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Cette page me tient particulièrement à cœur car elle présente un grand nombre de mes Ferrari préférées: 340MM, 375MM, 375 Plus, 410 Sport. Dotées de performances extraordinaires pour l'époque, elles demandaient un courage et des compétences de pilotage hors normes pour être menées pied au plancher sur les pistes de la Carrera Panamericana ou les routes des Mille Miglia. Et en plus, elle se permettent le luxe de lignes à couper le souffle.

Comme nous l'avons vu dans la page consacrée aux premières voitures de course de Ferrari, le petit V12 aluminium dessiné par Gioacchino Colombo ne cessa d'évoluer, et de gagner en cylindrée et en puissance. En cinq ans, il passa avec succès de 1.5 litres (125S) à 2 litres (166MM), 2.3 litres (195S) et 2.7 litres (225S). En 1952, il parvint à maturité dans une configuration 3 litres qui allait le faire entrer dans la légende. Installé dans la seule 250S produite (0156ET), il permit à celle ci de remporter les Mille Miglia 1952. Dès le Salon de Paris, le V12 fut installé dans un nouveau châssis tubulaire de 2400mm d'empattement. Il arborait des carburateurs Weber quatre corps qui poussaient sa puissance à 240 chevaux. Mais ce n'est qu'à Genève en 1953 que la nouvelle voiture, la 250MM, fut dévoilée dans toute sa splendeur, vêtue d'une carrosserie berlinette signée Pinin Farina. Il s'agissait de la première coopération entre le carrossier et la marque de Maranello, le début d'une longue série. La 250MM occupe une place particulière dans l'histoire de la marque car elle est la première de la mythique série des trois litres. En réalité, elle n'a cependant pas connu un grand succès en course, vite surclassée par les 340MM d'usine.

Même si son nom est indissociable des innombrables victoires des Ferrari 250, l'ingénieur Gioacchino Colombo avait quitté Maranello dès 1950 pour retourner chez Alfa Romeo. Et son moteur ne se montrait pas très performant en Formule 1. Ferrari fit alors appel à Aurelio Lampredi pour créer un moteur naturellement aspiré de plus grosse cylindrée. Installé dans la 375 F1, le V12 de 4.5 litres allait donner à Ferrari sa première victoire en F1 en 1951, tandis qu'en voiture de sport, une 340 America s'imposait aux Mille Miglia. En 1953, la 340MM vit le jour, développant 300 chevaux grâce aux fameux carburateurs Weber. Le nouveau modèle remporta le Tour de Sicile et les Mille Miglia avant d'être remplacé par les 375MM à la fin de l'année.

Les 375MM reçurent le moteur 4.5 litres de Formule 1 rendu obsolète par un changement de règlementation. Le V12 reçut rapidement des modifications destinées à le rendre plus fiable. La plupart des 26 exemplaires reçurent une carrosserie signée Pinin Farina mais certains furent habillés sur mesure pour les meilleurs clients de la marque.

En 1954, le moteur Lampredi remporta les 24 Heures du Mans dans une version 4.9 litres installé dans la bestiale 375 Plus. La même année, la 375 Plus s'adjugea également la Carrera Panamericana.

Avant de se tourner vers les quatre et six cylindres pour ses modèles de compétition, Ferrari tenta de résoudre le problème d'instabilité des 375 en raccourcissant l'empattement à 2420mm (au lieu de 2600) et en améliorant la rigidité du châssis. Le moteur fut installé en position plus centrale grâce à la nouvelle boite de vitesse transversale. La 410S était née. Les deux voitures d'usine reçurent des carrosseries Scaglietti et les deux voitures client également, aux spécifications de ces dernies, Tony Paravano et Michel-Paul Cavalier. Malheureusement, la Carrera Panamericana pour laquelle elles avaient été conçues fut annulée avant qu'elles ne puissent y prendre part. Les deux voitures d'usine ne prirent part qu'à une seule course, le Grand Prix de Buenos Aires, où elles abandonnèrent, avant d'être vendues. L'une d'elle connut une belle carrière en Amérique du Nord, avec Carroll Shelby notamment.

A cette époque, Ferrari multipliait les très petites séries, avec des voitures spécifiquement conçues pour des clients ou des courses particulières. En témoignent les 250 Monza, construites à quatre exemplaires. Il s'agissait d'un hybride mêlant le châssis des Monza à quatre cylindres (et la carrosserie pour les deux premières) et le fameux moteur V12 trois litres Colombo qu'Enzo refusait d'abandonner. Malheureusement, les 250 Monza ne se taillèrent pas de palmarès significatif.

En 1956, Ferrari engagea deux versions de la même voiture, équipées de moteur à quatre et douze cylindres, respectivement nommées 860 Monza et 290MM. Les deux moteurs, montés sur des châssis et carrosseries similaires, faisaient 3.5 litres de cylindrée. Le V12 était un développement du Colombo, supervisé par Vittorio Jano, tout juste débauché de Lancia, et développait 320 chevaux.

Après la mauvaise entrée en matière des 410S à Buenos Aires, les nouveaux modèles firent des débuts tonitruants, les 860 réalisant un doublé aux 12 Heures de Sebring et les quatre voitures arrivant aux quatre premières places des Mille Miglia, 290MM en tête. En Suède en fin d'année, les 290MM réussirent un doublé, donnant le titre de Champion à Ferrari.

Le développement se poursuivit sous la direction de Jano, donnant naissance aux 315S et 335S. Les 290MM furent vendues à des privés et continuèrent à gagner en 1957, de Buenos Aires à Nassau. La 315S était la réponse de Ferrari aux impressionnantes Maserati 450S. Le moteur fournissait 330 chevaux à 8000 tours, puissance qui passerait à 390 chevaux sur la 335S. Cette course à la puissance eut malheureusement des conséquences tragiques quand la 335S de De Portago explosa un pneu lors des Mille Miglia, tuant douze spectateurs et ses deux occupants. Cet accident sonna la fin de la classique italienne, cette dernière édition revenant à Piero Tarufi sur 315S. A la fin de la saison, le championnat se décida entre Ferrari et Maserati au Venezuela. La marque au trident connut un weekend apocalyptique sur lequel nous reviendrons sur leur page dédiée, et Ferrari remporta le titre de justesse.

En 1958, la cylindrée des voitures de sport fut limitée à trois litres. Les gros cubes furent vendus, pour la plupart aux Etats Unis où ils se mesurèrent avec succès aux Big Blocks américains. L'usine, quant à elle, se lança dans le développement des 250 Testa Rossa, mais ça, c'est une histoire pour une autre page.

Quelques gros moteurs furent cependant encore utilisés en 1958, pour la revanche de la "Course des deux Mondes". Organisée encore une fois à Monza, celle ci opposait les constructeurs américains aux européens, suivant les règles de l'Indy. Sous la pression de l'Automobile Club d'Italie, Enzo accepta de participer et fit préparer deux voitures. L'une d'elle reçut le V12 de la 335S du malheureux De Portago, installé sur un châssis de 375 F1 et habillé en monoplace. Elle fut baptisée suivant la nomenclature des monoplaces: 412MI, pour 4 litres, douze cylindres, Monza Indianapolis. La voiture se classa troisième et première européenne. Ensuite, le moteur fut installé dans un châssis de 312S, qui devint de fait une 412S. Cette voiture, la plus puissante Ferrari de son époque, fut envoyée à John von Neumann. Avec Phil Hill et Richie Ginther, elle remporta deux victoires en 1959 et plusieurs podiums dans les années 60.

Les chiffres de production des voitures présentes sur cette page sont les suivants:

0230MM est une 250MM, d'abord exposée au Salon de Paris en 1952 sous forme de Vignale Spyder Serie I. Elle fut livrée à Roberto Rossellini qui la pilota lors des Mille Miglia, sans parvenir à terminer. En 1955, ayant changé de propriétaire, elle est recarrossée par Scaglietti. Elle courut encore un peu avant d'intégrer la collection Schlumpf dans les années 60.

0256MM est une 250MM Pinin Farina berlinetta, engagée par la Scuderia aux Mille Miglia et à la Targa Florio 53, sans parvenir à terminer. Elle fut ensuite vendue à Eugenio Castellotti, qui remporta plusieurs courses de côte à son volant, puis partit en Argentine.

       

0268AM est une 340MM Touring Spyder. Voiture d'usine au Mille Miglia 53, elle dut abandonner. Elle fut ensuite vendue à Pierre Boncompagni qui remporta une course à Montlhéry avant de perdre la vie à son volant lors des 12 Heures d'Hyères.

       

0274MM est une 250MM Vignale Spyder. Elle fait aussi partie du club des abandons des Mille Miglia 53 (ainsi qu'à la Targa Florio la même année). Elle fut ensuite exportée au Brésil et appartient aujourd'hui au célèbre auteur et expert de Ferrari Jess Pourret.

       

0280AM est la 340MM Vignale Spyder qui a remporté le Tour de Sicile et surtout les Mille Miglia 53

       

0284AM était à l'origine une 340MM Vignale Spyder. Livrée à l'américain Tom Cole, elle termina quatrième des Mille Miglia 53. Aux 24 Heures du Mans, Cole faisait équipe avec Luigi Chinetti et fut victime d'un accident mortel. Pendant 16 ans, l'épave fut stockée près de Modène et en 1969, la voiture fut recarrossée en barchetta Touring.

       

Elle a récemment retrouvé sa forme originale via Ferrari Classiche.

       

0288MM est une 250MM Vignale Spyder engagée par l'usine aux Mille Miglia 1953 avec Mike Hawthorn

       

0294AM est une 340MM Touring barchetta qui a couru pour la Scuderia Ferrari. Villoresi fut victime d'un accident aux Mille Miglia, avant que Mike Hawthorn s'impose à Silverstone. Vendue à un pilote Suisse, la voiture fut victime d'un grave accident lors du Grand prix Supercortemaggiore de Merano. Elle fut alors envoyée chez Scaglietti pour être recarrossée dans le style des Monza.

       

0298MM est une 250MM Berlinetta Pinin Farina, qui n'a à priori jamais couru. Son nez est un peu plus long que la plupart de ses sœurs.

       

0310MM est une 250MM Berlinetta Pinin Farina. Elle a été vendue à Pierre Noblet, qui a remporté plusieurs courses à son volant. Séparée de son moteur d'origine, elle est redevenue matching numbers en 2009.

       

       

0320AM est une 340/375MM Berlinetta Pinin Farina. Il s'agit de l'une des trois voitures usine engagées aux 24 Heures du Mans 1953. Celles ci présentaient toutes ce nouveau dessin de Pinin Farina hérité des 250 MM. Sur les trois, 0320AM et 0322AM furent construites sur un châssis de 340MM avec un V12 de 4.1 litres (de véritables 340 donc) tandis que 0318AM bénéficiait du V12 4.5 litres. Avec le numéro 14, Mike Hawthorn et Nino Farina emmenèrent 0320AM à la deuxième place au douzième tour avant d'être disqualifiés pour avoir ajouté du liquide de frein lors d'un ravitaillement (l'ajout de fluides était interdit avant le 28ème tour). Dès le mois suivant, le moteur fut démonté et sa cylindrée portée à 4.5 litres, la transformant de fait en 375MM. En même temps, des modifications de carrosserie furent également entreprises, avec un nez plus aérodynamique et des feux avant couverts de plexiglas. La lunette arrière fut également rétrécie pour éviter les reflets des phares lors des courses de nuit. Après ces changements, 0320AM abandonna aux 24 Heures de Spa, avant de s'imposer aux 12 Heures de Pescara avec Hawthorne et Maglioli. Après cela, elle fut vendue à un particulier. En novembre 1953, elle était cependant au départ de la Carrera Panamericana, avec quatre autres 375MM privées. D'abord pilotée par Mario Ricci, celui ci dut laisser sa place à Maglioli dont la voiture perdit une roue dans la cinquième étape. L'Italien se plaça sixième, après avoir roulé à 222 km/h de moyenne pendant 359 kilomètres, un record qui reste à battre pour une spéciale sur route ouverte. Pour terminer l'année, 0320AM et Maglioli remportèrent une course sur le Circuit de Guadeloupe en décembre. En 1954, 0320AM fut importée aux Etats Unis par Luigi Chinetti et se retrouva à Denver où le nez fut endommagé dans une collision. A cette occasion, la voiture retrouva aussi sa vitre arrière d'origine.

       

       

0322AM est elle aussi une 340/375MM Berlinetta Pinin Farina, la sœur de 0320AM, qui a terminé cinquième des 24 Heures du Mans 53. Elle fut ensuite elle aussi convertie avec un nouveau nez, qu'elle a pour sa part conservé. Convertie en 375MM, elle a remporté les 24 Heures de Spa avec Hawthorn. A la fin de l'année, elle a terminé quatrième de la Carrera Panamericana.

       

0338MM, une 250MM Berlinetta Pinin Farina a été livrée neuve au mannequin Nina Dyer, comme cadeau de son mari le Baron Thyssen. La voiture dispose d'un intérieur par Hermès.

       

0340MM, une autre 250MM Berlinette Pinin Farina a participé aux Mille Miglia en 1954, sans terminer, puis au Critérium de Rome, terminant deuxième. Elle sort d'une restauration complète qui l'a vue retrouver son moteur original.

       

0348MM est une 250MM Vignale Spyder qui a pas mal couru aux USA.

       

0352MM est une 250MM Berlinetta Pinin Farina. Exportée aux Mexique, elle a terminé septième de la Carrera Panamericana.

       

       

0354MM est une 250MM Berlinetta Pinin Farina au look inhabituel. Elle n'a jamais couru.

       

0360AM est une 375MM Pinin Farina Spyder. Vendue au pilote italien Piero Scotti, elle a remporté les 12 Heures de Casablanca, le Grand Prix du Sénégal et plusieurs courses nationales. En revanche, elle a échoué deux fois à terminer les Mille Miglia, en 1954 et 1955.

       

0372AM est une 375MM Pinin Farina Spyder qui a été vendue à Briggs Cunningham, lequel l'a engagée aux 12 Heures de Sebring et aux 24 Heures du Mans en 1954, sans succès. Par la suite, pour  d'autres propriétaires américains, elle a remporté plusieurs victoires, avec notamment Carroll Shelby au volant.

       

0374AM est une 375 MM Spyder Pinin Farina. En réalité on peut dire qu'il s'agit du châssis 0362M / 0374AM. Fin 1953, la voiture fut exportée en Argentine dans cette livrée bleue à bande jaune. Portant initialement le numéro 0362M, celui fut changé en 0374M pour l'exportation, sans doute pour des questions de droits de douane. Dès sa première course, elle fit un tonneau mais une fois réparée, elle remporta au moins neuf courses rien qu'en 1954. En 1955, après avoir changé de propriétaire, elle continua sa série victorieuse avec 6 autres premières places. En janvier 1957, sa carrière de compétitrice s'arrêta contre un arbre à Buenos Aires. Réparée, elle reçut un V8 Ford et ce n'est qu'en 1983 qu'elle refit surface à Montevideo, dans un état pitoyable.

       

0376AM est une 375MM Pinin Farina Spyder. En 1954, elle fut exposée au Salon de New York par Luigi Chinetti avant de prendre part à la Carrera Panamericana, terminant septième. Elle continua ensuite à courir aux USA, remportant notamment les 6 Heures de Road America en 1956 avec John Kilborn.

       

0382AM est une 375MM Pinin Farina Spyder qui a énormément couru aux Etats Unis, terminant souvent aux places d'honneur.

       

0384AM est une 375 Plus Pinin Farina Spyder qui a couru la plupart des grandes épreuves en 1954: Mille Miglia, Targa Florio, 24 Heures du Mans, sans jamais terminer. En 1958, elle est partiellement détruite dans un incendie et laisser à croupir dans un champ jusqu'en 1986, date à laquelle le châssis et certaines pièces détachées sont volés. Plus tard, la voiture entre en possession de Jacques Swaters qui la fait reconstruire. Un imbroglio juridique s'ensuit entre Swaters et le propriétaire au moment du vol. Les procès successifs durent près de 25 ans. En 2014, Bonhams vend la voiture pour 13.5 millions d'euros à Goodwood mais l'acheteur souhaite faire annuler la vente, suite à une décision de la cour d'appel de l'Ohio qui remet encore une fois la voiture sur le terrain juridique.

       

0398TF est une 375 Plus Pinin Farina Spyder. Elle a été exportée en Argentine où elle a remporté de nombreuses victoires, dont les 1000 kilomètres de Buenos Aires 1954.

       

       

0402AM est une 375MM Scaglietti Berlinetta. Livrée à Roberto Rossellini sous forme de spyder Pinin Farina, elle est recarrossée en coupé chez Scaglietti dès 1955. En 2014, cette voiture fut le premier modèle d'après guerre à remporter le Best of Show à Pebble Beach.

       

       

0442M est une 250 Monza. Vendue à la Scuderia Guastalla, elle a bien figuré dans de nombreuses courses, dont une cinquième place à la Carrera Panamericana 54. Elle fut ensuite vendue au Guatemala, où elle continua à courir épisodiquement.

       

0450AM est une 375MM Pinin Farina Spyder. Vendue à l'Empereur du Vietnam Bao Daï, elle fut recarrossée en berlinette Scaglietti à sa demande. Elle entre à la Collection Schlumpf au début des années 80.

       

0466M est une 250 Monza Pinin Farina Spyder. Exportée au Venezuela puis au Brésil, son épave a finalement été retrouvée en Uruguay.

0490AM est une 375MM Pinin Farina Speciale, exposée au Salon de Turin en 1955. 

       

0594CM est la 410 Speciale Scaglietti Berlinetta de Michel-Paul Chevalier.

       

       

0606 est une 290MM Scaglietti Spyder, qui a remporté le Grand Prix de Suède 1956 pour la Scuderia Ferrari (avec Maurice Trintignant et Phil Hill) avant d'être vendue à l'Ecurie Nationale Belge. En 1959, elle est convertie aux spécifications TR/59 et vendue au Brésil. En 1962, elle est victime d'un grave accident à Interlagos dans lequel son pilote trouve la mort.

       

0626 est la 290MM Scaglietti Spyder avec laquelle Juan Manuel Fangio termina quatrième des Mille Miglia 1956. Elle termina ensuite troisième des 1000 kilomètres du Nürburgring avec Phil Hill et deuxième du Grand Prix de Suède avec Von Trips et Collins. Vendue à Temple Buell, elle remporta ensuite les 1000 kilomètres de Buenos Aires de 1957 avec Musso, Castellotti, Gregory et Perdisa.

       

       

0628 est une 290MM Scaglietti Spyder. Elle fit ses débuts pour la Scuderia en 1956, sous forme de 860 Monza, terminant deuxième des Mille Miglia puis troisième de la Targa Florio. En 1957, elle reçut une carrosserie dans le style des 335S et un V12 de 290MM pour terminer troisième des 1000 kilomètres de Buenos Aires. Une fois vendue, elle partit courir en Suède où elle fit un tonneau. Rapatriée à l'usine, elle reçut une nouvelle robe à pontons fendus et remporta le Nassau Trophy avec Masten Gregory et Stirling Moss. En 1999, elle fut restaurée aux spécifications 1957, puis de nouveau reprise chez Classiche en 2014.

       

0674 emmenée par son V12 de 3.8 litres, a commencé sa carrière à Sebring en 1957, terminant les Douze Heures à la sixième place aux mains de Collins et Trintignant. Toujours en configuration 315S, 0674 prend ensuite le départ des dernières Mille Miglia avec Von Trips. Elle termine deuxième derrière la 335S de Taruffi, après avoir reçu pour consigne de ne pas attaquer sa concurrente qui donne des signes de faiblesse. Hélas, la deuxième 335S, celle de De Portago, sort de la route et provoque la mort de plusieurs spectateurs, et sonne le glas des Mille Miglia. Gonflée à 4 litres, elle est engagée aux 24 Heures du Mans avec Hawthorn et Musso. Au trentième tour, la Ferrari est la première voiture de l'histoire à dépasser les 200 km/h (203,015 km/h exactement) de moyenne au tour sur le circuit des 24 Heures. Hélas, c'est l'abandon à la cinquième heure. Au Grand Prix de Suède (les 6 Heures de Kristianstad), le même équipage termine quatrième. Avant de partir pour l'Amérique du Sud, la voiture reçoit un avant de 250 Testa Rossa à pontons fendus. Au Venezuela, c'est la débâcle pour Maserati et Ferrari rafle les quatre premières places et le Championnat du Monde des Constructeurs, 0674 finissant deuxième. La voiture reçoit ensuite un moteur tipo 141 de 335S et est vendue à Luigi Chinetti. Dans une livrée bleue à bande blanche, Masten Gregory et Stirling Moss remportent la victoire au Grand Prix de Cuba en 1958, offrant enfin à 0674 une victoire d'envergure. Durant l'année 58, la 335S participe à plusieurs épreuves américaines, entre les mains de Gaston Andrey et Lance Reventlow (créateur des fameuses Scarab), signant plusieurs beaux résultats dont une victoire à Road America 500. Passée par la Collection Bardinon, elle est devenue en février 2016 la voiture ayant été vendue aux enchères pour le plus gros montant en euros.

       

0684 est la 315S Scaglietti Spyder qui a remporté les Mille Miglia 1957 avec Piero Tarufi, avant de prendre la cinquième place des 24 Heures du Mans. Elle a également gagné les 500 Miles de Road America avec Phil Hill.

       

       

0744 est la 412MI décrite plus haut.

       

0764 est une 335 Sport Scaglietti Spyder. Elle fait partie des derniers spyders de sport à moteur avant produits par Ferrari. Elle a été exposée au Salon de New York en 1959 avant de briller en SCCA, avec trois victoires. En 1960, le moteur cassa et la voiture fut renvoyée à l'usine pour être remise en état. En 1962, elle fut renvoyée à New York, le moteur toujours cassé et ni Luigi Chinetti ni son propriétaire ne voulant la récupérer, elle resta sur les docks pendant plus d'un an.

       

       

 

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