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2010 s'annonce sous les meilleurs auspices pour Arthomobiles. Je constate pour mon plus grand bénéfice l'importance d'avoir de bons réseaux. En effet, les propriétaires de voitures de prestige se connaissent quasiment tous entre eux. Et quand l'un d'eux prend en main la promotion de votre travail, les choses peuvent très vite s'accélérer. C'est ainsi que Fred (que j'avais rencontré lors du shooting de la Scuderia) a passé mon nom à des amis qui font commerce de voitures haut de gamme et anciennes. Ils souhaitent faire des photos d'une partie de leurs véhicules pour créer un calendrier promotionnel pour leur société: GT Collection. Le rendez vous a été fixé ce samedi à 11 heures.

La veille, la neige est tombée sans discontinuer toute la journée, pour atteindre une épaisseur d'une quinzaine de centimètres. Aujourd'hui, les routes principales ont été bien traitées et c'est sans difficultés que j'arrive au lieu du rendez vous: un hangar anonyme dans la périphérie de Besançon. Les deux associés de GT Collection arrive quelques minutes plus tard, à fond de train dans une Cox verte. Le ton est donné. Franck et Frédéric (un autre donc) ont une idée assez précise de ce qu'ils veulent mais la neige bouleverse quelques peu les plans. Les voitures ne pourront pas beaucoup s'éloigner du bercail. Nous commençons avec une DS 20 millésime 1972 avec 85000 kilomètres au compteur. Juste devant le hangar, le décor est plutôt industriel.

         

Pas vraiment l'environnement idéal pour cette vénérable berline. Franck me dit qu'il y a un sous bois plus neutre à quelques centaines de mètres. Je monte dans une DS pour la première fois de ma vie. On a l'impression de flotter.

       

Ca va déjà mieux.

Nous restons dans les anciennes pour la suivante: une étonnante R8 1.1 Major de 1969 blanc laqué dans un état stupéfiant. Malgré ses 82000 kilomètres, elle n'a eu qu'un seul propriétaire jusqu'à maintenant, ce qui expliquer son prix: 10000 euros. Mais elle est vraiment parfaite. Pour elle, ce sera à l'intérieur

       

Il y a également un camping car dans le hangar. J'en profite pour monter sur le toit afin de bénéficier d'un angle original. Je ne me serais jamais douté qu'un camping car puisse autant tanguer quand on se tient debout sur sa galerie.

Unique essai HDR de la session (eh oui, je ne peux pas m'en empêcher, désolé)

Changement de génération, c'est au tour de la Maserati 4200 Coupé. Ce bijou de 2003 ne vaut "plus que" 36000 euros. Mécanique très proche de Ferrari, discrète, une voiture plaisir pour qui veut jouer la carte de la discrétion. Sa ligne moderne s'accommode bien du décor industriel.

       

Par contre, propulsion, puissance et poids ne font pas bon ménage avec l'adhérence précaire de la neige. Il faudra pas mal pousser pour la remettre au sec.

Nous revenons ensuite en 1970 avec cette superbe BMW 3.0 CSA (boite automatique) qui n'accuse que 20000 km au compteur. Le froid a prélevé son tribu sur la batterie mais une fois démarrée avec des pinces, nous reprenons le chemin du sous bois. Franck appuie un peu, l'arrière chasse sur la neige tassée. Il vaut mieux laisser le moteur tourner pour être sûr de repartir.

       

Le long de la haie me semble soudain plus séduisant. Bonne pioche.

       

Demi tour pour faire l'arrière. La propulsion s'en tire avec les honneurs.

       

Vraiment un très beau modèle.

Il manque encore une voiture pour compléter le calendrier. Après mûre réflexion, nous optons pour une redoutable Porsche 996 GT3 rouge. Elle sort sans trop de problèmes, malgré sa garde au sol très basse: elle est littéralement posée sur ses jantes de 18 pouces.

       

       

       

En anticipation des prises de vue dans la neige, j'ai pris mon petit escabeau. Même si le manteau blanc n'est plus très uniforme après plusieurs passages (et difficile d'aller chercher une étendue vierge avec ce genre de monstre évidemment), le résultat reste très sympathique.

       

Ci dessous ma photo préférée de la journée: le rouge éclate vraiment sur la neige et le filtre polarise vraiment très bien en gommant absolument tous les reflets. Sans retouche !

Et en bonus, le making of.  C'est tout con, çà tient à plat dans le coffre mais çà suffit déjà à changer des perspectives habituelles.

Nous décidons de terminer la séance avec la voiture de Frédéric: une magnifique et rare Lotus Esprit V8 GT biturbo. Impossible de profiter de ses 350 chevaux: là aussi la batterie est à plat. C'est à la poussette que nous l'amenons dehors. Bah, ce modèle n'est de toutes façons pas réputé pour la sonorité de ses huit cylindres. Manque d'expérience? C'est à ma connaissance le seul V8 développé par la marque anglaise pour sa production de série.

Il reste juste à assez de jus pour sortir les phares. Une coquetterie aujourd'hui tombée en désuétude mais qui excite tous les propriétaires de voitures avec phares escamotables que je connaisse, de la Miata à la Ferrari 355. A quand le retour à la mode?

       

Et c'est vrai que c'est plaisant, même de l'extérieur.

       

C'est précisément cet exemplaire que vous devriez retrouver dans le magazine Sport Auto de février. Il faut reconnaitre qu'il est absolument superbe et j'espère pouvoir le retrouver aux beaux jours pour une séance plus approfondie dans des circonstances plus favorables.

       

Après deux heures de "travail", les photos sont dans la boite. Même si le temps et les conditions n'étaient pas favorables pour se concentrer sur chacun des modèles, j'ai pris beaucoup de plaisir à réaliser cette séance. C'est sûr que quand on est commissionné, il y a toujours une pression supplémentaire, une appréhension de louper une photo clé ou de ne pas donner entière satisfaction. Cette fois c'était facile car Franck et Frédéric sont très sympas mais j'imagine que plus les enjeux montent, plus la pression est grande. Malgré mes progrès, je ne me fais pas d'illusion sur mes compétences techniques par rapport à certains travaux que je vois sur le net ou à des photographes professionnels. J'ai un temps envisagé de suivre des cours de photo mais la photographie automobile est trop spécifique et ce genre d'enseignement spécialisé n'existe pas. Je pense commencer à maitriser le fonctionnement d'un appareil reflex et ce sont surtout les problématiques d'exposition, de reflets... qui me préoccupent. Je pense que je resterai donc un autodidacte, même si çà doit prendre plus de temps et entrainer plus de déchets. J'ai tout de même la fierté d'annoncer que grâce à Jonathan, de www.photos-automobiles.com, quelques unes de mes photos seront publiées dans un magazine édité par le Club Ferrari Belgique. Ma deuxième publication et une source de fierté évidemment.

Bon, maintenant il faut que la neige fonde si je veux pouvoir vous proposer un autre reportage avant Rétromobile mais çà devient de plus en plus critique. Comme à vous sans doute, il ne m'a pas échappé que çà fait un moment qu'il n'y a pas eu de cheval cabré sur Arthomobiles. Promis çà va venir !

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