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Vendredi, deuxième journée à Moroso. De nouveau nous arrivons devant la grille du circuit aux aurores, sans faire de détour cette fois ci. Et pour nous récompenser de nous être levés tôt, le destin nous envoie la MC12 qui arrive juste derrière nous. Un joli spectacle dans le rétro en patientant jusqu'à l'ouverture du circuit.

       

Comme vous pouvez le voir, le soleil est cette fois au rendez vous dès le petit matin, le ciel est d'un bleu profond et la lumière est un rêve de photographe. Voilà qui diminue un peu à mes yeux le mérite de certains photographes du sud des Etats Unis: en plus de leur talent, ils bénéficient de conditions exceptionnelles qui participent largement au résultat final. Plus de complexes à avoir !

Nous nous garons exactement au même endroit que la veille, derrière le camion de Ed Davies, et reprenons nos déambulations dans le paddock. Pour cette deuxième journée, l'affluence sera bien plus importante que la veille et pas mal de classiques seront de sortie sur les parkings. Ainsi nous croiserons donc pèle mêle des Daytonas Spiders:

       

275 GTS, 330 GTC bien moins humide que la veille

       

365 GT 2+2 dont la fameuse noire que nous avions aperçue à la station service la veille

       

250 GTE et 250 Boano

       

une 330 GT 2+2 vraiment dans son jus, sur laquelle je reviendrai car nous avons pu discuter un peu avec son propriétaire le dimanche

       

une 250 chassis court

       

et la Tour de France qui nous a poursuivi tout au long des quatre jours de notre séjour

       

Entre le plateau, la cadre, la lumière et la météo exceptionnelle, on pourrait quasiment éditer certains clichés directement en carte postale (sans vouloir paraitre trop prétentieux bien sûr). 

       

Une autre BB. Avec cette lumière, même les noirs ressortent à la perfection alors que d'ordinaire c'est mon cauchemar pour faire la mise au point et ne pas finir totalement surexposé

Evidemment les modernes sont également de la partie avec une deuxième Enzo et des 599 toujours aussi attirantes

       

et parmi les rares "intruses", une Carrera GT qui tente de se camoufler en Ferrari

Bien sûr, c'est une occasion en or de photographier de nouveau les concurrents du Challenge Historique alors que les voitures se préparent à rejoindre la piste

       

       

La Tour de France attend ses chaussons de course avant de s'élancer

       

suivie de près par le couple Davies

D'autres attendent leur tour ou restent simplement à se dorer sur la pelouse

       

Sur cette vue de la 412 MI, vous avez une petite idée de la concentration incroyable de voitures exceptionnelles à Moroso ce jour là. Et ce n'est qu'une infime partie de l'ensemble

 

Manny Delarroz fait lui même quelques tours de parking avec sa 250 MM Spider pour s'assurer que tout est en ordre. On peut noter qu'elle a pris un coup à l'avant droit qui a méchamment écaillé la peinture

Et c'est reparti pour l'incessante succession de catégories dont les hurlements plus ou moins stridents emplissent l'air sans discontinuer tandis qu'elles se disputent le meilleur temps en piste. Les anciennes bien sûr:

       

       

       

       

       

Une 212 Inter Coupe Vignale (0147E) recarrossée en California par Scaglietti que j'ai assez peu photographié car il me semble que quelque chose ne va pas dans sa ligne générale, ce qui n'arrive normalement jamais avec une Ferrari. Une bonne idée de restauration serait de lui rendre sa carrosserie Vignale originale avec laquelle elle à couru deux fois les Mille Miglias.

       

Puis c'est au tour des monstres de puissance

       

       

       

Ensuite les voitures de compétition les plus récentes

       

       

Puis les voitures de série

       

Parmi les ovnis, une Maserati MC12 Corsa est venue faire une petite démonstration de puissance

En matière de photo, il y avait vraiment moyen de s'amuser: un plan plus large pour mieux situer le contexte

ou un passage au noir et blanc pour un effet rétro. Retour en 1960 !

La troisième 333 SP ne sortira que pendant que nous mangions donc j'ai du me contenter de photos d'elle au paddock

En revanche, la GTO bleue et jaune a fait une courte apparition sur le circuit. Elle ne fait certes pas le poids face une 333 SP mais quelle silhouette incomparable

       

La GTO 64 souffre d'une crevaison mais finalement, le plus compliqué sera de la faire descendre du camion de dépannage

       

Une photo de groupe sympathique, et à près de 50 millions de dollars

Chez Ed Davies, on commence à démonter l'auvent du camion. Les voitures ont été alignées contre un mur. Une opportunité absolument géniale pour prendre des photos. Moment d'intense excitation et de patience pour que (presque) personne n'apparaisse à coté des voitures.

       

       

Petite rubrique people: au fond en train de faire le clown Manny Delarroz, propriétaire entre autres de la 250 MM Vignale Spider. Au premier plan, Marcel Massini, prestigieux historien de la marque, chercheur obstiné, découvreur de voitures égarées (0052M et 117S entre autres), auteur de livres tels que "Ferrari by Vignale", "Ferrari 250 LM" et "Making a difference" (et bientôt "Ferrari 250 MM") et contributeur régulier au magazine Cavallino. J'ajoute que M Massini est également très sympathique et toujours prêt à échanger quelques mots sur son sujet favori.

Jesse Alexander, photographe émérite des compétitions automobiles de 1953 à nos jours, auteur notamment de "Ferrari Grand Prix Moments", témoin privilégié de l'âge d'or des courses. Nous échangeons quelques mots pendant qu'il me dédicace un de ses ouvrages.

Keith Bluemel, lui aussi chercheur et historien célèbre sur Ferrari, co-auteur du grand classique "Ferrari 250 GTO" avec Jess Pourret et contributeur régulier dans de nombreuses revues consacrées au cheval cabré (Cavallino magazine, World in Red, Ferrari Club...)

Jean Berchon, vice président du marketing chez Moët et Chandon, responsable de l'organisation des quatre derniers anniversaires GTO.

Vers 15h00, nous pensons avoir fait le tour de tout ce qu'il y a à voir à Moroso. En revenant vers notre voiture, Etienne repère Jean Sage, l'ancien directeur sportif de Renault Sport pendant les glorieuses années Turbo en Formule 1. Celui ci est tranquillement installé derrière le volant de la 250 TR de Ed Davies. L'incroyable quatuor s'apprête à rallier la propriété des Davies par la route. Si nous l'avions su quelques minutes plus tôt nous serions sûrement allés nous installer au bord de la route pour les voir passer mais ils démarrent immédiatement. Cette fois, madame suit en 4x4, pas de bol.  

       

       

Il reste encore quelques heures avant que le soleil ne baisse trop aussi nous décidons de partir reconnaitre l'itinéraire jusqu'à l'hôtel Breakers où aura lieu demain le concours d'élégance. Nous tâtonnons dans la direction générale de l'hôtel quand nous croisons la route d'une F430. Nous la prenons évidemment en chasse pour profiter du ronronnement du V8. La direction générale à l'air de correspondre à notre destination. La voiture s'arrête vers un petit bâtiment où semble se dérouler une réception. Je réalise au bout de quelques minutes qu'il s'agit de la réception inaugurale du SuperCar Weekend qui aura lieu samedi. Nous décidons donc de surveiller les environs pendant quelques temps. Nous sommes récompensés par l'arrivée de deux Diablos, une bleue et une jaune.

       

Une Z8 arrive ensuite et se range à coté de la Diablo ce qui me donne l'occasion de perfectionner la technique de cadrage "en tranches" chère à Etienne. Il est vrai que j'ai toujours tendance à prendre des photos très classiques mais pas suffisamment de détails ou de cadrages audacieux. Je suis à bonne école avec Etienne dont c'est la spécialité, voire la marque de fabrique.

        

 La réception est plutôt calme et après le départ d'une F430 nacrée, nous décidons de revenir à notre premier objectif.

 

 Nous pénétrons donc pour la première fois sur l'île de Palm Beach en tant que tel. Nous garons la voiture à proximité de l'hôtel et nous partons à pied en reconnaissance. La longue allée pavée de rouge et bordée de palmier se dévoile sous nos yeux, menant à une place sur laquelle se trouve une fontaine. Derrière se dresse l'immense batiment du Breakers surmonté de deux tours qui s'élancent vers le ciel. L'effet est extrêmement spectaculaire quand on découvre les lieux pour la première fois. Et la Miura qui s'apprête à remonter l'allée ne gâche rien, bien au contraire.

        

 Nous repérons déjà le parking sans oser y pénétrer mais personne ne semble s'étonner de notre présence donc nous y allons carrément. Une nouvelle fois, curiosité, ténacité et audace sont récompensés. Mon regard est d'abord attiré par deux taches très blanches. La première est une 599 blanche intérieur blanc avec des surpiqures rouges, la seconde est une 612 avec exactement les mêmes spécifications. Le toit en verre de la 612 attire mon attention: il s'agit en fait d'une Sessanta, série limitée sortie pour le 60éme anniversaire de la marque. Les deux voitures portent une plaque sur le tableau de bord indiquant "Handcrafted for Michael Fux", apparemment un homme d'affaire qui a fait fortune dans l'ameublement et qui possède pas mal de voitures de sport. J'aime beaucoup l'extérieur mais l'intérieur fait un peu too much, on se croirait revenu à l'époque de "2 flics à Miami".

        

Juste à coté, une F430 un peu spéciale. Il s'agit bien d'une Scuderia !

       

Voilà enfin l'occasion de la regarder et de la photographier sous tous les angles. Elle est vraiment superbe: entre les jantes anthracites et l'agressivité accrue de son bouclier avant, le design s'en trouve grandement amélioré. Qui plus est, elle est d'une couleur métallisée inédite, passant du rouge à l'orange suivant l'angle de vue et la lumière ambiante. 

          

Après m'être exercé sur les tranches, je passe aux exercices sur les photos verticales que je ne faisais jamais avant ce week-end. Il est vrai que le bouton de déclenchement installé sur le grip du Canon facilite beaucoup les choses. La taille des palmiers impose ce mode de prise de vue car il serait vraiment dommage de ne pas en profiter. 

                

Nous continuons à remonter le parking, complètement excités par cette avant première du show du lendemain. Nous retrouvons garées là la 250 Europa, une 250 Coupé Pininfarina à coté d'une Boano, la 250 MM au nez particulier, une Lusso. Bref, un nombre de classiques assez hallucinant.

       

       

Au bout du parking, l'Enzo et la Mclaren F1 vues à Moroso sont stationnées, non loin d'une deuxième Enzo noire immatriculée en Angleterre. Une 288 GTO est là également, flanquée de 2 Dino. Le tout sur un parking quasiment en libre accès, c'est à peine croyable.

        

 Nous nous préparons à partir mais une dernière surprise nous attend. Alors que nous reprenons nos esprits près de la fontaine en nous renseignant sur la meilleure façon de se garer le lendemain, une Veyron rouge et anthracite remonte l'allée. Branle bas de combat, c'est reparti pour les photos mais la luminosité devient vraiment très faible. Une majeure partie de ces dernières photos sont floues mais quelques unes seront sauvables tout de même. Le conducteur parait assez jeune, looké à l'extrême. il récupère quelques bagages dans la Phantom qui le suit et s'engouffre dans l'hôtel.

       

       

La journée est conclue en beauté. Ce soir, couchés tôt pour récupérer de cette grosse journée et attaquer demain ce qui s'annonce comme le plat de résistance. 

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