Depuis que j'ai vu les Saleen en découdre sur le circuit de Dijon Prénois dans le cadre des Supersérie FFSA, j'ai été saisi par une forte envie d'assister à d'autres courses. L'ambiance festive des tribunes, contrastant avec la concentration des mécanos dans les stands, les odeurs, la bagarre sur la piste... tout cela est très excitant. Qui plus est, je préfère me déplacer sur des courses de voitures tirées de la série que sur des courses de monoplaces qui passent beaucoup trop vite et me plaisent moins esthétiquement. Après de rapides recherches, quelques épreuves ont attiré mon attention:

Il s'agit d'une épreuve officielle FIA donc les critères pour obtenir une accréditation sont trop draconiens pour que je puisse en obtenir une. Du coup je renonce à faire une demande. Je compte donc beaucoup sur le vendredi pour pouvoir me glisser au contact des voitures. Je pars un peu dans le flou mais je pense que l'affluence sera moindre que lors du Mans Classic.

Le voyage vers Le Mans s'étant bien passé, je décide de remettre çà et de partir en début de soirée pour les 500 km qui me mèneront à Spa. Ce voyage ci est un peu plus chaotique, notamment parce que je me fais bêtement flasher par un radar automatique à Metz. Ceux qui connaissent savent que l'autoroute à trois voies est alternativement limitée à 110 et à 90 kilomètres heure avec une succession de quatre radars. Un joli piège à fric qui a parfaitement fonctionné. Le GPS décide ensuite de me faire passer par des nationales allemandes plutôt que par l'autoroute Belge: soit, je fais confiance. En tout cas, j'arrive comme prévu vers 1h30 sur place. Après avoir erré un moment sur les parkings / campings à flanc de colline,  je pose la voiture sur le parking P1, le plus proche de l'entrée du circuit. Il pleuviote un peu mais de toutes façons c'est l'heure de dormir. Avec les boules quiès et un masque pour les yeux, je parviens à dormir jusqu'à 5h30: record battu !

Il est l'heure de faire un tour. Une Audi R8 blanche est parquée non loin, l'occasion de sortir le trépied pour photographier ma première proie.

       

Je me dirige ensuite vers l'entrée du circuit où un cerbère est déjà en place et me dit que je ne saurais entrer à cette heure là. Pas de doute, je suis bien en Belgique. Je saurais sûrement mais je ne peux pas, en tout cas pas par là. Cela dit, j'ai repéré un autre accès à une centaine de mètres. L'occasion pour moi de redécouvrir l'impressionnant raidillon, quinze ans après ma dernière venue ici. La pente est vraiment très raide. Je repère le point de vue depuis la tribune (tout à gauche sur la photo ci dessous) pour m'assurer que je pourrai photographier par dessus les grillages: pas de problème, et la piste est assez proche, un point de vue idéal.

Je retourne à la voiture attendre l'ouverture de la billetterie. Apparemment, le parking est réservé aux équipes concurrentes, mais comme ma voiture y était avant l'arrivée des contrôleurs, tout le monde considère que ma présence est légitime. Il est temps de me délester de 60 euros pour avoir accès à toutes les parties du circuit pendant les trois jours. Je prend immédiatement la direction du paddock. Une des premières voitures sur laquelle je tombe ne peut que me rappeler de très bons souvenirs: une 599 noire avec jantes challenge. Quelle beauté !

Et à quelques mètres, une des voitures du plateau qui m'intrigue depuis que j'ai découvert la liste des engagés: la Gillet Vertigo. Une conclusion s'impose, elle est hideuse, impression renforcée par la présence de la Ferrari à quelques mètres.

Spa est considéré comme un des plus beaux circuits du monde en grande partie grâce à son relief. Même le paddock est sur plusieurs étages. En bas, les anciens stands et les somptueux motor homes des écuries. Je suis d'ailleurs surpris de la qualité des équipements pour une discipline finalement assez peu médiatisée. En haut, dans les nouveaux stands se trouvent les GT. Les stands sont très profonds et les équipes les ont compartimentés, ce qui m'empêche de les traverser pour rejoindre la pitlane et admirer les bolides: frustrant.

       

Le premier rendez vous est fixé à 9h pour les essais du championnat GT4 European Cup, qui a été créé en 2007 pour constituer un point d'entrée à bas coût pour les championnats GT. Les voitures sont donc relativement proches de la série. Les concurrentes commencent à être homologuées et viendront progressivement étoffer et diversifier le plateau. La sauce semble prendre puisque les promoteurs d'un championnat GT4 Néerlandais étaient présents pour faire leur publicité.

Le circuit ne m'étant pas familier et le temps manquant pour explorer, je la joue timide et classique en rejoignant la tribune située dans le raidillon repérée plus tôt et qui surplombe les grillages. Ca fait déjà pas mal de marche, d'autant que çà monte sévèrement, mais la vue est somptueuse.

Le plateau GT4 se compose d'Aston Martin V8 Vantage N24, qui étaient sauf erreur les premières voitures utilisées dans ce championnat; d'où leur nombre important

       

       

mais aussi de Nissan 350 Z et d'une Maserati Trofeo, de même que de BMW Z4 et de Ford Mustang au bruit très agréable

       

Il y a une sous catégorie appelée Sportslight pour les poids plumes avec des Donkervoort, Lotus 2-11 et les étonnantes KTM Crossbow (XBow)

       

       

En montant un peu plus haut dans le raidillon, je m'aperçois que certains ont poussé le système D assez loin en s'étant munis d'escabeaux: une idée qui a fait plus que m'effleurer pour ma prochaine visite à Fiorano. Heureusement, d'autres avec un sens pratique tout aussi aigu sont venus les années précédentes avec des pinces coupantes et ont fait des trous plus ou moins grands dans les grillages. Je n'aurais pas le culot de le faire mais j'ai été très content de les trouver pour varier les points de vue.

       

       

C'est ensuite au tour des F3 du championnat britannique d'entrer en piste, quasiment sans temps mort.

       

La formule m'intéressant assez peu, je retourne dans le paddock où j'ai repéré que les Porsche de la Cup Italienne se préparent à prendre la piste à la suite. 

       

Rien d'autre à se mettre sous la dent dans le paddock où les boxes ne sont guère accessibles. Je tombe juste sur Catharina Felser, la pilote d'une des Xbow en GT4. Une touche féminine bienvenue dans le monde de la course automobile.

Les Porsche se retrouvent à leur tour sur le circuit. Je commence à mon endroit de prédilection jusque là, la tribune du raidillon

       

avant d'essayer de trouver un autre spot. Je me rends donc dans la tribune couverte face aux anciens stands. Là encore, on domine les grillages, ce qui donne une vue idéale sur la piste pour les photos.

       

Les GT4 reviennent en piste pour les essais qualificatifs

       

mais j'en profite pour aller faire un tour des parkings qui commencent a être assez fournis. Apparemment, c'est la journée des Audi R8

       

A 12h50, enfin le moment tant attendu avec la troisième séance d'essai qualificative de la catégorie GT (les deux premières ont eu lieu le jeudi). Je vais enfin découvrir les monstres que je suis venu voir. Je retourne dans le raidillon, la tribune m'ayant donné satisfaction jusque là. J'en connais déjà certaines, comme cette Saleen S7 qui était présente aux SuperSéries à Dijon. Je suis très content de la retrouver.

       

Mais ce sont surtout les Maserati MC12 que je viens voir, et je ne suis pas déçu: elles sont aussi impressionnantes que je les imaginais. Incroyablement basses et agressives

       

       

       

La deuxième voiture que je rêvais de découvrir depuis longtemps est l'Aston Martin DBR9, à la gueule si particulière et aux hanches larges.

       

Toujours en GT1, sont engagées des Corvette Z06. l'une d'elles manque à l'appel suite à une sortie de route la veille. Les mécaniciens travaillent d'arrache pied pour la préparer pour les 24h. Ce sont ces Corvette qui font le bruit le plus agréable de toutes les voitures du plateau: un délice pour les oreilles.

       

La très spectaculaire Lamborghini Murcielago GTR, au cri strident caractéristique

        

Et enfin, une Dodge Viper, la plus lente du plateau GT1.

En GT2, c'est la noria des F430

       

       

       

dont certaines ont peut être été réglées un peu bas pour supporter la compression à l'entrée du mur du raidillon

       

mais aussi beaucoup de Porsche dont cette 997 GT3 RS

Dans le groupe suivant, plus hétéroclite, toujours des F430

       

       

une Lamborghini Gallardo et une Ascari KZ1R

       

des Porsche GT3 Cup et une Porsche 996 Bi-turbo

       

La Saleen S7 n°7 pilotée par Pedro Lamy s'empare de la pôle position dans les dernières minutes de la séance. Karl Wendlinger, alors titulaire de la place, sort avec son Aston Martin mais échoue à reprendre son bien sur le seul tour qui reste avant la fin de la qualification. Ca aura au moins été l'occasion de voir la deuxième DBR9 en action aujourd'hui.

Une nouvelle fois, je déserte la course de F3 pour me rendre dans la tribune couverte qui fait face aux nouveaux stands, tout en haut du paddock: une très longue marche, d'autant que je n'ai pas forcément pris le chemin le plus court. De là, je peux assister à la mise en grille et au départ arrêté de la course.

       

Depuis cette grande tribune, la moitié de la piste est bouchée par des grillages et l'autre est libre, ce qui laisse quelques possibilités pour faire des images. Au moment où les voitures bouclent leur premier tour, je m'aperçois que les GT sont en parc fermé au niveau de l'épingle de la source, et qu'elles s'apprêtent à regagner leurs stands respectifs. Ce n'est pas le moment de trainer, je ramasse mes affaires et je me dépêche de rejoindre le paddock en laissant les GT4 en plan. Mes pauvres jambes !

       

J'ai loupé quelques voitures mais pas trop. C'est le moment ou jamais de rentabiliser le supplément paddock qui était absolument sans intérêt jusqu'à maintenant. Les voitures sont donc sorties du parc fermé et reconduites vers leur box, certaines à la poussette, d'autres tractées par un quad. Quoiqu'il en soit, c'est l'occasion de remarquer le rayon de braquage absolument catastrophique de ces bolides.

       

       

       

       

       

Dans le paddock, entre deux camion, je découvre une Gillet "de série", qui ne fait rien pour modifier mon opinion sur l'esthétique de la voiture

Alors que dans le parking qui se trouve sous le paddock supérieur se trouve l'exact opposé: la grande classe du design à l'Italienne

Vers 16h30, c'est l'heure de la GT Parade, deux tours réservés aux propriétaires de voitures d'exception pour parachever un tour dans la campagne Belge. Parmi les voitures dignes d'intérêt: deux Aston Martin et une LP560-4, dans sa sempiternelle couleur de présentation: le blanc. Pas vraiment de quoi tomber de sa chaise.

       

Il est 18h, la journée a déjà été bien remplie, notamment en kilomètres à pied donc bien que le jour soit encore jeune, je décide de prendre le chemin de l'hôtel. En rejoignant le parking, je m'aperçois que les voitures de la parade sont garées le long de la route d'accès au circuit, attendant de partir en convoi. Elles ont en plus été rejointes par une Lamborghini Espada. Je patiente quelques minutes auprès d'elles jusqu'à leur départ.

       

La journée a été excellente, un beau prélude à la colossale journée du lendemain. En attendant, il est temps de prendre des forces. Je trace donc les 20 kilomètres qui me mènent jusqu'à l'hôtel et profite d'un repos bien mérité.

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