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Ce weekend, le circuit de Dijon Prénois accueille trois courses d'endurance, réunies sous la bannière VdeV Sports et FFSA: les 6 heures de Dijon VHC (Véhicules Historiques de Compétition), les 3 heures de Dijon Proto et les 3 heures de Dijon GT. Au niveau des plateaux, il n'y a à priori rien de révolutionnaire. En VHC, une majorité de Porsche accompagnées de Lola, Chevron ou Elva. En GT, Porsche est également en force, opposé à une Maserati, une Lamborghini, trois Mosler et deux Ferrari F430 dont une GT2 qui m'intéresse particulièrement. En me préparant, je décide d'essayer de montrer des images inhabituelles, différentes des traditionnelles photos de piste. En tout cas si l'inspiration me vient. Mais bon, les choses se passent rarement comme prévu.  

Le programme qui m'intéresse (GT / Tourisme) ne devant commencer que vers 10h30, j'arrive sur le circuit vers 10h00. Je récupère mon accréditation sans problèmes mais j'essuie un petite déconvenue quand on m'annonce que je ne peux pas bénéficier de la chasuble permettant l'accès au bord de piste, car je ne peux pas présenter d'attestation d'assurance. Du coup, l'accréditation ne sert pas à grand chose. Les conditions deviennent draconiennes mais elles vont se voir en partie justifiées dans quelques minutes, et de la plus mauvaise des manières.

En arrivant sur la pitlane, il me faut quelques secondes pour comprendre qu'il se passe quelque chose d'anormal. C'est trop calme et l'accès au mur des stands est strictement interdit. Il me faut encore un peu de temps pour remarquer plusieurs ambulances sur la piste, peu après l'entrée des stands. Je n'ai alors qu'à tendre l'oreille pour être renseigné. Toute la ligne des stands ne parle que de l'accident. Durant la course de Funyo, un accrochage a eu lieu au départ. Au tour suivant, un commissaire se trouvait sur la piste pour ramasser des débris et il a été fauché par un concurrent. Les différents témoignages n'incitent guère à l'optimisme et ma première photo de la journée est celle de l'hélicoptère du SAMU qui se pose au milieu de la piste. Pas vraiment ce que j'espérais.

Une nouvelle fois, la dangerosité et la violence du sport automobile vient se rappeler cruellement à ses acteurs. Oui, des masses de métal de plusieurs centaines de kilos lancées à plus de deux cent kilomètres heures présentent des risques non négligeables, quelles que soient les mesures de sécurité mises en place. Ne connaissant pas les circonstances de l'accident, je me garderai d'émettre un jugement sur les  éventuelles responsabilités. Les commissaires de piste sont des passionnés, souvent bénévoles, dont la tache première est de protéger les pilotes. Ils connaissent leur travail et ses risques mais aucun ne devrait avoir à le payer de sa vie. La confirmation de ce que je redoutais arrivera en milieu d'après midi, la victime, Denis Lelièvre, âgée de 65 ans, n'a hélas pas survécu à ses blessures. C'est d'autant plus choquant que j'avais déjà échangé avec lui quand j'étais en bord de piste et qu'il semblait très sympathique, professionnel et prudent. Dans la bretelle, il m'avait expliqué où était la zone où les voitures en perdition venaient le plus souvent s'écraser et qu'il valait mieux éviter. C'est vraiment la dernière personne que j'aurais imaginée impliquée dans cet accident. Je présente ici mes condoléances à sa famille et à ses amis et je souhaite saluer le travail de tous ces hommes de l'ombre sans lesquels aucune compétition automobile ne serait possible. Une pensée également pour le pilote qui ne manquera pas de traverser des moments très difficiles dans les semaines à venir.

(copyright www.vdev.fr)

La gendarmerie est bien sûr sur place en force pour procéder aux constatations d'usage dans ces circonstances et se prononcer sur la reprise de l'épreuve. Il semble évident que les essais qualificatifs GT/Tourisme n'auront pas lieu et que même la course VHC de l'après midi est menacée. La pitlane est abasourdie, je décide de prendre un peu l'air. Traditionnellement à Prénois, un parking intérieur est dédié aux supercars. Allons voir un peu de ce coté. J'y trouve une Ford GT aux couleurs Gulf, reprenant la livrée et le numéro 6 de la GT40 victorieuse au Mans en 1969 aux mains de Jacky Ickx et Jackie Oliver. Et çà lui va vraiment très bien. 

       

Chez Audi, une R8 et la nouvelle TT RS. Ca pourrait être la première que je vois mais j'avoue que je n'y prête guère attention d'habitude.

       

Impossible de les confondre (évidemment)

Chez Porsche, une Turbo blanche très jolie et cette GT3 qui semble préparée par Manthey Racing

        

J'avoue que je n'aurais rien remarqué si quelqu'un ne l'avait mentionné à coté de moi. Si ce n'est l'impressionnant aileron carbone.

Au rayon des Japonaises, une Toyota Supra RZ. On n'en croise pas tous les jours.

Je vous fais la totale, avec même celles qui sont arrivées un peu plus tard dans l'après midi, comme ces Aston Martin Vanquish et DB6 Volante.

         

Et enfin une Ferrari Scuderia

Ci dessous je vous laisse juger de la différence de rendu entre une photo prise au zoom (à 75mm) et une prise au grand angle (22mm). L'impression est totalement différente mais les deux sont plaisants. Les proportions semblent tout à fait différentes.

       

Dans le paddock en tant que tel, je découvre une seconde Scuderia au détour d'un camion. Je dois dire que les jantes dorées sont moins à mon goût que les anthracites.

       

Puisqu'on ne va pas beaucoup parler course dans ce reportage, intéressons nous un peu à la technique. J'ai le plaisir de vous annoncer l'arrivée dans mon sac à dos d'un nouvel (et dernier j'espère) objectif: le 10-22 mm EF-S f3,5-4,5 USM, un ultra grand angle. Il présente deux avantages principaux: il est lumineux et il permet de prendre des images même quand les voitures sont très serrées. Son inconvénient: plus on s'approche des 10mm, plus des distorsions ont tendance à apparaitre, jusqu'à un début du célèbre effet fisheye. Ci dessous un aperçu des déformations constatées à 10mm. Je ne suis pas trop fan donc je ne pense pas que j'abuserai de cette focale maximale. 

Mais intéressons nous un peu aux voitures de course, qui sont tout de même le sujet principal de ce reportage. Ainsi que je l'ai mentionné, les Porsche sont largement majoritaires et il y en a de toutes générations. La vraie 911, la 2,8L RSR

       

964 RS, 993 Cup. Je dois dire que la 964 est sûrement ma déclinaison post-911 préférée, ayant gardé les optiques de phares anti-aérodynamique caractéristiques. Les autres me séduisent beaucoup moins (outre le fait qu'elles soient produites en masse)

       

993 GT2, un physique de brute quand même.

       

996 RSR

       

       

996 Cup

Il y en a même à vendre dans le paddock

       

Le plateau GT est vraiment très éclectique avec cette Mégane Trophy

Ou ces Opel Cup

       

Des GT3 comme cette Maserati

       

ou cette Lamborghini Gallardo.

Une Ferrari F430 Challenge est également présente, proche de la série.

       

       

Des modèles peu courants, comme ces Mosler MT 900R, présentes en trois exemplaires. Monstre typiquement américain, la Mosler est propulsée par un bloc V8 7L de 520 chevaux, dérivé de celui de la très efficace Corvette Z06.

       

       

La première sortira quelques minutes, le temps d'une courte séance photo dont je profite évidemment. Au soleil ou à l'ombre, une belle différence d'éclat, même si le soleil est parfois un peu pénible à gérer.

       

Une Ferrari F430 GT2, que j'aurais vraiment bien aimé voir en piste, c'est tout autre chose que les Challenge: il s'agit là d'une voiture vraiment taillée pour la course.

       

Parfois la distorsion à 10mm peut être tournée à l'avantage du photographe

La troisième catégorie est celle des protos. J'avoue que je m'y intéresse moins mais je dois reconnaitre que le travail aérodynamique est plutôt remarquable, comme sur cette Norma M20. La marque française Norma Auto Concept fabrique des protos de course depuis plus de 15 ans. Propulsée par un 4 cylindres 2L Honda, la M20 est sans doute le meilleur proto du moment, si j'en juge par son palmarès.

       

ou cette Juno SSE, construite par le team Juno Racing. Même moteur Honda que la Norma, développant 245 chevaux pour 575 kg, autant dire que çà doit déménager. Ces protos intègrent les technologies modernes avec des boites séquentielles.

En d'autres circonstances, on aurait pu bien se marrer, avec ce genre d'humour typique de la région

En tout cas, les protos ne sont pas pudiques et n'hésitent pas à tomber la carrosserie

       

Toujours en bon ordre comme avec ces Ligier JS 51. Je ne vous ferai pas l'injure de vous présenter le constructeur français. Coque Alu, carrosserie en fibre de verre, crashbox en carbone, Moteur 2 litres Honda, 250 chevaux, boite séquentielle 6 rapports, 570 kg, vitesse maxi de 275 km/h, tous les protos sont construits suivant les même spécifications. Compter environ 90 000 euros pour acquérir un de ces bijoux.

Etalage de carrosseries, au carré

De retour dans le paddock, je tombe sur cette Ford qui me fait pense aux anciennes voitures de Nascar. Très artisanal. Très original. Très attirant .Après quelques recherches, il s'agit d'un modèle Galaxie, qui remporta notamment le titre Nascar en 1963

       

       

Elle affiche fièrement sa célèbre motorisation 427 pouces cubes (7 litres) et ses 410 chevaux

Le grand angle permet plus d'aisance dans les photos d'intérieur, ainsi que des effets très ... expérimentaux

       

Le partenaire de la manifestation est Abarth, qui présente plusieurs de ses petites bombinettes. Agressives et attachantes.

       

Vers 14h00, toujours rien qui bouge, je décide de prendre le chemin du retour. Non sans un dernier regard au Safety Car, très flashy. Son pilote m'avait envoyé il y a quelques jours un mail sympathique et nous avions convenu de nous rencontrer, mais au vu des circonstances, je préfère remettre à plus tard. Partie remise !

       

Au final, la fête aura été gâchée par ce triste coup du sort et je dois dire que le cœur n'y était pas trop. C'est pour cette raison que j'ai finalement pris prématurément le chemin du retour, alors que le départ de la course VHC a finalement été donné, l'épreuve étant ramenée à 3h30 au lieu de 6 heures. Je précise que l'organisateur, VdeV, m'a réservé un accueil très sympathique et que tout avait l'air bien organisé sur place. Ils ont juste joué de malchance.

Deux questions se posent alors. La première est: dois je revenir demain? La réponse est assez facile à trouver, 2h30 de route pour voir tourner la 430 GT2 en spectateur, çà ne me parait guère rentable. Dimanche matin, Nicolas, que j'ai déjà rencontré la veille, me confirme par SMS que le parc de supercars ne s'est pas enrichi. Je décide donc de rester à la maison pour faire la sieste devant le Grand Prix de F1 en prévision du déplacement à Gstaad de mercredi.

La seconde question, plus embarrassante, faut il continuer à aller sur le circuit de Dijon? J'y serai allé huit fois cette année et j'en ai été plutôt satisfait mais les conditions d'accès à la piste, indispensable à un reportage de qualité, se sont considérablement durcies et on peut parier que l'évènement d'aujourd'hui ne va rien arranger. Je pense que je limiterai mes déplacements à l'avenir aux évènements type Tour Auto ou Rallye de Paris en laissant tomber les courses "mineures". Pour voir les GT en action, je tenterai de me déplacer un peu plus loin sur le FIA GT et la Le Mans Séries dont les accès pistes sont paradoxalement plus faciles à obtenir (en échange d'une décharge de responsabilité of course).

J'arrête là le récit de ce triste weekend et je vous donne rendez vous très rapidement pour de bons moments au cœur des Alpes avec la Gstaad Classic et une grosse concentration Ferrari, la KBrossocorsaday en région Parisienne.

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