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Vendredi, c'est le jour du rallye, ou plutôt de la promenade. Une vingtaine de kilomètres qui mènera les participants au Domaine du Mont Leuz pour déjeuner sur une terrasse surplombant la baie de Villefranche sur Mer et Saint jean Cap Ferrat. Pour les photographes, ça veut dire une dizaine de kilomètres au mieux hors de l'urbanisation de la Côte d'Azur. Reste à savoir quelles voitures vont sortir pour ce qui s'annonce comme la journée la plus chaude de la semaine, voire de l'année. On nous a annoncé la Modulo mais honnêtement, après l'avoir vue fumer au bout d'une minute stationnaire à la Villa d'Este, je n'y crois pas trop.

Nous quittons l'hôtel tranquillement vers 08h45, avec une large avance sur les voitures. Nous faisons une première fois le parcours jusqu'au parking du restaurant, avant de redescendre à la recherche d'un spot avec vue sur la mer, tant qu'à faire. Je ne vais pas mentir, je fais largement confiance à Vincent pour ça, même si je m'efforce de prendre part aux recherches. Finalement, nous nous retrouvons à quatre à flanc de colline, surplombant un petit bout de route et une vue magnifique. Le soleil est très agressif, mais pas autant que la végétation qui nous entoure. Rompue à la survie en milieu hostile et munie d'épines impressionnantes, elle n'est pas disposée à nous laisser prendre nos aises.

Nous voyons les voitures passer environ un kilomètre en amont, ce qui nous permet de ne pas être pris par surprise. En plus, il nous reste un espion à Monaco, qui nous confirme le départ de la Modulo, la Mythos et la Stratos Zero. Incroyable! Voilà les premiers, Delahaye en tête.

Franchement, je trouve que le spot est top!

Par contre, pas question de bouger tant que les concepts ne sont pas là

Il y a même quelques voitures hors concours, la plus étonnante étant sans doute cette Alfa Romeo au blason de la Scuderia Ferrari.

       

La 400 SA et la GTZ

       

Les Mercedes

       

Le meilleur spot du monde finit toujours par s'user mais tant pis, celui là vaut quand même le coup.

       

Hier j'ai un peu négligé cette Alfa Romeo 6C 2500 SS Coupe Aerlux Touring. Au moins d'ici on voit bien le toit ouvrant.

Une Bentley

Tout à coup, une nouvelle inquiétante tombe via Messenger: la Modulo est en feu! A partir de là, on peut tout imaginer: est ce qu'elle est en train de brûler entièrement, après une fuite d'essence sur l'échappement? Est ce que James Glickenhaus a eu le temps d'actionner le mécanisme complexe de l'ouverture du cockpit pour en sortir? Quelques minutes plus tard, une photo arrive (l'ère de l'information!), montrant des flammes (mesurées) au niveau de l'échappement.

Un grand nombre de participants ont joué le jeu, c'est beau.

       

Une Senna, sans doute la voiture la plus inattendue de la matinée.

Bonne nouvelle concernant la Modulo, non seulement l'incendie a été rapidement circonscrit mais en plus, la voiture serait repartie.

       

Et la voilà!!!

       

Honnêtement, par cette chaleur de dingue, avec le rayon de braquage de l'auto alors qu'il y a quelques lacets en chemin, on peut dire que James est un vrai héros badass. Et cette photo sera sûrement de tous les récaps Arthomobiles à partir de maintenant. Le déplacement à haute teneur en incertitudes est amplement rentabilisé.

La Stratos Zero n'est pas loin derrière. Et voici la Mythos! Quel spectacle incroyable.

       

Encore quelques voitures puis tout devient calme.

       

       

Nous montons ensuite en direction du parking, qui n'a vraiment rien pour séduire.

Mais bon, nous y retrouvons toutes les voitures, et même plus encore, car certains sont visiblement montés par une autre route.

       

La Modulo est là. Effectivement elle a bien chauffé de l'arrière mais rien de dramatique.

       

       

James lui même postera quasiment la même image sur les réseaux sociaux en expliquant que le feu a pris sur les silencieux de l'échappement. L'extincteur embarqué a permis d'éteindre rapidement les flammes.

L'environnement est sans intérêt.

       

       

Je m'arrête encore un peu sur le Stout.

       

Hier j'ai négligé aussi cette Rolls Royce Silver Wraith dans laquelle la Princesse Grace et le Prince Rainier défilèrent lors de leur mariage en 1956.

       

La Senna en position haute, aucun intérêt.

       

La Modulo va repartir sur un camion plateau.

La Mythos est encore semi-couverte.

       

Je me concentre sur la Stratos Zero, posée là comme une Twingo lambda.

       

Je n'ose imaginer la chaleur qu'il fait sous ce grand pare-brise.

       

       

Les accrédités se font embarquer dans une navette par un bénévole enthousiaste qui leur promet un repas. Ils redescendent une demi-heure plus tard le ventre vide. Ils proposent ensuite d'aller manger dans un autre restaurant, au bord de la route. J'avais fait une croix sur le repas de midi mais bon, je ne sais pas quand aura lieu le prochain vrai repas: lundi midi? Par contre je fais une grosse erreur d'appréciation: alors que les autres prennent un salade tomates mozza, je me laisse tenter par les spaghettis aux palourdes et safran. Après tout, combien de temps cela peut il prendre de faire cuire des pates? Mon plat arrive alors que les autres ont déjà fini leur assiette. Et l'heure tourne. Du coup je vais battre plusieurs records: les meilleurs spaghettis que j'aie jamais mangé, les plus salés aussi. Et le repas avalé le plus rapidement. Ce sera mon grand regret du séjour: ne pas avoir pu savourer davantage ce plat.

       

Par contre, j'ai bien fait de speeder, les concurrents sont juste derrière nous. Nous parcourons quelques kilomètres et par dépit, nous nous arrêtons sur le dernier tronçon de route un peu pittoresque. L'arrivée des voitures est à contrejour, je décide donc de faire des vues de l'arrière alors que Thomas et Vincent descendent un peu plus bas.

       

       

Au moins ce sont des angles que j'ai peu photographié hier.

       

       

La plupart des voitures descend par la bonne route, même celles qui sont montées du mauvais coté.

       

       

Le bus est spectaculaire sous tous les angles.

Voici la Mythos qui arrive.

       

       

Je la suis tant bien que mal dans les lacets en contrebas.

       

Un peu plus tard, je vois la Zero passer sur une autre route. Je fais une photo que j'envoie aux autres. La réaction est immédiate. Et sans appel.

Clap de fin. Il est 15h00, l'heure de mettre la voiture en direction du nord. Alors que nous approchons du département du Gard, le thermomètre du tableau de bord annonce 45°. Météo France enregistrera d'ailleurs un record absolu de température à 45.9°. Heureusement, la clim fonctionne bien mais les palourdes me poussent à boire non stop. Finalement, nous arrivons à Beaune pour 21h00. Je change de plans et décide de rentrer à la maison, à une heure de route, et de dormir dans un lit après une bonne douche, plutôt que de partir directement sur Paris sans plan de couchage précis.

Comme vous vous en doutez, je suis très soulagé de la façon dont s'est déroulé le séjour. On est passé en quelques minutes du naufrage complet à un reportage satisfaisant. Evidemment, ce ne sont pas les photos du siècle, surtout pour Monaco. Ou bien parce que Monaco. Compte tenu de la masse de touristes drainée par la place du Casino, je trouve qu'on s'en est bien tirés côté terrasses. J'ai bien profité de ma cible principale, récupéré un nouveau châssis de McLaren F1 et de 400 Superamerica, et retrouvé avec plaisir quelques unes des plus belles carrosseries italiennes sur base d'Alfa Romeo ou de Lancia. Le récit aura été riche en anecdotes, un bon point pour vous, lecteurs et contre toute attente, le vendredi m'aura offert l'une des photos de l'année: celle d'une Modulo blessée mais vaillante sur fond de rade méditerranéenne. Tout est bien qui finit bien et nous allons pouvoir enchainer sur le quatrième concours d'élégance en cinq semaines: Chantilly.

En Post Scriptum, quelques remerciements: à Vincent et Thomas d'abord, pour avoir assuré la majorité du trajet et déniché le spot qu'il fallait. Et surtout un très grand merci à Raphaël pour son investissement de tous les instants: pour trouver le lieu du déchargement, pour nous nourrir, pour nous conseiller sur le trajet vers le Casino, pour nous tenir au courant des arrivées des voitures et des fermetures des accès, pour avoir décortiqué sur Maps le trajet du rallye et j'en oublie. Sans lui, tout aurait été encore bien plus compliqué.

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