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Cette année, Artcurial propose pas moins de 167 lots, presque autant que RM et Bonhams réunis. Il faudra bien ça pour résister à la concurrence car contrairement aux années précédentes, il n’y a pas de véritable lot phare en 2020. Artcurial nous a habitué à créer l’évènement, avec l’Alfa Romeo 2900B, la Ferrari 275 P (hélas retirée), la Dino Speciale, la Ferrari 335S ou la collection Baillon. Cela dit, il reste beaucoup de très belles autos. Les frais d’adjudication se montent à 16% + TVA jusqu'à 900 000 euros et 12% au delà. Je vous propose ci-dessous les prix frais inclus. 

Mardi soir à Rétromobile, c’est la soirée de gala en pré ouverture. Surprise en arrivant devant l’espace réservé à la vente Artcurial, c’est ouvert, contrairement à l’année dernière. Dans ce cas, à l’attaque ! Je plonge au milieu de cette masse de voiture en rangs d'oignon.

Avant d’entrer dans l’arène, ressortons une seconde à l’extérieur. En plus d’une dizaine de motos, Artcurial propose quelques bateaux dont ce Riva 32 Ferrari Special. A l’été 1988, les deux marques de luxe ont signé un accord pour la construction d’un bateau rapide et luxueux. Celui-ci, coque n°44, est le 36e des 37 exemplaires produits. Je ne sais pas trop où Ferrari est intervenu, hormis peut être pour l’aileron en carbone et la couleur Giallo Modena car la ligne est plutôt classique et les moteurs sont des V8 BPM 450 SC Vulcano. La marché ne s’y est pas trompé. Vendu neuf pour 400 000 dollars, il a été adjugé 95 000 euros, dans l'estimation.

A l’intérieur, le lot mis en avant dès l’entrée est cette Ferrari 275 GTB 6 carburateurs de 1965, châssis 6785. Elle fut livrée en Suisse à Siegfried Zwimpfer, qui l’emmenait aux courses sur un plateau tracté par une Ford Galaxy. Ayant fait dépouiller l’intérieur, il participa à sept épreuves en 1965, seize en 1966 et treize en 1967. C'était généralement des rencontres de niveau international avec des courses de côte comme celles de Cesana-Sestrières, Ollon-Villars, Mont Ventoux, Sierre-Crans Montana, Trento-Bondone mais aussi des compétitions sur circuits comme à Monza, Hockenheim ou Innsbruck. A l'issue de la saison 1966, il fut  sacré champion de Suisse de la Montagne, en catégorie GT et, en mars 1967, il prit part au Rallye Lyon-Charbonnières-Stuttgart Solitude mais fut malheureusement contraint à l'abandon à cause d'une sortie de route. En octobre 1967, Siegfried Zwimpfer céda sa Ferrari à Pierre Sudan, qui avait été son copilote à Monza en avril 1967. Il participa lui aussi à plusieurs courses de côte et aux 1000 Km de Monza 1968 mais, lors d'un déplacement pour se rendre en Belgique, la Ferrari tomba du camion qui la transportait. Sudan la fit réparer, puis la vendit en 1968. Ce fut la fin d’une carrière bien remplie. Aujourd'hui, elle se présente dans sa configuration du Rallye Lyon-Charbonnières.

       

       

Jamais restaurée, elle porte de nombreux stigmates qui témoignent de sa vie en compétition comme un tableau de bord dans un bois spécial, avec clé de contact déplacée vers la droite, une poignée de porte droite réparée avec une vis extérieure, des lanières de capot arrière en caoutchouc... La voiture est dotée d'un échappement latéral, de ses jantes Borrani Compétition d'époque (elles avaient été montées par Zwimpfer avant les 1000 km de Monza 1966, et furent retrouvées en 2013). Suite à un accrochage, l'aile avant droite fut légèrement touchée et la réparation du passage de roue fut effectuée à l'époque en utilisant une tôle de bidon d'huile.

       

Vendue 2.5 millions d’euros, plutôt vers l'estimation basse.

       

Je commence par un gros enchainement de voitures de compétition, ce qui n’est certainement pas un hasard. Elle m’intéressent plus. Voici une Jaguar XJ 220 C Le Mans, châssis 003. Après avoir largement participé aux victoires de Jaguar au Mans en 1988 et 1990, il était légitime que Tom Walkinshaw s’intéresse à la nouvelle supercar de la marque, la XJ220. En huit mois, TWR met au point une version compétition. Le moteur est le V6 de 3,5 litre à deux turbos déjà utilisé sur les prototypes XJR 10 et 11, qui peut développer jusqu'à 800 ch. Sur la XJ 220 C, cette puissance va être limitée entre 500 et 680 chevaux. Trois voitures sont fabriquées, celle-ci étant confiée à Paul Belmondo, Jay Cochran et Andreas Fuchs pour le départ du Mans 1993. Le châssis 003, en tête de la catégorie GT, abandonne à cinq heures de l’arrivée. 002 s’impose mais finit par être déclassée pour un problème lié à l'absence de catalyseur d'échappement, et malgré la conformité des voitures aux règles IMSA. 003 reviendra au Mans en 1995 mais abandonne de nouveau sur problème moteur. Vendue 1.08 million d’euros, dans l'estimation.

       

       

Voici ensuite une collection de trois TOJ 2 litres. La marque Team Obermoser Jörg a été créée en 1974 par un industriel passionné qui courait sur Lola T290 et était distributeur pour l'Allemagne des voitures GRD. GRD était une marque fondée par des anciens employés de Lotus Cars. Elle ne dura que de 1972 à 1975 mais la SS02 fut extrapolée de la GRD. Obermoser pilotait lui même ses voitures dans la plus grande tradition du sport automobile de l'époque. Les trois voitures sont présentées dans une très seyante livrée dorée Warsteiner.

Voici d'abord une TOJ SC204, châssis 12, qui courut en 1976, d'abord pour l'écurie d'usine puis pour un pilote privé. Le nom de la voiture signifie Sport Car, 2 litres, quatrième série. Deux exemplaires ont été produits, celui ci présentant une monocoque en alliage d'aluminium anodisé doré. Invendue à 180 000 euros.

       

Ici, la seule survivante des deux TOJ SS02, châssis numéro 2. La SS02 fut la première voiture construite par Jörg Obermoser, avec un moteur BMW 2 litres. Invendue à 190 000 euros

       

Et une TOJ SC03, châssis numéro 4, qui a succédé aux SS02. Cette voiture a remporté au moins deux victoires sur les dix courses où elle a été engagée. Elle est également équipée d'un moteur BMW 2 litres. Invendue à 140 000 euros, un triplé parfait!

       

Une Serenissima MK 168, châssis 001. La Scuderia Serenissima du Comte Volpi a construit très très peu de voitures sous son propre nom. Trois d’entre elles ont créé l’évènement ici l’an dernier et voici la toute dernière. Son histoire est intéressante. En 1965, Bruce Mclaren cherchait un moteur à installer dans sa première F1, la M2B, en remplacement du moteur Ford, trop lourd. Serenissima lui confie alors deux de ses V8 trois litres, légers et compacts, conçus par Alberto Massimino. De son coté, le comte Volpi récupère un châssis McLaren de prototype CanAm. Son équipe y installe dans un premier temps le V8 Massimino et, pour différencier la voiture des McLaren, réalise une carrosserie spéciale, en fibre de verre fermée, dotée de portes articulées sur le toit. La voiture est engagée le 15 août 1968 à sa première course, la Coppa Città di Enna, à Pergusa en Sicile. Qualifiée en première ligne, elle termine à la deuxième place. Pourtant, le comte Volpi décide de la modifier pour la saison 1969. Entretemps, il a engagé Alf Francis, ancien mécanicien de Stirling Moss qui a travaillé pour Lotus et qui dessine une culasse à trois soupapes par cylindre pour le V8 Serenissima. C'est ce moteur qui équipe la deuxième version de la McLaren-Serenissima, dotée par la même occasion d'une carrosserie complètement nouvelle. Réalisée en métal "Avional" riveté, en collaboration avec Drogo, elle présente une forme proche de la McLaren M8A CanAm. La première carrosserie est d'ailleurs incluse dans la vente. 

Hélas, la nouvelle voiture se révèle très instable et connait des problèmes de fiabilité. mais cela ne l'empêche pas de prendre part en 1969 à plusieurs épreuves internationales où elle affronte les Ferrari P3/P4, Lola T70, Alfa 33, Porsche 908 et Ford GT40. En octobre à Innsbruck, pour le Preis von Tyrol, Williams décroche la sixième place et pour sa dernière course de l'année, le 12 octobre sur le Salzburgring, il est en première ligne à côté de deux Porsche 908 d'usine et décroche une très belle troisième place. Ces résultats témoignent du potentiel de la voiture, qui n'a pu être complètement développée malgré tous les efforts de l'équipe. En effet, Giovanni Volpi commence à se désintéresser du sport automobile et s'en écarte, cessant de financer Serenissima qui ne tarde pas à fermer ses portes. Auparavant, la voiture est encore envoyée début 1970 en Argentine pour la série Temporada et prend part à deux épreuves dont les 1000 Km de Buenos Aires, où elle est contrainte à l'abandon. Il y a deux ans, la restauration a été menée à bien par Giuliano Giuliani, le chef mécanicien qui était en charge de la voiture à l'époque. La carrosserie est en état d’origine. Nul doute que je me serais davantage attardé dessus si j’avais étudié le catalogue avant de venir… Vendue 900 000 euros, sous les estimations.

Ici une DB HBR4 Coach surbaissé de 1959, châssis 1110, dite « Le monstre ». Cette voiture a été conçue par André Guilhaudin, agent Panhard à Chambéry, sur base de HBR4. Sur ses directives, la carrosserie Chalmette, basée à Grenoble. Abaisse le pavillon de 12 cm. Le tronçonnage de la carrosserie se poursuit avec la suppression de la baie de pare-brise originelle. Celle-ci est remplacée par un encadrement de lunette arrière de Panhard Dyna Z1. L'inclinaison de cette dernière a été adaptée à une recherche aérodynamique maximale. Les portières sont formées en aluminium dans un mouvement prolongeant l'inclinaison de la partie avant. La voiture fait ses premiers pas en compétition dès septembre au Tour de France Auto sous le N° 111, se classant 8ème au scratch et remportant l'indice en GT. Dans la foulée, elle remporte sa catégorie et se classe 5ème au scratch au Critérium des Cévennes. Les résultats obtenus par cette voiture privée ne manquent pas d'attirer l'attention de René Bonnet. Ce serait à cette époque et au sein même de l'équipe D.B que cette voiture sera surnommée " Le Monstre ". Dans la foulée, René Bonnet demande à Jacques Hubert d'étudier une version surbaissée du coach, qui aboutira sur la production d'une dizaine de voitures.

En fin de saison, l’aérodynamique est revue au niveau des passages de roues, des ailes et du dessous de l’auto, entièrement caréné en tôle d'aluminium. La saison 1960 s'amorce avec le Rallye Monte-Carlo auquel la voiture participe sous le N°4. Le binôme Guilhaudin / Rey y sera contraint à l'abandon. Le 5 et 6 mars suivants, l'équipage prend part au Rallye Lyon-Charbonnières, puis prend part au Tour de France du 15 au 23 septembre sous le N°109 et se classe 4ème à l'indice en GT et 12ème au scratch. En 1961, " Le Monstre " fait ses premiers pas en endurance en participant aux 24 Heures du Mans. Elle est équipée d'un moteur d'usine de 848 cm3 préparé chez D.B. Véritable poids plume, l'auto pèse 559 kg. Elle la deuxième place à l'indice énergétique et la 20ème au général. La voiture effectue son ultime saison de course en 1962, contrainte à l’abandon au Tour de France et terminant onzième au Critérium des Cévennes. La 275 GTB ci-dessus est présentée comme ayant un pédigrée de course impressionnant, ce qui est vrai mais cette DB a couru à la fois au Mans et au Monte Carlo, ce n’est pas rien. Vendue 173 000 euros, vers l'estimation haute.

Une Chevron B60, châssis 302 à moteur Mazda Wankel de 1300 cm3, ex Jean Blaton. Vendue 42 900 euros, sur l'estimation basse.

Un tracteur Porsche Diesel Type 218, invendu, avec à ses côtés, un TAG Croco 4x4 Amphibie. CroCo AG est une société suisse appartenant au groupe TAG, mieux connu pour ses performances en Formule 1 avec les équipes Williams et McLaren. Celui-ci a été livré au Corps Forestier, en Italie du Nord. Vendu 38 144 euros. Commencez à stocker les tracteurs de débardage, on ne sait jamais !

Ah, je reconnais la poussière sur cette Audi Front 225 cabriolet, c'est celle de la Collection Baillon. En 2015, le buzz avait vraiment été très fort et certains acheteurs avaient peut être perdu le sens de la mesure, histoire de participer à cette exceptionnelle dispersion. Aujourd'hui le soufflé est retombé et cette voiture achetée 57 000 euros il y a 5 ans est partie pour 17 880 euros, ce qui semble encore important.

       

Même provenance pour la Packard Super Eight cabriolet, achetée 29 800 euros et cédée 9 536 euros aujourd'hui. Dans le même genre, je n'ai pas fait de photos mais une Hotchkiss "Gascogne" revendiquant 114 000 euros de frais de restauration a été adjugée pour 26 224 euros, alors même qu'elle a été achetée ici pour 38 000 euros il y a trois ans. Et c'est sur l'estimation haute.

       

Ex-collection Baillon également pour cette Facel Vega Excellence, châssis EX1 B086. Elle a déjà bien meilleure mine qu’en 2015, quand elle avait trouvé preneur pour 139 000 euros. Vendue 91 600 euros, sous les estimations.

       

Un Combi Volkswagen T2 Campmobile qui n’a que 1600 kilomètres d’origine. Livré en 1978 dans le Colorado, le couple qui l’a commandé découvre avec stupéfaction la boite mécanique. Après un premier périple de 1500 kilomètres, l'expérience leur a sans doute été désagréable puisque le Combi est remisé jusqu’en 2018 ! Il est donc entièrement d’origine, voire neuf. Bien vendu à 101 300 euros.

Et la version T1 Samba-bus 21 fenêtres découvrable, adjugé pour 109 600 euros, au delà des estimations !

Cette Chevrolet Z28 Trans Am a été préparée pour la course dès sa sortie d’usine en 1969 par l’écurie Tom Norquest Martin Racing. Elle a principalement couru à Watkins Glen de 1970 à 1975. Calée à 60 000 euros.

Ensuite, une BMW 530 Production, ex-team JMS Racing. Elle a participé au Championnat de France des voitures de production avec de grands noms à son volant : J.C. Andruet, R. Metge ou encore J.L Schlesser. Elle participa à trois reprises aux 24 Heures de Spa entre 1979 et 1981, remportant la troisième place en 1980. Vendue 131 000 euros, dans le bas de l'estimation.

Une Marcos Mantis GTO, châssis 50329, conforme à la règlementation GT Open où elle courut de 2000 à 2006. Invendue

Cette Ford Escort Mk I RS 1600 Groupe II est une ancienne voiture d’usine qui a remporté le Rallye des 1000 Lacs avec Timo Mäkinen en 1973 Les enchères se sont arrêtées à 140 000 euros.

       

Une Lamborghini Murciélago, châssis 690, de première main. Vendue 149 000 euros, dans l'estimation

Sur des estrades signalant les lots plus dignes d’intérêt, voici deux Alfa Romeo qui ont la particularité de s'être côtoyées au Salon de Genève 1938. Deux quasi-jumelles carrossées en Suisse chez Worblaufen. D'abord une 6C 2300 B Pescara, châssis 813910.  Dernière enchère à 550 000 euros.

       

       

Et une 6C 2300 B Lungo, châssis 814064, invendue malgré une enchère à un million.

       

Une Maserati Bora 4.7, châssis AM117 362, invendue

Une très belle BMW 3.0 CSL, ayant participé à trois Tour de Corse historique. Invendue à 95 000 euros pour une estimation basse à 100 000.

Une Ferrari 550 Maranello, châssis 121378 de première main, vendue 121 600 euros, au delà des espérances.

Une Fiat Dino 2400 Spider, vendue 113 200 euros, sur l'estimation basse.

Une De Tomaso Pantera GTS, convertie en Groupe 3 en 2007 à Modène, avec des pièces usine, échouée à 150 000 euros

Une Ferrari 328 GTB, châssis 67499, vendue 59 600 euros sur l'estimation basse.

Une Lancia Delta HF Integrale Evo II, vendue 65 500 euros, sur l'estimation basse.

Une Ferrari 456M GT, ex-Max Cohen-Olivar, un pilote marocain ayant participé vingt fois aux 24 Heures du Mans, vendue 78 700 euros, dans l'estimation

Une Ferrari 208 GTS turbo, châssis 49485, développée en 1980 pour échapper à la pression fiscale italienne, grâce à son moteur deux litres. Vendue 63 200 euros, sur l'estimation basse.

       

Le nez dans les barrières, cette Alpina C1 2.3 fabriquée à 35 exemplaires a été vendue 55 600 euros, dans l'estimation.

Idem pour cette Ferrari 330 GTC, châssis 8723, vendue neuve au fameux George Embiricos et appartenant au même propriétaire depuis 1978. Vendue 387 400 euros.

Cette Rolls Royce Silver Cloud II LWB, châssis LCB92, a été modifiée chez George Barris (le créateur de certaines Batmobiles) pour l'actrice Zsa Zsa Gabor. Invendue à 72 000 euros.

       

Et voici une authentique AC Cobra 289 roadster, châssis COB6027. Comme le préfixe du châssis l’indique, il s’agit d’une voiture fabriquée en Angleterre par AC Cars, à conduite à droite. Elles présentent des badges "AC Cars" sur le coffre arrière et pas de "Cobra" ni "Powered by Ford". Au total, AC a produit 61 exemplaires (châssis COB ou COX de 6001 à 6062) de 1963 à 1966, soit beaucoup moins que Shelby qui en a fabriqué près de 600 dans son usine de Los Angeles. Celle-ci est entre les mains du vendeur depuis 1969. Elle a été remisée dans un garage de la région de Stockholm en 1971 et est donc dans un excellent état d’origine. Vendue 751 000 euros. A noter que juste à coté, j’ai ignoré une continuation Brian Angliss qui a été vendue près de 400 000 euros.

       

Cette 599 GTB, châssis 147109, a été mise à disposition de Michael Schumacher pour promouvoir le modèle et en parfaire le développement. Elle est donc restée une « voiture d’usine » jusqu’en 2008. Vendue 178 800, sur le haut de l'estimation

       

Quant à celle-ci, châssis 156243, elle dispose d’un argument imparable contre lequel même le baron rouge ne saurait lutter, une boite manuelle ! Seuls dix exemplaires européens en ont bénéficié. Vendue 281 200 euros, une sacrée différence !

       

Voici maintenant une Ferrari 126 C3 de 1983, châssis 068. Il s’agit de la première Formule 1 de la marque à coque en fibre de carbone, ce qui explique son apparition assez tardive dans la saison, Ferrari devant adapter ses outils de production. Quatre châssis participent au Championnat du monde à partir de juillet. En Autriche, Arnoux et 068 finissent deuxième derrière Prost. Puis le couple s’impose au Pays Bas avant que 068 ne soit cantonnée au rôle de voiture de réserve. Par la suite, elle devient propriété de Charles Pozzi puis de Michel Hommel qui l’expose au musée de Lohéac. Vendue 1.44 millions d’euros, le prix de l’authenticité. Et bien au delà des estimations.

       

       

Ici une Delahaye 135 Special, châssis 46625, dont 16 exemplaires ont été produits pour répondre au nouveau règlement de l’ACF et des 24 heures du Mans. Celle-ci a été livrée à Pierre-Louis Dreyfus. Le châssis court de 2700 mm est carrossé par Chapron et immédiatement vendue. Le nouveau propriétaire, qui ne manquait pas d’humour car il aimait prendre le pseudonyme de "Jacques Seylair", l’engage aux 24 heures du Mans mais doit abandonner. Vendue 918 000 euros, dans l'estimation.

       

Une Porsche 911 Turbo Slant Nose, qui est l’un des 38 exemplaires d’usine, vendue 143 000 euros, comme prévu.

Une Porsche 911 SWB, vendue 205 000 euros

Une Lancia Fulvia 1600 HF Fanalone, abandonnée à 65 000 euros malgré une estimation basse à 70.

Une Alfa Romeo GTA 1300 Junior, châssis 775897, qui a couru de 1970 à 1976 en Allemagne, notamment sur le Nürburgring. Non vendue, les enchères se sont arrêtées à 150 000 euros.

Cette Porsche 2.7 RS Lightweight, châssis 555, a été retirée de la vente au tout dernier moment.

Une Porsche 356 1500 Super Pré-A Cabriolet, châssis 60646, vendue 214 500 euros

Cette Porsche 911S dans sa teinte aubergine d’origine a été vendue pour 169 000 euros

Une Ferrari F40, châssis 84662, avec moins de 18000 kilomètres au compteur, a été vendue 1.1 million d’euros.

       

Une des treize Venturi 400 GT, dont la dernière enchère est montée à 170 000 euros alors que l’estimation basse était à 180.

Une Ferrari Scuderia Spider 16M, châssis 169860, invendue à 280 000 euros

       

Une Talbot Lago T23 Baby, châssis 93056, invendue.

Cette Ford Mustang GT390 Groupe 1 a été achetée par Johnny Hallyday dans le cadre d’un contrat avec Ford France lui imposant de faire l'achat d'une Mustang Gr 1 et de prendre part en 1967 à au moins trois épreuves sportives. Elle fait partie des 12 coupés Mustang engagés en compétition en 1967 aux couleurs de l'écurie Ford France, qui en a supervisé la préparation en conformité avec le Gr 1. Avec la rockstar, elle a participé aux trois épreuves prévues : le course de côte d'Autun (deuxième du Gr 1), la Coupe ACIF à Montlhéry (deuxième du Gr 1), et la course de côte du Mont-Dore (sixième du Gr 1). Vendue 244 400 euros.

Johnny Hallyday a également été propriétaire de cette Ford GT, dont il a fait l’acquisition en 2007. Vendue 375 500 euros

Une Delahaye 235 Coach par Letourneur et Marchand, châssis 818037, dont seuls quatre exemplaires ont été produits sous cette forme. Adjugée pour 47 700 euros.

Et une Talbot Lago T26L Record, châssis 103026, invendue

Une Panhard et Levassor X73 CS Spécial, châssis 99681, invendue

Une Delage D6 3L par Chapron, châssis 880330. Une des toutes dernières voiture de la marque puisque le dernier exemplaire sorti des ateliers portait le numéro 880334. Celle ci a été commandée par l'Assemblée Nationale pour son président Edouard Herriot. Comme les temps changent! Vendue 19 000 euros, pas vraiment une voiture de luxe.

Ici une Delage DMN Faux Cabriolet par Autobineau, châssis 32338, vendue 33 300 euros.

Une Delahaye 135 Sport par Chapron, châssis 47391, invendue.

Une Mercedes-Benz 320 Cabriolet A, invendue à 280 000 euros.

Autre lot phare, cette impressionnante Mercedes Benz 710 SS 27/140/200 hp de 1929, châssis 36223. Quelques doutes subsistent sur l’exposition du châssis nu au Salon de New York puis par son habillage chez Fernandez & Darrin. En tout cas, elle est certifiée par Mercedes-Benz Klassik au niveau mécanique. Le moteur de 7 litres développait 140 chevaux à 3200 tours mais la puissance passait à 200 chevaux une fois le compresseur enclenché. Les enchères se sont arrêtées à 4.9 millions

       

Ici une Bugatti Type 57, châssis 57162. Il s’agit de l’un des rares cabriolets carrossés par Vanvooren survivants. Vendue 500 000 euros.

       

Pas de vente pour cette Bugatti Type 57 « Paris – Nice », châssis 57300. Elle a été achetée par Gaston Descollas, agent Bugatti à Marseille et amateur de Rallye, qui l’a fit vraisemblablement habiller localement, chez Dubos. Elle prit rapidement part au Paris St Raphaël avec l’épouse de Monsieur, s’agissant d’un rallye féminin. Monsieur s’inscrivit ensuite au Paris Nice, qu’il remporta. Même classement au Rallye de la FNCAF et à celui des Alpes françaises, avant un abandon au Liège – Rome –Liège . Par la suite, la voiture reçut une carrosserie Ventoux par Gangloff. La voiture est ensuite restée chez le même propriétaire de 1940 à 2004, après quoi elle a retrouvé une carrosserie conforme à sa configuration torpédo du Paris Nice. Stop à 380 000 euros.

Troisième Bugatti de la vente, cette Type 37/44 Special, châssis 37334, à l’historique un peu incertain. Le châssis serait un Type 37 authentique dont le moteur 4 cylindres cassé aurait été remplacé par un huit cylindres compressé de Type 44, nécessitant plusieurs adaptations. L’essieu avant est de Type 43/44, la boite de vitesse a été changée plusieurs fois et la carrosserie est de type Grand Prix, tout comme le radiateur. Un muscle car avant l’heure aux origines hybrides qui est restée invendue, à 280 000 euros.

Une Talbot Lago Sport 2500 T14 LS, châssis 140011, produite à 54 exemplaires, invendue à 240 000 euros.

La même Talbot Lago Sport 2500 T14 LS, châssis 140006, chez le même propriétaire depuis 1964 et dans son jus, vendue à 176 000 euros.

Une Alfa Romeo 8C Spider avec 18 000 kilomètres au compteur, invendue.

Une Ford Mustand GT 390 Fastback, vendue 85 800 euros, sur le haut de l'estimation.

Une Ferrari 365 GTC/4, châssis 14833, sortie d'usine en Grigio Argento. Vendue 149 640 euros, sur l'estimation basse.

Une Ferrari 365 GT 2+2, châssis 11307, vendue 143 000 euros

Une Maserati 3500 GT par Touring, châssis 101*742, invendue à 110 000 euros.

Une Lincoln Continental Convertible de 1962, adjugée sur l'estimation haute à 50 000 euros.

Une Mercedes-Benz 600 Pullman, livrée neuve à l'état du Zaïre pour la flotte du Président Mobutu., vendue 238 400 euros.

Une Studebaker Golden Hawk de 1956, adjugée 41 700 euros.

Une Ferrari 250 GTE série I, châssis 2339, invendue à 250 000 euros

Une Maserati 3500 GTI Sebring Vignale, numéro de châssis 01535, vendue 238 400 euros.

Un Lamborghini LM02 (difficile de dire "une" dans ce cas là), châssis 12019, le 19ème produit sur 301. Non vendu à 170 000 euros.

Une Lamborghini Jarama 400 GTS, châssis 10442. Seulement 152 exemplaires ont été produits. Vendue 119 200 euros, sur l'estimation basse.

La 21ème Lamborghini Espada produite, châssis 7051, authentifiée par le Polo Storico. Les acheteurs ont lâché l'affaire à 190 000 euros.

Cette Lamborghini Diablo VT 6.0, a été livrée neuve à Olivier Panis. Invendue à 210 000 euros

       

et à ses cotés, une Diablo Roadster VT, adjugée pour 214 500 euros.

Une magnifique Countach LP500S, châssis 12740. Il ne lui manque que l'aileron pour être parfaite. Invendue à 260 000 euros.

       

       

Cette LP400 Periscopio, châssis 1120262, a été livrée neuve au chanteur Rod Stewart, directement en Australie. Une fois aux Etats Unis, Sir Stewart fait déposer le toit pour transformer sa Countach en targa. Le catalogue s'abstient judicieusement de montrer des photos de cette boucherie mais les habitués de Rétromobile se souviennent l'avoir vue dans les allées en 2013. C'est là que son propriétaire actuel l'a achetée est décidé de la remettre dans sa configuration d'origine. Ouf! Montée en vain à 700 000 euros.

       

Le seul souvenir qui reste de la Countach Targa est cette Junior réalisée par Agostini, estimée entre 30 et 40 000 euros.

Et la tarte à la crème de toute collection Lambo qui se respecte, le tracteur 2R. Vendu 17 900 euros, pour une Lamborghini dans le garage (ou plutôt la grange)

Un autre lot important, cette Porsche 906, châssis 906-115, qui a couru intensivement en Italie en 1966, avec notamment une victoire au classement général de la course Antignano-Monte Burrone, une deuxième place au général à la course Vittorio Veneto-Consoglio et plusieurs places d'honneur de catégorie. En 1967, elle a changé de mains et participe à des courses de côte, certains comptant pour le Championnat d'Europe. On la retrouve aussi à Innsbruck, Ollon-Villars, au Nürburgring ou au  Mont Ventoux. Enfin, elle continue sa carrière de fin 1967 à 1969 avec un troisième propriétaire.

       

Vendue 1.73 millions, dans son estimation.

Et que dire de cette Rondeau M378 Le Mans GTP, châssis 001? Elle a participé dix fois aux 24 Heures du Mans, un record, terminé cinquième en 1979, troisième en 1980 et deuxième en 1981! Entre 1978 et 1988, elle a participé à 19 courses à Monza, Spa, Brands Hatch ou Hockenheim. Bref, c'est un monument des courses d'endurance.

       

Arrêtée à 680 000 euros.

       

Une Ford Mustang Shelby GT 350, châssis 070, livrée en Suède. Invendue à 160 000 euros.

Une Ferrari 575 Superamerica HGTC, châssis 143794, adjugée 262 200 euros.

Cette 4L par Arman annonce la future vente André Trigano.

Tout comme cette Lamborghini 400 GT 2+2, châssis 01231

Une Lancia Aurelia B20S 2.5, châssis 1651, vendue pour 107 300 euros.

       

Une Delahaye 135 M Coach Aérosport par Letourneur & Marchand, avec un numéro de châssis original: 800700. Sur sept 135 Aérosport construites, seulement deux survivantes sont connues à ce jour. Celle ci est dans la même famille depuis 1959. Invendue à 100 000 euros.

Une Ghia 1500 GT, créée sur base de Fiat 1500 par Sergio Sartorelli, responsable du style chez Ghia. Non vendue.

Et enfin, toutes les voitures qui suivent sont issues d'une même collection:  une Mercedes-Benz 220 SE de 1960, en rare version coupé, vendue 45 300 euros.

 Une Mercedes-Benz 280 SL, vendue 65 500 euros

Une Mercedes-Benz 220, partie à 9500 euros

Une Mercedes-Benz 230 S, 10 700 euros

Une Mercedes-Benz 220 SE, 14 300 euros

Une autre, 13 700 euros, à moins que ce ne soit l'inverse.

Une Mercedes-Benz 600 Limousine, 91 800 euros

       

Une Mercedes-Benz 300 SE Coupé, 57 200 euros. Si vous avez l'impression que j'accélère, c'est parce que j'accélère, je n'en peux plus de rédiger toutes ces ventes.

Et une 190 SL, vendue 89 400 euros. ouf!

Artcurial proposait également de très nombreux lots annexes (176 en fait, Maitre Poulain aime les ventes fleuves), même si c'était moins fou que la collection de casques et de combinaisons de l'an dernier. Pas mal de voitures pour "enfants"

       

Un projet combinant un châssis de Maserati Birdcage construit chez Allegretti et un master de carrosserie.

Ici, une structure en fil de fer reprenant les formes de la 250 GTO, un museau de Ferrari 642, deux jantes Speedline pour F40, une partie d'aileron arrière

       

Un capot en carbone de Ferrari BB512 ayant potentiellement participé aux 24 Heures du Mans 1978

et même un siège éjectable, venant peut être d'un F86-Sabre!

Au final, Artcurial garde sa place de leader des enchères parisiennes avec près de 23 millions d'euros de vente. 70% des lots ont été vendus à 81% d'acheteurs étrangers et cinq lots ont dépassé le million d'euros. Ca c'est pour le verre aux deux tiers pleins. En privé, la maison parisienne ne pourra pas ignorer que 2020 a été l'année la plus faible depuis sept ans. Les années précédentes, le chiffre d'affaire a été, si l'on va à rebours, de 42.3 millions (Alfa Romeo 2900B), 31.8 millions (sans la 275P!), 34.5 millions (Dino Speciale), 55.7 millions (335 Sport), 46 millions (Baillon) et 29 millions.

Mais tout cela, ce ne sont que des chiffres. J'ai souvent dit (ou souvent pensé, au point de croire l'avoir dit) que je mesure la qualité d'une vente aux histoires que les voitures ont à raconter. Et si j'en crois la taille de certains paragraphes de cette page, cette année a été exceptionnelle avec beaucoup de voitures très intéressantes. Et ce n'est pas un hasard si, pour leur grande majorité, il s'agit de voitures de course. D'ailleurs, sur 5 lots millionnaires, 4 sont des voitures de course (et trois sont des Ferrari).

Par contre j'ai clairement souffert de deux facteurs: le sentiment d'être submergé et de devoir aller vite, lié au nombre de lots, à leur placement et au fait que je ne m'attendais pas à devoir traiter le mardi soir (même si rien ne m'y obligeait). Et d'avoir négligé d'étudier le catalogue au préalable, sans quoi je me serais davantage concentré sur certains lots sur lesquels je suis passé trop vite (comme la Serenissima).

 

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