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Deuxième temps fort traditionnel de l'hiver après Rétromobile, voici le Salon de Genève. Cette 88ème édition s'annonce assez calme, avec essentiellement des variations de gamme (488 Pista, Performante Spyder, GT3 RS...) et quelques nouveautés dévoilées officiellement depuis quelque temps déjà (McLaren Senna, Aston Martin Vantage...). Ce sera néanmoins un plaisir comme chaque année d'arpenter les allées, échanger avec les amis et faire quelques images. Et on n'est jamais à l'abri des bonnes surprises.

Je vais commencer par une anecdote "rigolote". Le jeudi précédant le salon, Besançon a été victime de son premier vrai épisode neigeux depuis plusieurs années. Au réveil, il y avait bien dix centimètres de poudreuse sur la route, avec une couche de verglas en dessous. Et apparemment les services techniques de la ville avaient passé une bonne nuit de sommeil. J'avoue que je me l'étais joué un peu à la parisienne, en comptant sur le réchauffement climatique pour m'éviter l'investissement en pneus neige cette année mais la première pente que j'ai essayé de gravir m'a vite ramené à la réalité: les pneus été à la limite du témoin, c'est pas top. Après quelques détours pour éviter les côtes, j'ai fini par arriver devant le marchand de pneus, dix minutes avant le personnel. Trente minutes plus tard, j'étais équipé comme pour le rallye des 1000 lacs, avec quatre pneus neige flambant neufs. En sortant de l'atelier il commençait à pleuvoir et le soir même il n'y avait quasiment plus rien. Le rapport avec le salon? C'est le souvenir de 2017 et le voyage sous la neige, fesses serrées, qui m'a incité à assurer au cas où je devrais une nouvelle fois rallier Genève sous les flocons (il y a quand même un passage à 1000 mètres d'altitude pour y aller). Au final, je suis parti vers 4h50 comme d'habitude, j'ai roulé sur une belle route noire tout du long et j'aurai mis les pneus pour exactement 30 minutes mais bon, ils ne sont pas perdus. La circulation étant assez dense, je suis arrivé vers 7h25, pile au bon moment (et avec deux heures d'avance sur 2017).

Comme d'habitude, ma première destination a été le stand Ferrari, vous vous en doutez. Deux Pista sont encore sous bâche. Pour l'instant on ne peut en voir que le moteur V8 Turbo.

Je me dirige d'abord vers l'atelier Tailor Made. C'est un peu le seul endroit où il y a du suspense. Cette année, voici donc une 488 d'une couleur très inhabituelle.

       

       

J'aime beaucoup, elle ne ressemble à aucune Ferrari que j'aie vue jusqu'à maintenant.

       

Apparemment il s'agit d'un hommage à la patrouille acrobatique italienne, les Frecce Tricolori.

       

Plus audacieuse, cette Portofino en Oro Chiaro.

Le temps de prendre un café ultra-serré au bar, et je me dirige vers le reste du stand

où se trouvent une 488 Spider

       

une Portofino

       

et une Lusso aux côtés d'une 812 Superfast.

       

       

La conférence de presse est à 10h30 donc il n'y a pas trop long à attendre avant de découvrir la petite nouvelle. Tant mieux. Je fais quelques pas et je tombe chez McLaren. Ainsi voilà donc la fameuse Senna!

Le moins que l'on puisse dire est que ça n'a pas été le coup de foudre avec celle-ci. McLaren a poussé à l'extrême le concept de "La fonction définit la forme" qui me désespère dans l'automobile moderne. Les chiffres sont impressionnants en tout cas: 800 chevaux, 800 kilos d'appui, moins de 1200 kilos à sec. Aspect positif tout de même, la marque semble avoir compris que le poids de batteries et la sportivité extrême n'étaient pas forcément compatibles et revient à un bon vieux V8 4 litres bi-turbo sans hybridation. Le 0 à 200 km/h est réalisé en 6.8 secondes (0.5 plus lent que la Chiron) et 100 mètres suffisent à revenir à l'arrêt complet.

       

La carrosserie est entièrement en fibre de carbone, évidemment. La totalité de l'équipement intérieur ne pèse que 60 kilos, dont 3.35 kilos pour chaque armature de siège, la garniture étant concentrée sur 7 points de pression plutôt que sur tout le siège. Toutes les lignes sont dédiées à l'aérodynamique et au refroidissement. L'échappement en titane sort à la verticale sous l'aileron. Les 500 exemplaires prévus sont, selon la formule consacrée, déjà tous attribués.

Dans l'espace MSO, voici une deuxième voiture avec une carrosserie entièrement en carbone verni et avec quelques touches rappelant les couleurs du Brésil. En tout ce sont près de 1250 heures qui ont été consacrées à la carrosserie.

       

       

Les jantes sont un nouveau modèle ultra-léger en carbone, réservé à la Senna. Honnêtement la voiture passe mieux en vrai qu'en photo et le carbone vernis fait toujours le job pour impressionner le badaud.

       

Un petit hommage sympa.

Comme chaque année, je vais essayer de vous faire un petit bilan de la santé des constructeurs, pour ceux qui auront publié leurs chiffres en tout cas. En 2017, McLaren a vendu 3340 véhicules, pour deux tiers des Sports Series et un tiers des Super Series. L'Amérique du Nord représente 37% du marché total. La marque va ouvrir un deuxième site de production dans le Yorkshire, le McLaren Composites Technology Centre en 2019 pour y produire les monocoques en carbone (actuellement sous traités). En plus de la Senna, l'Ultimate Series devrait rapidement s'enrichir d'un nouveau modèle, codé BP23, dont l'objectif sera de dépasser la vitesse maximale de la légendaire F1: 391 km/h. Les premiers teasers annoncent une ligne beaucoup plus fluide. Croisons les doigts.

Chez Ford, voici une Fiesta WRC et la Ford GT GTE

       

Cette superbe Mustang GT 390 Fastback a été restaurée de façon à ressembler à l'exemplaire conduit par Steve McQueen dans le film Bullit,

       

ce qui n'est pas un hasard puisqu'à l'occasion des 50 ans du film, Ford présente une série spéciale de sa Mustang. La Bullit est vêtue de Dark Highland Green, dispose de 464 chevaux et sera disponible en Europe!

Traditionnellement le matin du mardi est consacré par défaut aux préparateurs, car la plupart des nouveautés est encore sous bâche dans l'attente des conférences de presse. Me voilà chez MAT, la Manifattura Automobili Torino, qui fait revivre un projet Pininfarina qui date maintenant de 2010, la Stratos. Il y a huit ans, Pininfarina avait proposé ce concept basé sur un châssis et une motorisation de F430 Scuderia, pour se voir opposer immédiatement un véto de la parte de Ferrari. Aujourd'hui, Michael Stoschek semble déterminé à trouver 25 clients prêts à sacrifier leur Scuderia pour encore plus d'exclusivité (et ajouter quelques centaines de milliers d'euros bien sûr).

Aux côtés de la nouvelle incarnation se trouve une des originales. Une semi-bonne idée car la différence de gabarit saute aux yeux et on s'aperçoit que rien ne vaut la finesse et la légèreté des anciennes.

       

       

       

       

       

Chaque année, une voiture de course se trouve engoncée sur le stand le plus stupide du monde. Cette année, il s'agit d'une 488 Challenge.

Chez le préparateur japonais Liberty Walk, spécialiste des ailes rivetées, voici d'abord une Aventador

       

       

Une Nissan GTR

       

Une Mustang et une BMW, pour lesquelles je pense que le kit carrosserie n'est pas loin de coûter le prix de la voiture.

       

Bon mais si je suis venu en priorité chez Liberty, ce n'est pas pour voir des lignes d'échappement. A vrai dire c'est la première grosse déception du salon: cette année, pas de geishas en kimono! Mais pourquoi? Après Hankook, il fait que ce soit LB qui renonce déjà, c'est trop cruel!

Du coup je vais noyer mon chagrin chez Mansory. Devant la Bugatti Veyron Vivere Diamond Edition by Moti par exemple. Les modifications apportées sur les ailes, l'avant ou le diffuseur ne sont pas évidentes à repérer sous cette forme de carbone baptisée "Collage de marbre".

       

La 812 Superfast est elle aussi martyrisée et subit le traitement "Stallone". Quelle horreur. Déjà que je n'aime pas trop les phares de la version de série alors là, c'est le comble.

       

Une McLaren 720 S First Edition, plutôt sobre du coup. L'Aston Martin DB11 Cyrus a vraiment une grande bouche.

      

Et enfin, ça suffira, la Rolls Royce Phantom Bushukan Edition. Ouf , bon ça c'est fait.

Pour nous remettre de toutes ces émotions négatives si tôt dans la journée, je me tourne vers des préparateurs un peu plus sobres, comme Brabus, qui présente comme d'habitude quelques classiques issues de sa division restauration

       

mais aussi ses missiles de 800 et 900 chevaux.

       

Chez Alpina, sobriété reste le maitre mot pour l'aspect extérieur mais le XD4 dispose tout de même de 4 turbos pour se propulser à 268 km/h.

       

Les berlines étaient aussi de sortie, magnifiques de discrétion.

       

Chez ABT, voici la RS5-R de 530 chevaux, un peu plus voyante

C'est un peu l'hécatombe chez les préparateurs, avec les absences de AC Schnitzer, Gemballa, Fab Design ou encore DMC. Arden propose cette F-Type SVR tandis que Startech revisite le Bentayga

       

Les russes de Topcar présentent cette 991 Stinger et Techart cette GrandGT Supreme sur base de Panamera Sport Turismo Turbo

       

Chez Chelsea Truck, voici le 6x6 Civilian Carrier, basé sur le Land Rover Defender, mais allongé de 88 centimètres. J'adore, c'est tellement politiquement incorrect (mais pas dans le sens Mansoryen du terme).

L'année dernière, Ruf et sa CTR 2017 avaient remporté haut la main le prix du coup de cœur du salon, et je n'avais pas été le seul dans ce cas. En tant que tenant du titre, je vais l'empêcher de se représenter cette année car la marque de Pfaffenhausen frappe encore très très fort. Voici la Ruf SCR, dévoilée par Simon Kidston et Alois Ruf.

Ceci n'est pas du tout une Porsche mais une plateforme entièrement conçue chez Ruf, avec châssis et carrosserie en carbone pour un poids à vide de 1240 kilos. Son bloc 4.0 litres atmosphérique de 503 chevaux est dompté par une transmission manuelle. De quoi donner des rêves humides à de très nombreux puristes.

       

Le plus impressionnant à mes yeux est ce cul tombant, très loin des derniers modèles de Porsche, comme au bon vieux temps du refroidissement par air.

       

Je ne sais pas comment ont été négociés les droits mais c'est sympa de la part de Porsche de laisser Ruf utiliser son indémodable design pour une production purement maison. Elle est à tomber, vraiment!

Voici également une SCR 4.2 litres, basée sur un châssis de 993 et équipée d'un moteur de 997 GT3

       

Une CTR3 Clubsport

       

En enfin une RTR à moteur turbo de 800 chevaux.

       

Chez Morgan, le temps n'a pas de prise. Le modèle +8 fête ses 50 ans et le moteur V8 BMW 4.8 litres actuel va faire ses adieux avec une série spéciale fabriquée à 50 exemplaires, disponible uniquement en bleu ou British Racing Green

       

A ses cotés voici une Morgan Plus 8 fabriquée en 1968, qui est restée propriété de la marque depuis le début.

Voici également une toute nouvelle Aero GT, à la carrosserie inspirée de la version GT3. Les huit exemplaires qui seront produits à la main seront les derniers de la lignée Aero 8. Morgan tournera ensuite la page des V8 atmosphériques, sans doute pour passer à la suralimentation.

       

Ici un EV3, le tricycle électrique.

       

On n'a pas souvent l'occasion de voir des voitures de Nascar en Europe. Même si cette Toyota Camry date de 2008, c'est quand même intéressant. Pour les passionnés, il s'agit d'une ex-Brian Vickers.

       

Il est 9h45, l'heure d'aller se positionner devant le stand Ferrari pour avoir une bonne place pour la conférence de presse. Petit à petit, les VIP arrivent. Piero Ferrari

Sergio Marchionne, le fossoyeur de la marque, qui dit tout est son contraire sans vergogne. Après l'annonce de l'apparition future d'un SUV dans la gamme, il a  récemment rallumé l'espoir d'un retour au Mans dans le cœur des tifosis les plus naïfs (ou les plus aveuglés par l'amour). Avant d'évoquer l'idée d'une continuation des 250 GTO à la manière de Jaguar avec ses Type D et XKSS. 

René Arnoux, toujours proche, et Sir Jackie Stewart

       

Enrico Galliera prend la parole, sans pupitre et sans notes, comme d'habitude.

Après une présentation rapide de la voiture, il est temps de lever le voile

puis de regarder le film promotionnel.

Et la voilà, en deux teintes différentes.

       

Honnêtement depuis douze ans que je fréquente les salons, bien peu de Ferrari m'ont plus d'emblée, au premier regard. C'est pourtant le cas de la Pista, en particulier grâce à cet avant très inspiré des versions GT3 et aux jantes dans le style des FXXK (mon autre coup de foudre)

       

Il n'y a plus que cette grosse échancrure dans l'aile arrière qui continue à me gêner depuis le début mais je m'en accommoderai. Alors que Marchionne fait tout pour me dégoûter de la Casa di Maranello, je dois dire que la Pista me redonne la foi.

       

Les Alfa Romeo Giulia et Stelvio Quadrifoglio sont proposées en version limitée Nring. Cent huit exemplaires de chaque seront produits pour célébrer les records établis sur le Nürburgring par ces deux modèles (pour un SUV et une berline quatre portes respectivement). Vous pourrez les reconnaitre à leur teinte Grigio Circuito et des éléments en carbone. La 4C reçoit elle aussi une déclinaison Competizione pour le coupé et Italia pour le Spider, toujours à 108 exemplaires. La Competizione reçoit une robe Grigio Vesuvio mat, l'Italia du Bleu Misano. Les deux sont équipées d'une ligne d'échappement Akrapovic.

       

En 2017, la production de la marque a progressé de 62% à 150 722 unités pour 120 000 ventes seulement, bien loin de l'objectif de Marchionne de 170 000 véhicules. Les Etats Unis par exemple ne représentent que 12 000 unités.

Chez Maserati, aucune nouveauté en vue mais la marque a livré 51 500 véhicules en 2017, en hausse de 22%. Les usines ont cependant été mises au chômage technique à partir de mi-décembre car les ventes de Ghibli et de Quattroporte semblent s'être sérieusement tassées. Le Levante tire la marque mais le quatrième trimestre 2017 est inférieur à celui de 2016. Il va falloir d'urgence augmenter le rythme des nouveautés pour garder la tête hors de l'eau. J’ai parfois tourné en dérision l’habitude de Porsche d’enchainer les dénominations (S, 4S, GTS, Turbo…) mais force est de constater que ça fonctionne et que ça donne l’impression d’un flux continu de nouveaux modèles, ce qui n’est pas forcément le cas des éditions Nerissimo présentées sur le stand au trident.

       

Chez Jeep, je n'ai retenu que cette Willys.

Certains constructeurs n'ont pas peur de louer des surfaces absolument gigantesques pour ne présenter que très peu de véhicules. C'est le cas de Volvo par exemple. Il faut dire qu'avec les absences de DS, Opel, Mini, Infiniti, Chevrolet ou encore Cadillac, les organisateurs ont intérêt à boucher les trous.

Voici l'un des gros coups de cœur de ce salon, apparemment partagé par beaucoup de gens: la Polestar 1. Polestar est une émanation de Volvo qui ne commercialisera que des modèles sportifs électrifiés. Filiale à 100% depuis 2015, elle devient une marque à part entière, dédiée à la sportivité.

       

La Polestar 1 est un coupé hybride motorisé par un 4 cylindres turbo aux roues avant et deux moteurs électriques aux roues arrière pour 600 chevaux. La commercialisation est prévue en 2019, avec une fabrication en Chine. Elle est superbe!

       

Au détour d'une allée, me voici devant la plus grosse surprise de la journée: un stand tout entier consacré aux voitures qui ont été exposées à Genève par le passé. Et pas n'importe lesquelles puisque voici d'abord le concept Pininfarina Maserati Birdcage, présenté ici en 2005 pour les 75 ans de Pininfarina.

       

Elle est construite sur le châssis carbone de la Maserati MC12 GT1, dont elle partage aussi le moteur V12. La carrosserie est également en carbone, avec une bulle en perspex. Un design qui n'est pas sans rappeler la Modulo.

       

Je suis hyper heureux d'avoir enfin rencontré cette voiture, qui était une grosse lacune jusqu'à maintenant. Et elle est vraiment à la hauteur de toutes mes espérances.

       

A ses côtés, la Lancia Sibilo de Bertone est... différente.

L'alignement est complété par la Lamborghini Marzal, présentée à Genève en 1967.

       

En face, pas moins de trois Bizzarrini

   

Commençons par cette P538, une voiture de course lancée en 1966. Initialement deux exemplaires furent construits avec un V8 Chevrolet. L'un des V8 fit ses débuts au Mans en 1966, abandonnant après trois heures. Un exemplaire équipé d'un V12 Lamborghini 4 litres fut commissionné par un pilote américain et Bizzarrini entreprit de construire un quatrième exemplaire avec un V12 3.5 litres mais la faillite de son entreprise l'empêcha d'aller au bout.

       

Au milieu des années 70, un ancien ingénieur de la marque, Salvatore Diomante, commença à construire des continuations. Leur nombre est peu clair, peut être jusqu'à huit.

       

       

Cet exemplaire est équipé d'un moteur Lamborghini mais impossible pour moi de dire s'il s'agit d'une originale ou d'une continuation (ou même d'une réplique).

       

Voici le concept Bizzarrini GTS Ghepardo, présenté ici en 2006. A l'époque, la société VGM Motors avait tenté de ressusciter la marque italienne, apparemment sans succès. Ca ressemble un peu trop à du Sbarro à mon goût.

       

Beaucoup mieux, la Bizzarrini Manta, présentée en 1968. Il s'agit du premier concept-car réalisé par Giugiaro pour sa propre société de design, Italdesign. La carrosserie en aluminium serait posée sur le châssis de la P538 ayant couru au Mans.

       

La voiture dispose de trois places, avec le conducteur en position centrale. Le moteur est un V8 Chevrolet.

       

Elle est superbe.

Ces deux Alfa Romeo étaient présentes ici même en 1938. Il s'agit de deux 6C 2300B, toutes deux carrossées par l'artisan suisse Worblaufen.

       

Cette Mini Meanie cache un moteur deux litres turbo en position centrale arrière, qui développe 220 chevaux. Apparemment cinq exemplaires sont prévus. Il s'agit d'une première mondiale.

Un tricycle Belcar, apparemment le seul survivant de son espèce, présenté à Genève en 1956.

Voici le seul exemplaire de la Soletta 750, présenté ici en 1956 également, basé sur la Renault 4CV

Le Concours Suisse est présent avec la Voisin et cette Miura.

Pagani reste la seule marque qui choisit volontairement d'installer des spots jaunâtres au dessus de son stand, pour une raison qui me dépasse. Bref, voici une Huayra Roadster, destinée à un client américain, une des 100 qui seront fabriquées. Pas moins de 40 exemplaires seront livrés en 2018. 

       

       

Et la fameuse Zonda HP Barchetta, dévoilée l'an dernier à Pebble Beach et présentée comme la vision parfaite de la Zonda selon Horacio Pagani. De fait, la voiture a été faite sur mesure pour le fondateur de la marque, même si deux autres exemplaires auraient été proposés aux clients les plus fidèles.

       

La HP reçoit un moteur de 789 chevaux, autant que la Huayra BC mais sans suralimentation. Pour ma part, je n'aime pas du tout les montants de pare-brise tronqués, qui laissent une drôle d'impression, comme s'ils avaient été coupés à la tronçonneuse.

       

Koenigsegg expose pour sa part deux Regera. La première, appelée Regera D'Elegance, arbore des teintes typiques de Bugatti, deux nuances de bleu. Mais après tout la marque de Molsheim n'est pas propriétaire de cette livrée (vue cette semaine également sur la dernière Lamborghini Centenario spider produite, d'ailleurs).

       

       

La seconde, finie en blanc cristal avec une bande de carbone nu, dispose du kit de performance "Ghost" à aérodynamique active qui augmente l'appui de 20%.

       

       

Ne cherchez pas, les 80 exemplaires de la Regera sont bien évidemment tous vendus (si t'as pas vendu toute ta production avant même d'avoir montré la voiture, t'as raté ta vie)

       

Enfin, voici une sublime CCX de 2006, le châssis 032, récemment repeinte en Royal Blue.

       

       

Sur le stand Zenvo I Rebellion, voici l'Oreca 07 qui a terminé seizième des dernières 24 Heures du Mans sous les couleurs Vaillante.

       

Et la Zenvo TSR-S, un exemplaire de 1200 chevaux homologué pour la route

       

dont la particularité est un aileron monté sur deux vérins pilotés qui lui permet de s'incliner dans tous les sens. Seuls cinq exemplaires sont prévus (ce qui laisse hélas penser qu'il est juste impensable d'en vendre davantage). Je ne demande qu'à voir l'intérêt de ce nouvel aileron mais je ne peux pas m'empêcher de penser que de nombreux ingénieurs y ont déjà pensé avant de le classer dans les fausses bonnes idées. A suivre.

       

Pendant qu'on y est, poursuivons l'escalade avec l'Hennessey Venom F5, une voiture dont l'ambition est de dépasser le record de vitesse de l'Agera RS (447.2 km/h). L'objectif affiché est la barre des 300 miles par heure, soit 482 km/h, une vitesse que Bugatti a officiellement déclaré hors de portée de la Chiron dans sa forme actuelle (info ou intox?). Avec Bugatti et Hennessey sur les rangs pour battre le record de Koenigsegg, 2018 devrait voir quelques runs mémorables. Ou dramatiques.

       

Comme les effets d'annonce coûtent toujours beaucoup moins cher que le véritable développement, la Corbellati Missile promet quant à elle d'être la première à passer la barre des 500 km/h, grâce à un V8 9 litres de 1800 chevaux. Ah, si tout était aussi simple! Espérons que la marque réussisse déjà à lever des fonds pour acheter un pot de peinture.

       

Eadon Green revient pour la deuxième année avec la Zeclat. L'Histoire jugera.

       

Skoda reste une bonne adresse pour déjeuner, avec une nourriture excellente. En remerciement, je vous montre le Concept Vision X, le futur petit SUV de la marque. L'avant est vraiment sympa!

       

Chez Volkswagen, voici la Golf GTI TCR qui devrait équiper le Sebastien Loeb Racing en championnat WTCR en 2018.

Il restait une surprise à découvrir chez McLaren. Le voile a été levé sur cette monstrueuse Senna GTR Concept. Quand on voit la taille du spoiler avant et du diffuseur arrière, on peut se demander si McLaren à bien apprécié l'homologation route de la P1 GTR par le préparateur Lanzante Motorsport. La facilité de la transposition pouvait en effet être interprétée par les esprits chagrins comme l'aveu que la GTR n'était pas aussi extrême que les communiqués de presse le claironnaient. Cette fois au moins pas d'ambigüité: impossible de rouler ailleurs que sur le billard d'un circuit.

       

On parle de 825 chevaux et une tonne d'appui aérodynamique. La production prévue serait de 75 exemplaires, assemblée à Woking courant 2019.

       

En fait, dans le cas de voitures réservées uniquement à la piste comme celle-ci, je me demande pourquoi les ingénieurs ne s'affranchissent pas complètement de la parenté avec une voiture de série et ne partent pas dans des délires plus complets, libérés des contraintes des homologations FIA. Prendre une base de LMP2 et faire une carrosserie vraiment folle et sublime? Il est sans doute plus simple et rentable de prendre une voiture de série (certes optimisée), de lui greffer d'énormes pelles à tarte devant et derrière, de crier "downforce, downforce!!" et de la vendre une fortune? Je vais arrêter avant de devenir trop cynique mais je suis sûr qu'il y a beaucoup de designers de génie qui seraient capables d'habiller un châssis de course pour en faire un truc beau et efficace plutôt que prendre un châssis de route et de le grimer en voiture de course.

       

Chez Mitsubishi, voici le concept e-Evolution, un  SUV électrique.

       

Chez Toyota, la TS50 n'est pas la principale attraction

       

Il s'agit de la GR Supra Racing Concept, une confirmation surprise du fait que Toyota est en train de travailler à la cinquième génération de Supra. Rappelons tout de même que la production de la Mark IV a cessé en 2002! Il faudra attendre encore un an avant de voir arriver la version de route mais bon, c'est presque une paille désormais.

       

Chez Honda, je me suis concentré sur les modèles de course, comme ces Civic Type R et TCR

       

et la NSX GT3

Coté Formule 1, Toro Rosso passe chez Honda pour sa motorisation. Un choix audacieux au vu des difficultés du motoriste en F1 depuis quelques années. Apparemment c'est Honda qui paie pour installer son moteur chez Red Bull.

Encore un concept SUV, le Lexus LF-1 Limitless

       

Très réussi, voici un concept Hyundai baptisé "Le Fil Rouge", qui devrait préfigurer la prochaine orientation stylistique de la marque, sous la direction de Luc Donkervolke. Et c'est plutôt alléchant.

       

Aston Martin a déménagé, laissant son emplacement à Polestar et récupérant celui d'Opel, plus grand. La marque a signé un partenariat avec Red Bull pour devenir sponsor principal de la Formule 1. Un peu le monde à l'envers qu'une marque de voiture paye un fabricant de boissons pour pouvoir inscrire son nom sur sa voiture mais c'est comme ça.

L'une des principales nouveautés du stand est la nouvelle Vantage, une voiture très compacte, plus courte qu'une Porsche 911. La rupture stylistique tant attendue est enfin là donc même si les petits phares avant sont un peu bizarres, pas question de se plaindre. Le châssis est en aluminium collé et riveté. Comme la DB11, elle reçoit un V8 4 litres biturbo en provenance d'AMG. Franchement je suis très heureux de voir Aston Martin sortir de l'ornière dans laquelle elle semblait profondément embourbée et tout ceci annonce beaucoup de potentiel pour l'avenir.

       

       

La version GTE est déjà prête et devrait courir au Mans dès cette année. Je ne sais pas si elle se montrera d'emblée aussi compétitive que sa devancière mais une chose est sûre: elle en jette!

       

       

En réalité, le partenariat entre Red Bull et Aston Martin date de 2016. Les ingénieurs des deux marques ont travaillé ensemble pour créer la Valkyrie, avec notamment le concours d'Adrian Newey. L'hypercar est aujourd'hui présentée en version AMR Pro, une version réservée exclusivement à la piste. Le V12 6.5 litres atmosphérique développe 1115 chevaux pour un poids annoncé de 1000 kilos. Tout comme la Senna GTR, elle est capable de générer plus d'une tonne d'appui.

       

       

Le gain de poids a été réalisé grâce à une carrosserie en carbone plus fine, des vitres en polycarbonate et la disparition de tous les équipements de confort. La livraison des 150 Valkyrie de route devrait commencer en 2019, alors que les 25 AMR Pro seront lancées en 2020.

       

       

       

Même si je préfère les carrosseries profilées à celle segmentées et discontinues comme celle de la Valkyrie, je dois avouer qu'il s'agit de la supercar la plus excitante du moment. Même si elle ne répond pas exactement au cahier des charges que j'ai proposé plus haut, puisque dérivant d'une version homologuée pour la route, elle est vraiment... alien, ne ressemblant à rien de ce que l'on a pu voir auparavant. A coté d'elle, la Senna GTR reste une voiture plutôt "ordinaire". Je ne sais pas si l'on aura un jour la chance de voir un duel Senna GTR contre AMR Pro mais il vaudra sûrement la peine.

Il reste une autre nouveauté à découvrir sur le stand, qui laisse assez songeur.

Il s'agir du concept Lagonda Vision. Un peu comme Polestar pour Volvo, Lagonda devrait devenir la division électrique d'Aston Martin.

       

Sans moteur thermique, et avec des batteries implantées sous le plancher, l'habitacle devient très spacieux. L'intérieur semble très sympa mais qu'est ce qu'elle est laide! Et il faudra faire attention en ouvrant les portes.

       

Bon, hormis cette drôle de baleine, le stand Aston est le plus excitant que j'aie vu depuis que je couvre les salons et ça fait vraiment plaisir.

Tout le contraire de Jaguar, dont la principale attraction est le SUV électrique i-Pace.

       

En réalité la véritable attraction du stand est cette XJ6 commandée par Nicko McBrain, le batteur du groupe Iron Maiden. Il a demandé au département Jaguar Land Rover Classic Works de s'occuper de sa XJ6. Au total ce sont 3500 heures qui ont été nécessaire pour revoir toute la voiture, avec des pare-chocs spécifiques, des ailes élargies, des feux à LED ou le quadruple échappement. L'intérieur dispose d'un écran tactile, de caméras de recul et d'un système audio de 1100 watts. Le moteur est un 6 cylindres en ligne de 4.2 litres.

       

Je fais ensuite un tour vers l'exposition Tag Heuer, qui réserve une bonne surprise avec cette Mirage M1, châssis M10002, prêté par la collection ROFGO. Tout n'est cependant pas clair à propos de cette voiture, certaines sources indiquant que suite à un accident, 10002 fut reconstruite sous sa forme originale, celle de la GT40 P/1074.

       

Ici ce qui est probablement le dernier exemplaire de Super Levêque, une marque qui construisit environ 26 voitures de 1911 à 1914

       

Et enfin, une nouvelle Vantage dans une robe très audacieuse.

Sur le stand de la Revue Automobile, voici la Pininfarina Sigma

        et

et un peu plus loin la fameuse Chevrolet Corvair Testudo par Bertone, présentée à Genève en 1963.

       

       

Chez Good Year, une Cobra dont je ne saurais dire si elle est vraie ou non.

Chez Alpine, les premiers exemplaires de la Première Edition commencent à être livrés et la marque présente deux nouvelles versions, baptisées Pure et Légende. La version Pure, ou plutôt puriste, est la plus légère des deux, et la plus dans l'esprit de la berlinette. La Légende est beaucoup plus équipée, avec caméra de recul, hifi et sièges réglables.

       

Mais la plus intéressante pour moi est la version GT4, dont le développement et la production a été confiée à Signatech, qui est déjà impliqué dans la version LMP2 et l'Alpine Europa Cup. L'objectif est ambitieux: produire une centaine de GT4, l'A110 Cup pouvant être convertie grâce à un kit spécifique. La concurrence s'annonce rude puisque tous les grands constructeurs ont senti le filon et investi la catégorie: Audi, Porsche, McLaren, Aston Martin ou encore Mercedes. Que des adversaires de valeur contre qui la victoire serait Ô combien gratifiante.

       

       

Peugeot présente sa nouvelle 508 à l'ombre d'un lion gigantesque et impressionnant. La 508 est très jolie sous ses airs de coupé 4 portes. Reste à découvrir si elle trouvera son public.

       

Je vous propose de revenir un moment sur les voitures de carrossiers, avec cette IsoRivolta Vision Gran Turismo par Zagato. Cette voiture fait partie de la longue et passionnante série conçue pour courir virtuellement dans le jeu Gran Turismo. Elle pourrait néanmoins faire l'objet d'une hypothétique série de cinq exemplaires, sur un châssis carbone avec une mécanique de Corvette. Par rapport aux dernières productions de Zagato, je dois dire que celle ci est dans la moyenne haute.

       

Ici la Zerouno Duerta d'Italdesign, version découvrable motorisée par le V10 de la Huracán et qui sera produite à cinq exemplaires, comme le coupé.

       

       

La voiture volante conçue par Airbus et Italdesign est de nouveau présente, mais elle arbore désormais aussi les anneaux d'Audi, qui se joint à l'aventure grâce à son expertise en voiture électrique et autonome. Airbus s'occupe quant à lui de la partie drone qui vient se fixer au toit pour emporter la voiture dans les airs.

Touring Superleggera propose une nouvelle Disco Volante, dans la teinte typique des 8C

mais surtout un nouveau concept, sur base de Maserati Gran Turismo: la Sciadipersia, dont dix exemplaires devraient voir le jour. Elle rend hommage à la Maserati 5000 GT du Shah d'Iran (d'où son nom), produite il y a 60 ans.

       

       

Chez les chinois de Techrules, la REN est de retour avec ses six moteurs électriques qui développeraient 1300 chevaux alors qu'une turbine en appoint permettrait de parcourir 1150 kilomètres avec 80 litres de carburant. Ce prolongateur d'autonomie qui prend le relais une fois les batteries épuisées est cependant beaucoup moins puissant (de l'ordre de 100 chevaux).

La version civile est accompagnée d'une version RS, taillée pour le circuit avec une seule place au lieu de trois.

       

               

De son coté, la marque de Dubaï W Motors montre sa Fenyr Supersport dont le moteur six cylindres à plat a été développé chez Ruf

       

Pininfarina a programmé une conférence de presse un peu tardive mais voici ses modèles: d'abord la H2 Speed dans sa version définitive. Le concept car présenté il y a deux ans devrait finalement entrer en production. Douze exemplaires de cette voiture de piste à hydrogène sont envisagés. 

       

Il y a bien longtemps que je n'avais pas eu de coup de cœur sur le stand Pininfarina mais cette HK GT est vraiment superbe. Elle a été dessinée pour la marque de Hong Kong Hybrid Kinetic qui compte la motoriser avec quatre moteurs électriques développant 1088 chevaux. Le bla bla habituel mais en tout cas le style est magnifique.

       

Pour terminer, voici le IED Hyundai Kite, réalisation de l'école de design de Turin. Ce buggy de plage moderne n'a pas pour vocation d'être mis en production, c'était juste pour l'exercice de style.

C'est tout pour ce premier jour, qui n'a plus de journée presse que le nom, tant il semble envahi d'invités et de VIP en totale roue libre. La foule devient vraiment importante (sans rapport avec une ouverture au public le weekend, c'est entendu). Je compte sur les premières heures de la matinée demain pour refaire un tour des principaux stands (les VIP ne se lèvent pas tôt). Avant de dormir, il y a un sujet hors automobile qui a fait du buzz jusqu'au journal de 20h00, celui des hôtesses.

               

Si j'en crois les commentaires que je reçois après mes reportages sur les salons de l'auto, beaucoup de mes lecteurs (je ne suis pas sûr d'avoir beaucoup de lectrices) restent friands de jolies femmes. Hélas pour tous ces vilains pervers l'affaire Weinstein, et ses suites, ont semble-t-il amené pas mal de monde à confondre relations sexuelles non désirées et liberté d'exercer un métier de son choix. Et comme en marketing l'image est tout, beaucoup de constructeurs ont décidé d'éviter le bad buzz en renonçant à parer leurs véhicules de jolies demoiselles comme c'était jusque là la tradition. Une tradition dont chacun est libre de penser ce qu'il veut, des féministes aux libértaires. On peut y voir d'un coté l'instrumentalisation du corps de la femme comme objet du désir de l'homme, ou de l'autre un job pour étudiantes (certes discriminées sur leur physique) qui peuvent gagner facilement un peu d'argent. Si j'en crois les témoignages de ces dernières, elles ne se sentent pas spécialement salies par le regard des gens, une fois écartés les inévitables gros lourds.

               

               

Bon, si je ne venais que pour les filles, j'irais soit faire des photos au salon de l'érotisme ou, plus facile à annoncer à madame, à celui du tuning. Si demain il n'y avait plus d'hôtesses sur les stands, je n'en mourrais pas. C'est juste un moment un peu léger qui disparaitra entre deux photos de 3/4 avant et de 3/4 arrière. Après, si je peux me permettre d'exposer ma solution, ce serait peut être d'avoir un peu plus de mixité dans les hôte.sses et de présenter des couples (ce qui se fait déjà mais bien peu). L'homme étant bien évidemment rémunéré 20% de moins, sa plus-value restant moindre dans ce monde de machos (jusqu'à ce que j'aie 50% de lectrices en tout cas).

               

En tout cas cette année, c'est très clair: pas de filles chez Lamborghini ou Maserati, terminé les habituées chez ABT, fini chez Abarth, plus de dos nu chez Rimac, grosse réduction chez Skoda... Les seuls qui s'en fichent complètement, c'est Alfa Romeo, ou rien n'a changé.

               

               

Une dernière chose et j'arrête avec ça. Si l'hôtesse potiche est en voie de disparition, l'égalité impose à contrario qu'il y ait plus de "techniciennes" pour présenter les voitures. Ce que l'on perd d'un coté, on le gagne en quelque sorte de l'autre (car bien que cela soit illégal, nul doute que là aussi le physique soit pris en compte dans le recrutement). Pour ma part, il se pourrait même que j'y gagne au change car j'ai toujours préféré les "girl next door" aux canons de la mode trop maigres, et au final leur tenue n'est pas si importante. En témoigne d'ailleurs mon top pour l'édition 2018 (je sais c'est sexiste de classer les femmes sur leur physique)

               

               

Mercredi matin, je suis devant le vigile à 7h30 et je pars directement vers le stand Ferrari pour détailler la Pista. Le seul stand que je traverse en chemin est celui de Dodge, qui présente une Challenger SRT Demon, une bête de drag qui développe 840 chevaux.

A 7h35 je suis devant l'entrée mais le photographe officiel est encore en train de faire des plans larges. Comme s'il n'avait pas pu faire ça un quart d'heure plus tôt!

       

       

Dix minutes plus tard, feu vert. Revenons donc sur la V8 la plus puissante de l'histoire de Maranello. Le V8 de 3.9 litres délivre 720 chevaux, grâce à 50% de composants inédits.

       

 En tout ce sont 90 kilos qui sont gagnés par rapport à la 488 GTB, avant notamment des jantes en carbone, une première pour la marque.        

       

Le nom de la voiture a été choisi car elle bénéficie de transferts de technologie sans précédents de la part des 488 Challenge et GTE (ce qui me semble être un minimum mais bon, c'est l'argument mis en avant dans le communiqué de presse). Le refroidissement et les turbos sont dérivés des Challenge alors que l'aérodynamique vient directement de l'expérience de la course: le S-Duct avant de la F1, le diffuseur arrière de la GTE. Je vous fais grâce de tout le blabla car je trouve que le physique de la voiture parle de lui même. Pour ma part, encore une fois, j'adore.

       

  

Comme sur toutes les déclinaisons ultra-sportives, l'intérieur est dépouillé au maximum, mais on s'y sent bien.

       

        

Un petit point financier avant de quitter la casa di Maranello? En 2017, 8398 ont été livrées, une hausse de 4.8%, grâce a une augmentation de 25% du volume des V12. Le chiffre d'affaire a augmenté de 10% à 3.417 milliards d'euros, grâce aux ventes de véhicules mais aussi à la bonne activité de Maserati (dont les moteurs sont fabriqués à Maranello). Le bénéfice net est de 537 millions d'euros, en hausse de 26.4% tandis que la dette est tombée à 473 millions. On peut noter que les marchés français, italiens et britanniques ont connu des croissances à deux chiffres. En 2018, la marque espère faire aussi bien, en augmentant sa production vers 9000 unités mais d'ici 2022, l'objectif est de doubler le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) à 2 milliards d'euros. L'effet SUV est déjà intégré. En tout cas, les annonces de Marchionne plaisent aux actionnaires puisqu'un an après son introduction en bourse, le cours de l'action a doublé, à 100 euros. Hélas, satisfaction des actionnaires et passion ne vont pas forcément de pair.

       

       

Je monte ensuite vers le groupe VAG, en commençant par Bugatti qui nous fait un petit tour de passe passe en allégeant la Chiron de 18 kilos (oui, 18, sur 1995 à vide) et en lui adjoignant le qualificatif de Sport. Le dynamisme et la maniabilité auraient été revus. Je ne sais pas ce qu'en penseront les quelques propriétaires déjà livrés mais peut être qu'une mise à jour de leur exemplaire serait de bon aloi.

       

       

Chez Bentley, la nouvelle Continental est en bonne place. Après tout sa présentation officielle ne date que de quelques mois.

       

       

Vous allez comprendre pourquoi toutes les marques veulent se jeter sur les SUV: en 2017, Bentley a produit 10552 voitures légèrement en baisse par rapport à 2016, ce qui s'explique facilement par la transition entre l'ancienne et la nouvelle Continental) dont... 46% de SUV. La marque est tout juste à l'équilibre avec un bénéfice de 55 millions d'euros.

       

La nouveauté de ce salon est le Bentayga Hybride, premier véhicule électrifié du constructeur anglais. Sous le capot se trouve un V6 essence 3 litres couplé à un moteur électrique.

       

       

Le Bentayga est aussi le premier véhicule de la marque à avoir reçu une motorisation diesel. Bentley est définitivement en voie de Porschisation.

Une Mulsanne, dont seulement 595 exemplaires ont été produits l'an dernier

Et enfin une Flying Spur au fond du stand

       

       

Chez Porsche, une vraie, mais pas forcément excellente, surprise avec le Mission E Cross Turismo, un espèce de concept allroad tout électrique destiné à concurrencer la Tesla Model X. Porsche annonce tout de même une autonomie de 300 à 400 kilomètres après seulement 15 mibutes de charge. Si c'est vrai, on commence enfin à parler de choses intéressantes.

       

Alors que la 991 semble proche de tirer sa révérence, la GT3 RS s'offre un léger lifting et 520 chevaux. Le trois quart arrière de la GT3 RS est sans doute l'un des plus beaux de la production automobile actuelle: sublime!

       

       

Les ventes de Porsche en 2017 ont atteint 255 683 unités, avec notamment la millionième 911 livrée en cours d'année. Le Macan et le Cayenne représentent 61.7% du total (indice: SUV).

Coté Audi, plus ça change, plus c'est toujours pareil. A6, A5... l'évolution se fait par toutes petites touches.

       

       

Lamborghini a un stand immense pour seulement quatre voitures.

En 2017, la marque a livré 3815 voitures, en hausse de 10% et pour la septième année consécutive. La zone EMEA (Europe, Moyen Orient, Afrique) progresse de 18% à elle seule, les Etats Unis restant le plus gros marché avec 1095 unités. Et voici donc l'Urus, pour lequel Lamborghini est en train de doubler sa surface et sa capacité de production (indice: SUV)

       

Bien sûr Lambo n'a pas pu s'empêcher d'évoquer l'héritage du LM002 mais je trouve l'Urus vraiment très sage au niveau ligne. S'il y a une marque au monde qui pouvait sortir un SUV exubérant, c'est Lamborghini mais la marque rebelle et indomptable semble avoir privilégié les objectifs de ventes et est rentrée dans le rang. Heureusement que les optiques trahissent son ascendance, sans quoi on aurait du mal à rattacher L'Urus à Lamborghini. Il est hélas aussi peu surprenant et aussi consensuel qu'un film du Marvel Cinematic Universe. Espérons tout de même que le V8 biturbo de 650 chevaux fera un bruit un peu sauvage mais c'est drôle de se dire que la voiture la plus incorrecte du salon est finalement sur le stand McLaren. C'est juste incroyable de voir à quel point tout ce qui nous entoure à été lissé en quelques années.

       

Bien sûr la transmission est intégrale et les quatre roues sont directrices. Rassurez vous, ce serait très étonnant que je dise du bien du SUV Ferrari.

Voici une Aventador S

       

et la deuxième nouveauté du stand. Alors que Lamborghini vient de livrer sa dix millième Huracán, voici la version Performante spyder. A mes yeux, l'Huracán Performante est la plus belle Lamborghini depuis la Diablo et elle le restera car je préfère toujours les coupés aux spyders mais celle ci est superbe tout de même.

       

       

       

Stefano Domenicali a annoncé que les ventes record de 2017 ont entre autre bénéficié d'une visibilité accrue auprès des jeunes via les réseaux sociaux. A ma connaissance c'est l'une des premières fois qu'une marque de prestige admet de façon aussi frontale l'influence d'internet et des nouveaux médias.

       

Je n'aime toujours pas le carbone forgé mais bon, je pourrais vivre avec.

       

Alors que je me dirige vers Honda pour quasiment terminer mon salon, je tombe sur un groupe d'amis de très haut prestige: Aurélie, directrice générale d'Epicurean Mademoiselle, Sébastien, le calife des Cimes, Alexsmolik, le prince de Youtube et Pierre, rabatteur pour le Mondial de l'Auto. Nous avons une longue et passionnante discussion sur les canapés Schedoni du stand Ferrari avant de nous diriger vers Rolls-Royce. Alors que le Cullinan se fait encore attendre (indice: SUV), la marque présente trois exemplaires personnalisés de sa nouvelle Phantom. Rolls-Royce a choisi cette année de mettre en avant la personnalisation du tableau de bord par des artistes. Il devient une bande de verre trempé s'étendant sur toute la largeur et protégeant une œuvre d'art en arrière plan, devenant du coup une "Galerie". Les voitures personnalisées se retrouvent par la même occasion baptisées. Voici "The Gentleman's Tourer", un hommage aux Phantom II Continental des années 30, dont la Galerie est en Ruthenium, un métal plus rare que le bitcoin puisque seules 12 à 20 tonnes sont minées chaque année. Etant donné que je n'avais pas fait mes devoirs avant le salon, je n'ai pas photographié l'intérieur des voitures donc exceptionnellement je vous montre des images issues de la marque, pour que vous compreniez bien de quoi il s'agit.

       

Une version châssis long, "A moment in Time", dont la Galerie représente le châle du Spirit of Ecstasy figé au moment où il s'échappe au dessus de la voiture en mouvement. Elle évoque la quintessence de la marque: la vitesse dans le silence et l'absence de vibrations". Elle est l'œuvre du collectif Based Upon. Le processus créatif a consisté à tirer un morceau de soie lesté dans un réservoir d'eau, à capturer le mouvement en photo et à le recréer en glaise puis en cire avant de le figer dans un bloc d'aluminium.

       

Enfin voici une autre version châssis long appelée "Whispered Muse", dont la Galerie est l'œuvre de Helen Ann Murray qui a réinterprété le dessin original de Charles Sykes pour le Spirit of Ecstasy. Avec différentes épaisseurs de soie, elle a créé des contours qui évoquent la robe du Spirit flottant derrière sa nuque.

       

       

La Muse porte aussi le premier Spirit en or rose de l'histoire de la marque.

Last but not least, voici une Dawn très spéciale, l'Aero Cowling. Grâce à un couvre tonneau en cuir et carbone recouvrant les sièges arrière, elle se donne un air plus sportif

       

Là j'avoue que je me suis fait gauler en appliquant les préceptes de Saint Julien: ouvrir les yeux et attendre le moment où quelque chose se passe. J'ai guetté une sortie de voiture un peu hasardeuse qui n'a finalement pas eu lieu. Ce n'est pas très élégant mais après tout on est en journée presse donc c'est zone de tir libre non? Est ce que je viens de discréditer tout le beau discours respectueux que j'ai fait plus haut? Oui, je crois bien.

Chez BMW, je ne prête pas grande attention à l'I8 roadster qui est engoncée entre un présentoir et une borne de chargement.

Par contre, très belle surprise au niveau du concept M8 Gran Coupé. Je vous laisse vous faire votre avis sur le sol du stand mais la couleur est superbe et j'adore les phares à leds jaunes qui rappellent la course.

       

       

Chez Mercedes-Benz, j'ai loupé la nouvelle Classe A et l'AMG GT coupé 4 portes mais ce n'est pas très grave.

       

Je ne suis pas bien sûr que Rimac ait déjà vendu un seul exemplaire de sa Concept One mais voici déjà la C-Two, qui revendique 1914 chevaux et le 0 à 100 en 1.85 secondes. On peut parier que l'autonomie annoncée de 650 kilomètres ne devrait pas résister très longtemps à quelques accélérations de ce genre.

       

       

On peut y voir une sérieuse concurrente des Tesla mais en attendant, la marque américaine est bien la seule dont je croise régulièrement des voitures qui roulent pour de vrai.

       

Chez Renault, la Megane RS

et concept EZ-GO, une navette autonome électrique pouvant transporter 6 passagers.

Et me revoilà devant mon objectif de tout à l'heure, les fantastiques concepts Honda. D'abord le Sports EV qui apparait pour la première fois en Europe. Je suis fan!

       

       

Et l'Urban EV déjà vue à Francfort, sauf que sa production semble sur de bons rails, au vu de son excellent accueil. On verra ce qu'il en restera une fois passée à travers les méandres des normes d'homologations

               

       

A midi, je me dirige chez Smart pour essayer de gratter à manger mais c'est encore un peu tôt. En attendant je me connecte sur Facebook pour vérifier que je n'ai rien oublié et je tombe sur un spot de Porsche Singer au centre ville. C'est une voiture que je rêve de voir depuis des années. Je lâche tout et part immédiatement. Coup de bol, elle est encore là quand j'arrive.

       

       

Singer Vehicle Design est un préparateur californien fondé en 2009 et dont la réputation a explosé en quelques années. Le principe est simple: prendre une Porsche 964, lui donner un look retro de 911 et une mécanique plus efficace (ici un 4.0 litres). Le tout aux spécifications exactes de son propriétaire, totalement sur mesure et avec un souci du détail extrême. Je ne saurais pas dire combien de Singer existent dans le monde mais très certainement moins d'une centaine, et bien peu en Europe. Voilà pourquoi certains passants se sont peut être demandés pourquoi je m'acharnais autant sur une Porsche 911.

       

C'est LE spot de l'année, qui me console d'avoir loupé la Ruf CTR 2017 qui est apparue au lendemain de mon départ devant l'Hôtel des Bergues.

Au Président Wilson, me voici devant la "Macchina Volante", une Pagani Huyara BC appartenant à Kris Singh, un collectionneur de Floride qui poste sur Instagram sous le pseudo de "Lamborghiniks". Il fait partie de cette nouvelle race de propriétaires qui ont décidé de rouler avec leurs voitures plutôt que de les laisser s'apprécier dans leur garage, comme Gregb23, Powerslidelover, Azzurodino et bien d'autres. Mieux encore, ils ont décidé de partager leur passion. Une passion qui transpire à travers certains posts, dont celui ci: "_ Ceci aurait été un poster sur mon mur quand j'étais enfant. Ceci aurait été un rêve que j'aurais aspiré à réaliser un jour. Maintenant que je suis adulte et que ce n'est pas un rêve mais que cette pièce maitresse m'appartient, j'en ferai un poster, l'accrocherai au mur de ma chambre, le regarderai chaque soir et m'assurerai de toujours la mériter".

       

       

La personnalisation est allée très très loin. Pour les sièges, Singh a fait retrouver le tissu original que Mercedes utilisait pour couvrir le siège de la W196 F1 de Fangio, puis dans certaines 300 SL.

La plaque d'immatriculation rend hommage aux astronautes disparus de Challenger et Columbia.

       

On n'est pas forcé d'aimer, on peut même trouver cette BC surchargée mais en tout cas c'est une œuvre de passion.

Je reviens vers le pont du Mont Blanc, croisant trois Aventador

Je m'arrête de nouveau vers la Singer, juste un peu.

       

Devant les Bergues, une Veyron bâchée, déjà vue une année précdente

une Lusso et une Huracán Performante quasi parfaite

       

La Veyron est débâchée pendant quelques minutes, pas plus.

Je vais attendre près d'une heure trente dans le froid et la pluie. Pourquoi me direz vous? Tout simplement parce que la marque Apollo a eu une idée de génie pour présenter son Intensa Emozione sans se ruiner pour un stand. La voiture est garée à l'Hôtel La Réserve mais la marque a indiqué qu'elle sortirait fréquemment, mettant le feu à l'instinct des spotteurs. Hélas, je l'ai loupée à moins de cinq minutes en arrivant et elle n'a pas l'air de vouloir revenir.

A 14h30, je décide d'aller la débusquer dans son antre. En arrivant à l'hôtel, je tombe sur une des Aventador

mais surtout sur ce couple incroyable: une Dino 246 GTS en Verde Medio (du moins je pense) et une Monteverdi 375-4. C'est juste dingue!

       

Et me voici devant l'Apollo IE, émanation de la résurrection de Gumpert, marque provisoirement défunte en 2015. D'allemande, la marque est entre temps devenue chinoise.

Ce monstre est propulsé par un V12 6.3 litres de 780 chevaux pour 1250 kilos, grâce à une monocoque carbone.

Même si ici la fonction semble privilégiée, la forme n'est pas oubliée avec des surfaces assez courbes donc paradoxalement, j'aime beaucoup. Comme quoi ça ne se joue tout de même pas à grand chose.

       

       

Seuls dix exemplaires sont prévus, en attendant l'arrivée de l'Arrow l'an prochain.

       

Admirez cette incroyable teinte carbone violet. Je trouve l'idée de faire confiance aux spotters pour créer le buzz excellente et typique des nouveaux modes de communication, même s'ils se font hélas au détriment des salons qui se voient de plus en plus désertés par les constructeurs qui n'ont pas de réelle nouveauté. Je dois cependant bien avouer un peu de frustration à ne pas avoir réussi à attraper la voiture dans la rue mais je ne pouvais hélas pas y consacrer une journée entière. J'avoue cependant que les photos prises en ville ont été très impressionnantes.

       

Voilà, c'est terminé pour cette année. Coté nouveauté, cette quatre vingt huitième édition n'a pas forcément été éblouissante mais reste très plaisante malgré tout. La Polestar, la 488 Pista, la Birdcage, le stand Aston Martin et les concepts Honda valaient à eux seuls le déplacement. La Singer et l'Apollo ont été de parfaites cerises sur le gâteau, au niveau du rallye Koenigsegg de l'an dernier à mes yeux. On parle toujours autant de voitures électriques mais davantage en terme de performances que d'écologie, ce qui est à mon avis la bonne approche pour intéresser un public de passionné. Il manque toujours quelqu'un pour expliquer comment serait produite l'électricité nécessaire pour faire rouler un parc de 33 millions de véhicules en France mais qui a envie de regarder la réalité en face?

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