale de 1953 chassis 0287EU, issue de la Collection Schermerhorn, estimée entre 425 et 500 000 euros.

Les 212 (Inter pour les routières, Export pour la compétition) ont été produites à environ 100 exemplaires. C'est vers la fin de la série qu'apparut le suffixe Europa, accompagné des lettres EU dans le numéro de série. En 1953, Vignale avait pris le dessus sur Touring pour la carrosserie des voitures. Initialement vendue aux Etats Unis, 0287EU est arrivée en Suisse en 1986, participant aux Mille Miglia historiques avant de rejoindre la collection Schermerhorn.

         

Ferrari 365 GTC/4 de 1972, chassis 16063, estimée entre 75 et 95 000 euros.

Importée en France par Pozzi, l'historique de la voiture jusqu'à 2005 n'est pas connu. Elle est ensuite passée entre les mains du célèbre vendeur Lukas Hüni (celui la même qui a toujours des stands de folie à Retromobile ou Geneva Classic) et son nouveau propriétaire investit environ 70 000 Francs Suisses pour sa restauration avant de la vendre en 2008. Il y a des mystères comme çà dans l'univers Ferrari.

 

Ferrari 250 GT Berlinetta Tour de France de 1956, chassis 0563GT, estimée entre 2.75 et 3.25 millions d'euros.

0563GT termina 8ème du Tour de France en 1956 puis deuxième de la Coupe du Salon de Monthléry avec Jacques Peron. En 1957 celui ci remporta plusieurs victoires (Rallye des forêts, Grand Prix de Paris) avant de terminer 5ème au Tour de France, un excellent résultat pour un privé au milieu des écuries d'usine. Elle prit ensuite le chemin des Etats Unis ou elle fut restaurée aux couleurs qu'elle portait lors du Tour de France 1957.

         

       

Arrivée un peu tardivement, la voiture finit par aller prendre sa place sur le podium, ce qui confirme sont statut de star de la vente.

       

Ferrari 275 GTB aluminium de 1966, chassis 08225 estimée entre 800 et 950 000 euros.

Depuis sa restauration à la des années 80 en Californie, 08225 s'est adjugée un nombre impressionnant de prix dans divers concours: Newport Beach (1ère place en 1991), Monterey (1ère en 1992), Santa Barbara (1ère en 1993), Pebble Beach (98 points en 1997), Monteret encore (Platine en 1998), Concorso Italiano (Platine et Meilleure Ferrari V12) en 2003 et enfin Cavallino Classic (Platine en 2009). Un impressionnant pédigree qui montre que la voiture a gardé toutes ses qualités tout au long des années.

 

Ferrari 250 GT California Passo Longo de 1959 chassis 1487GT estimée entre 2 et 2.5 millions d'euros.

1487GT a un historique très intéressant. En 1960 elle participa à quelques courses aux Etats Unis, finissant notamment deuxième aux six heures de Marlboro. Elle fut ensuite vendue au Mexique par Chinetti aux célèbres frères Rodriguez, Pedro et Ricardo. Le résultat ne se fit pas attendre puisque Pedro, alors âgé de 21 ans, remporta la classe Grand Tourisme au Grand Prix de l'Indépendance de Mexico en 1961. Elle revint aux Etats Unis dès 1964 et changea plusieurs fois de mains avant d'être acquise par Stephen Pilkington qui entreprit une restauration complète, incluant notamment la réunification avec le moteur d'origine qui s'était égaré en chemin.

         

Ferrari 641/2 de 1990, chassis 121 estimée entre 300 et 400 000 euros. 

En 1990, la Scuderia Ferrari connaissait les vaches maigres en Formule 1 depuis le titre de Scheckter en 1979. Cette année là, l'écurie alignait dans ses baquets Alain Prost et Nigel Mansell et les chances de gagner le Championnat du Monde étaient particulièrement bonnes. Le chassis 121 fut d'abord aligné pour Prost à Spa et à Monza et il finit les deux courses à la deuxième position. A Estoril, les passionnés de F1 se souviennent certainement de la façon dont Mansell tassa son coéquipier contre le muret des stands au départ: c'est cette voiture que Prost pilotait ce jour là. Le pilote Français ne termina que 3ème tandis que Mansell remportait le Grand Prix. Prost et 121 remportèrent le Grand Prix d'Espagne quinze jours plus tard. L'autre souvenir douloureux de 1990 pour les tifosis est le fameux Grand Prix du Japon à Suzuka où Senna harponna la Ferrari au premier virage, remportant de ce fait le Championnat du Monde et prenant sa revanche sur l'accrochage de l'année précédente qui avait eu l'effet inverse. Malgré une nouvelle troisième place lors de la dernière course en Australie, la déception fut telle qu'elle envenima les relations entre le champion Français et la Scuderia. L'année suivante, Prost claqua violemment la porte au nez de l'équipe qui replongea l'équipe dans le marasme jusqu'à l'arrivée de Schumacher en 2000. Autant dire que de nombreux amateurs de Formule 1 se souviennent avec une acuité particulière avoir vu le chassis 121 évoluer en course. 

 

Ferrari F40 de 1991, chassis  88835 estimée entre 230 et 260 000 euros.

On ne présente évidemment plus la F40. Celle ci n'a connu que trois propriétaires jusqu'à cette vente.

 

Ferrari 250 Testa Rossa de 1957, chassis 0714TR, estimation non communiquée.

La Testa Rossa 1957 est certainement l'une des Ferrari de course les plus connues, du fait de cette esthétique si particulière. Scaglietti avoue s'être inspiré des monoplaces Ferrari Lancia D50 pour dessiner ce modèle. 0714TR fut la quatrième TR construite (sur 21 dans cette version) et fut vendue dans ne livrée blanche à Piero Drogo, qui allait devenir le carrossier responsable notamment du Breadvan. Ensemble ils finirent 4ème des 1000 km de Buenos Aires et 13ème du tristement célèbre Grand Prix de Cuba en 1958 (ou Juan Manuel Fangio fut kidnappé par les révolutionnaires de Fidel Castro). Fin 58, Drogo vendit la voiture à un Texan. Il mourut 15 ans plus tard à 46 ans au volant d'une 365 GTC en heurtant un camion en panne dans un tunnel sombre de Bologne (mais çà n'a pas de rapport avec 0714). C'est donc en 1959 que le nouveau propriétaire, Alan Connell, fit repeindre la voiture en noir avec ce nez rouge distinctif, à l'identique que la Maserati 250S qu'il possédait par ailleurs. Connell courut de nombreuses courses en 1959 à travers les Etats Unis, remportant quelques victoires. Elle changea ensuite deux fois de propriétaires, revenant à la couleur blanche puis passant au rouge et continuant à courir jusqu'en 1963. En 1970 elle fut vendue et le nouveau propriétaires lui fit retrouver sa couleur et son moteur d'origine qui avait été échangé en 1962. En 1995 elle intégra la célèbre collection de Yoshiho Matsuda à Tokyo. C'est tout récemment qu'elle retrouve sa livrée noire et rouge, spécialement pour cette vente.

       

L'intérieur est comme neuf

       

Cette nouvelle robe est en tout cas particulièrement réussie

       

Ici aussi les détails sont impressionnants

               

Un bon truc quand on commence à ressentir la fatigue et qu'on a la chance de trouver un banc à proximité d'une voiture intéressante: prendre le zoom et s'appliquer à détailler toutes les courbes et parties intéressantes du véhicule. Avec une F40 par exemple

       

       

ou une 288 GTO. Evidemment on n'en trouve pas près de tous les bancs publics

       

Vers 15:30, tout redevient calme, c'est le repos du guerrier. Toute la journée 3 Fiorano HGTE ont tourné sans répit sur le circuit et les pilotes commencent à être vraiment bien chauds, prenant les virages en drift. Je tente quelques photos au travers du grillage.

       

Je pense avoir fait le tour ici donc je ressors du circuit (en navette estampillée Scuderia Ferrari s'il vous plait). Je passe dans l'impasse qui donne sur l'un des virages à 180° du circuit mais le temps de trouver le bon angle pour les photos, les voitures passent une dernière fois, et c'est fini. Un peu frustrant !

Il reste un peu de temps avant la fin du travail à l'usine donc après avoir jeté un oeil chez Zanasi et Toni Auto, je me rends devant la sortie de l'usine. Encore une fois, on n‘est jamais à l'abri d'une surprise.  De fait, deux voitures de développement sortent sans trop se cacher.

       

Vous noterez l'énorme échappement central. Ca promet.

Une HGTE sort tandis qu'une 430 Spider à la combo originale rentre

       

Comme je le disais, il y a des fois des visions surprenantes, comme cette F430 Challenge par exemple

       

ou ce genre de scènes typiques

Ah, cette 195 Inter a déjà terminé son édition des Mille Miglia

A 17 heures les ouvriers sortent en masse et les voitures se raréfient. Le besoin de prendre une douche et de me poser sur un lit se fait plus pressant. Il est largement temps de rallier l'hôtel. Demain, les festivités commencent à 10:00, l'usine est fermée, c'est certainement une des premières fois que je ne vais pas mettre de réveil (et en plus, pas de réveil naturel dans un lit à barreaux à coté du mien). Une dernière image de l'intérieur de l'usine: je ne me doute pas encore que demain, j'aurai l'occasion de voir tout çà de beaucoup plus près...

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