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Les grands concours d'élégance automobile sont rares. Les plus prestigieux se tiennent en Floride en début d'année (Cavallino Classic), puis au bord du lac de Come en Italie en avril (Villa d'Este) avant la Californie en août (Concorso Italiano et Pebble Beach). Le Cavallino Classic étant le seul concours strictement réservé aux Ferraris, il est facile de comprendre pourquoi il a les faveurs des passionnés de la marque.

 Au fil de mes voyages, j'ai déjà rencontré, le plus souvent sans le savoir, de nombreux passionnés qui ont une démarche semblable à la mienne. C'est ainsi qu'après avoir échangé avec Eienne sur Ferrarichat, nous nous sommes retrouvés d'abord à Villa d'Este puis à Geneva Classic. Ses connaissances sur Ferrari, sa grande ouverture vers les autres et ses superbes photographies m'ont très vite conduit à apprécier et à admirer le personnage. Aussi, quand il m'a demandé si le voyage en Floride me tenterait, mon hésitation a été de courte durée. D'abord parce qu'il est plus confortable de faire le voyage à deux que tout seul, et ensuite car l'arrivée imminente d'un premier enfant risque de rendre l'aventure plus compliquée dans les années à venir. Et évidemment, voir les reportages montrant des dizaines de Ferrari exposées sur les pelouses du magnifiques Hôtel Breakers de Palm Beach ne peut que donner envie de prendre part à cet évènement incroyable.

 Il est "rentable" de faire le voyage car les animations autour du Concours durent 4 jours: le jeudi est une journée orientée course au Circuit de Moroso. Le lendemain idem mais avec en supplément les courses du Ferrari Maserati Historic Challenge. Le samedi: exposition des voitures sur les pelouses du Breakers pour le concours et le dimanche exposition de voitures de course anciennes à l'Hôtel Hilton. Joli programme d'autant plus qu'en 2008, le Cavallino Classic fête le cinquantenaire de la 250 GT Tour de France, un de mes modèles préférés. Après avoir vu de nombreuses TDF en Europe (particulièrement au Tour de France 2007), je suis très heureux de découvrir les modèles qui se cachent Outre-Atlantique.  

 Incidemment je me suis aperçu que Palm Beach accueillait en même temps le Supercar Weekend apparemment dédié au très haut de gamme (l'an dernier Bugatti Veyron et Ferrari FXX pour les plus rares). Une sorte d'anti Cavallino Classic puisque dédié aux voitures modernes mais j'avoue qu'elles m'intéressent aussi grandement et que je suis décidé à tenter de trouver un créneau pour y assister. Le programme s'annonce très chargé, sans même parler des rues de la ville qui devraient regorger de sportives en tous genres. 

 Les préparatifs ont été un peu plus complexes que pour un simple voyage à Maranello: prendre les billets d'avion, louer une voiture, trouver un hôtel ni trop loin ni trop cher, vérifier que le passeport est conforme, demander un permis de conduire international (requis uniquement en Floride !?), mesurer la taille des bagages à main, réserver les accès aux différents évènements... J'avoue que la perspective des formalités d'entrée aux Etats Unis ne m'inspire pas plus confiance que ça mais on aura fait le maximum. Bref à J - 30 quand j'écris ces premières lignes, je pense que l'on est paré pour cette belle aventure.

 La suite dans un peu plus d'un mois!  

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Et voilà, le grand jour est arrivé, ou presque. L'avion décolle demain de Lyon mais Etienne m'a proposé de m'héberger pour la nuit, ce qui me facilite grandement la vie. Tous mes remerciements à lui une nouvelle fois. Me voilà donc avec une journée libre puisque je ne suis attendu qu'en fin de journée. Après avoir comparé les trajets par la France et par la Suisse, je décide d'aller passer quelques heures à Genève, on ne se refait pas. En fait sur le chemin, je fais un stop rapide à Lausanne pour aller au garage Zenith voir si ils ont une des nouvelles F430 Scuderia puisque je n'ai pas encore eu l'occasion de la découvrir. Effectivement 155767 est dans la petite vitrine. Hélas car même au grand angle il n'y a pas assez de recul pour une vue complète de la voiture. J'en vois tout de même suffisamment pour m'apercevoir que les lignes de la F430 ont été rendues encore plus agressives. En plus, j'ai toujours aimé les combinaisons avec des jantes sombres. Celles ci sont superbes. Il me tarde d'en croiser une dans la rue. 

       

Je me contente donc de photographier les détails avant de poursuivre ma route le long du lac. A peine entré dans Genève, je croise une Modena rouge mais tout se passe trop vite pour faire une photo.

Je me gare comme d'habitude au parking du Mont Blanc, non loin d'une Aston Martin AMV8 familière. Le parking est toujours bien fréquenté mais aujourd'hui pas de trace de la Veyron qui y a séjourné il y a quelques semaines. Sans blagues c'est vrai! Je commence ensuite mon circuit traditionnel: rue du Rhône (rien), Hôtel Four Seasons (rien de rien) puis Hôtel Président Wilson (idem). En plus il pleut légèrement. Je me poste un peu plus loin que le Wilson pour essayer de choper quelques voitures intéressantes dans le trafic mais c'est plutôt triste. La plus intéressante est une Audi S5 que je vois entrer sur le parking devant l'hôtel. Je me décide à aller la shooter, faute de mieux. A peine arrivé sur les lieux, une Gallardo Spider verte déboule. Je la cadre mais elle ne rentre pas dans l'objectif! J'ai toujours le 70-300 dans les mains, le grand angle est dans la sac à dos (j'essaie de ne pas me balader dans Genève avec deux appareils en bandoulière pour éviter de passer pour un fou). La panique s'accroit quand la petite Lambo fait le tour du terre plein et repart direct. Je viens de louper un super coup et en plus la pluie commence à tomber plus sérieusement. C'est le moment de bouger et de partir en chasse. Je longe une nouvelle fois le quai: rien au Four Seasons. Je traverse le pont du Mont Blanc et là, rue du Rhône, un éclair vert clair! Je la tiens, garée devant chez Dior. Intense satisfaction. En plus la pluie s'arrête. Elle est parfaite, c'est comme çà que je voudrais la mienne, Monsieur Noël.

       

Après avoir tourné un peu aux endroits habituels, j'ai déjà mal aux jambes. Je décide donc de faire un saut à Plan les Ouates. Rien devant Carugati. Je patiente un peu quand tout à coup un hurlement strident retenti et une bombe verte passe à coté de moi. Lambo... spider... mais Murcielago cette fois. Elle passe devant Carugati sans s'arrêter, c'est donc qu'elle rentre au bercail. Je saute dans la voiture pour faire le saut de puce jusqu'à la concession Lamborghini. Elle est bien là, les mécanos lui font prendre des tours en examinant les échappements qui n'ont pas  l'air d'être d'origine. Le bruit est diabolique. Le temps de faire quelques photos et elle rentre à l'atelier. Quand je retourne à ma voiture, l'un des mécanos vient vers moi et me dit que la photo n'a pas intérêt a apparaitre sur internet et qu'il a relevé ma plaque. J'ai du mal à comprendre ce qu'il veut en faire mais çà confirme que les photographes sont de plus en plus mal vus dans les garages et concessions. C'est bien dommage. 

Deux Lamborghini dans ma couleur préférée, la journée est sauvée, je peux partir chez mes hôtes la conscience tranquille.

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Mercredi matin, journée de voyage. Lever à 2h45. Isabelle, la compagne d'Etienne, a la gentillesse de nous emmener à l'aéroport pour le premier saut de puce qui nous emmène de Lyon à Paris puis un peu de course à pied pour changer de terminal à Charles de Gaulle. Nous embarquons dans les derniers à bord du vol pour Atlanta. Dix heures de vol, largement le temps de taper ces quelques mots avant le dernier vol qui nous emmènera vers Palm Beach.

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Atlanta, l'heure de vérité, il faut passer l'immigration. Comme on pourrait s'y attendre, le préposé est aimable comme une porte de prison, veux tout savoir sur notre destination et nos intentions. Une fois nos empreintes et notre photo prises, nous sommes admis aux Etats Unis. Dernier passage sous les portiques, en chaussettes et c'est parti pour la dernière liaison. Nous arrivons à Palm Beach au moment où il commence à pleuvoir assez fort. Récupèration de la voiture chez Hertz qui propose entre autres pas mal de Corvettes, Hummer H3 et Mustangs... Nous nous contenterons d'une modeste Ford Focus 3 volumes. Pas de photos, il pleut trop. Nous prenons la direction de l'hôtel au milieu des énormes pick-ups et autres Cadillac Escalade. Ca fait du bien de se poser. Demain, les grandes manœuvres commencent... 

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