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Pour ce dernier reportage sur le Goodwood Revival, revenons au vendredi afin d'explorer la vente aux enchères organisée par Bonhams. C'est ma première grosse vente anglo-saxonne et il me tarde de voir la différence avec les ventes en France ou en Italie que j'ai pu voir jusqu'à maintenant. J'imagine qu'il devrait y avoir davantage de lots prestigieux, c'est le Revival après tout. La tente de la vente est située en dehors de l'enceinte du circuit, du coté de la fête foraine et des parkings. Une partie des voitures est garée dehors.

Cette Jeep produite par Ford en 1944, avec châssis, moteur et carrosserie originaux, a atteint 39 250 euros, loin de son estimation haute de 28KE.

Pas d'acheteur pour cette Morris Mini Compétition estimée entre 50 et 70KE.

Cette Alfa Romeo Giulia TI Super Competition a été préparée chez Autodelta et aurait terminé sixième des 3 Heures de Sebring en 1965. Vendue 51 500 euros, à la moitié de son estimation la plus pessimiste.

Cette Alfa Romeo Giulia Sprint Speciale est restée durant 46 ans la propriété de la même famille. Elle a été vendue 135 000 euros, sous l'estimation basse.

Ce Fiat 600 Multipla avec 24 000 kilomètres au compteur a largement dépassé son estimation haute de 17 000 euros pour s'envoler à 26 000 euros

Voici une Humber Super Snipe Estate, vendue 20 300 euros, juste sous l'estimation basse.

Seuls 101 exemplaires de Healey Elliott ont été produits. Celui ci a été vendu pour 37 900 euros, comme quoi tout ce qui est rare n'est pas encore hors de prix.

Cette Jaguar Type E Series I 3.8-Litre 'Flat Floor' Coupé est l'un des tous premiers exemplaires produits, le 83ème à conduite à droite. L'indication Flat Floor indique une version d'avant février 1962, avant qu'un aménagement ne soit réalisé au sol pour accommoder les conducteurs les plus grands. A restaurer, elle a été vendue 115 000 euros, alors que l'estimation optimiste en donnait 86 000. Je la trouve bien comme ça. J'aime quand les roues à rayons ne sont pas rutilantes mais montrent une utilisation intensive.

Cette Mazda 110S Cosmo n'a pas soulevé l'enthousiasme, à 61 000 euros contre les 92 KE de l'estimation la plus basse.

       

Un gros projet de restauration sur cette Maserati 3500 GT Coupé par Touring, châssis AM101 962. Le propriétaire actuel l'a achetée en 1985 en l'état pour la restaurer mais n'a même jamais commencé les travaux. A 120 000 euros, il a peut être même fait une bonne opération. Et nul doute que l'acquéreur espère lui aussi faire une belle culbute.

       

En dessous de l'estimation pour cette Jaguar Type E Series III V12 Roadster, à 56 800 euros.

       

Cette Lotus Elite Series 2 est partie pour 67 700 euros, 10 K€ sous l'estimation basse.

Cette Porsche 911S 2.4 litres n'a pas trouvé preneur. L'estimation basse était à 170 000 euros tout de même.

Impressionnant, et sans doute pas facile à déplacer sur les routes d'Europe, ce motorhome Airstram 350LE n'a parcouru qu'un peu moins de 100 000 kilomètres. Le design des Airstream est tellement iconique que même la NASA s'en est longtemps servi pour transporter ses astronautes au site de lancement. Le 350LE est en aluminium, motorisé par un V8 de 7.4 litres. Vendu 110 000 euros ici même il y a deux ans et représenté avec une mécanique entièrement révisée, il n'a pas trouvé preneur dans l'estimation de 100 à 130 000 euros.

       

Nous entrons sous l'immense structure où va se tenir la vente demain à 13h30.

Deux lots sont présentés en teasing de la vente de Bond Street qui aura lieu le 6 décembre prochain, au siège londonien de Bonhams: cette Mercedes-Benz 300 SL Gullwing estimée entre 1.4 et 1.8 millions d'euros (!)

       

et cette Ferrari 250 GT Serie II Cabriolet, châssis 3803, estimée entre 1.4 et 1.6 millions.

       

Premier gros lot, cette Aston Martin DB5 Convertible, produite à 123 exemplaires seulement. Celui ci, châssis DB5/C/2119/R, a été adjugé 1.31 millions d'euros, un peu en dessous de l'estimation basse. Alors qu'elle avait 74 600 miles au compteur en 1999, elle n'en a que 77 518 aujourd'hui.

Cette BMW 328, châssis 85378, a appartenu au même propriétaire de 1965 à 2013. Son fils s'en est donc séparé pour la coquette somme de 650 000 euros, quoiqu'inférieure aux estimations.

Cette Ford GT a été achetée à l'origine par Sir Anthony Bamford, l'un des plus grands collectionneurs britanniques. Estimée entre 210 et 280 K€, elle s'est envolée à 392 500 euros. L'argent appelle l'argent?

J'ai été surpris de l'estimation de cette Bentley Type R 4.9 litre Continental, châssis BC32C: entre 1.2 et 1.5 millions d'euros. Personne n'a souhaité engager cette somme.

       

"Blue Lena", c'est le surnom de cette Bentley S3 Continental Flying Spur, châssis BC68XE, livrée neuve au musicien Keith Richards. En l'appelant ainsi, Richards entendait rendre hommage à sa chanteuse préférée, Lena Horne. Une légère modification permettait de cacher des substances illicites dans un compartiment secret du châssis. Suite à une spectaculaire saisie de drogue chez Richards, les Rolling Stones décidèrent de se mettre au vert au Maroc. Keith Richards et Brian Jones firent le voyage à bord de Blue Lena. En tout cas jusqu'à Toulouse où Jones dut être hospitalisé pour une pneumonie. Richards continua le voyage à l'arrière de l'auto avec Anita Pallenberg, la petite amie de Jones, avec laquelle il finit par avoir trois enfants. La voiture a donc vu du pays et a évidemment subi quelques accidents, dus à la fatigue ou à l'abus de substances. Le musicien se sépara de sa voiture en 1978 (pour en acheter une autre identique). En 2006, elle était dans un état lamentable, en partie à cause de ces fameux accidents, mais le nouveau propriétaire engagea une restauration de cinq années, la considérant comme une pièce importante. Il n'est pas le seul puisqu'elle a été adjugée 920 500 euros, au dessus de l'estimation la plus optimiste de 850 K€. Si cette voiture pouvait parler...

Cette Porsche 911T a vu son moteur passer de 2.4 à 2.8 litres en 1977 mais ce n'est qu'après 2005 qu'elle a reçu une préparation compétition complète, avec arceau, réservoir spécial et extincteur. A priori, elle n'a couru qu'une seule fois à Oulton Park en 2009 (...). Vendue 88 000 euros, bien en dessous des 110 K€ minimum espérés.

Pas une très bonne performance pour cette Alfa Romeo 1900C Super Sprint Coupé Touring, vendue 203 000 euros pour une estimation entre 260 et 320 K€. Il faut dire que le catalogue ne mentionne aucun historique entre 1954 et 2004.

Cette Jaguar Type E 3.8-Litre a été préparée aux spécifications 'Semi-Lightweight', avec des parties ouvrantes et un toit en aluminium. Vendue 216 500 euros, sous l'estimation basse de 250 K€.

       

Cette Aston Martin DB6 Vantage, châssis DB6/3029/R est restée de sa livraison en 1967 à aujourd'hui dans la même famille. Une tradition qui s'arrête maintenant, contre 365 500 euros.

Cette Ferrari Dino 246 est équipée d'un moteur de 50 cc. Elle a été vendue 24 500 euros, 2.5 fois son estimation la plus optimiste!

Voici ensuite une impressionnante ligne de Jaguar. Commençons par cette XK120, châssis 66059, qui a été la première construite en carrosserie acier et conduite à droite, et a été vendue neuve en Australie. Adjugée 189 500 euros, dans l'estimation.

Encore une préparation compétition sur cette Jaguar Mk1 3.4-Litre, qui se veut une re-création d'une des trois XK120 préparées pour Le Mans 1951 au cas où les Type C n'auraient pas été prêtes. Finalement, les voitures n'eurent pas besoin d'être utilisées. Celle ci a donc bien une carrosserie aluminium conforme. Une peine bien mal récompensée puisqu'elle a été vendue 61 000 euros, à mille lieues de son estimation basse de 210 K€.

Cette XK120 n'a connu que 4 propriétaires, étant restée de 1967 à 1992 dans un musée privé. Vendue 115 000 euros, sous l'estimation basse.

Vente sous l'estimation également pour cette Jaguar XK140 SE Roadster, à 81 000 euros (100 K€ d'estimation basse).

Enfin la Jaguar XK120 SE présentée ici, entièrement matching numbers et produisant 210 chevaux grâce à des têtes de cylindres de Type D, n'a pas trouvé preneur.

Pas de vente non plus pour cette Type E série I, estimée entre 160 et 200 K€.

Idem pour cette AC ACE-Bristol, châssis BEX222.

Plusieurs voitures sont issues de la succession du collectionneur James Arundel Crickmay. La première est cette Rolls-Royce Silver Dawn 4½-Litre, châssis SPG85, qui fut livrée à l'ambassadeur d'Espagne à Londres, avant de partir au Japon. Elle a été adjugée 48 700 euros, dans l'estimation.



Cette Rolls-Royce Silver Wraith 'Empress' Touring Limousine, châssis HLW6, a été habillée par Hooper & Co. Vendue 62 200 euros, sous l'estimation basse.



Ici une Rolls-Royce Silver Wraith Sedanca De ville, châssis ALW47, habillée d'une carrosserie unique par Hooper. Non vendue.



Cette Bentley 3½-Litre Drophead Coupé, châssis B193AE, fait partie des 35 carrossées par James Young. Adjugée 149 000 euros, sous son estimation pessimiste.



Voici la première Bentley S2 Continental a avoir été produite, et la seule a avoir été habillée par Hooper & Co. Et pour cause, ce fut la dernière carrosserie produite par la firme de Westminster, portant le numéro 10294. Le châssis BC1AR fut exposé à l'Earls Court Motor Show 1959 sur le stand Hooper, le chant du cygne avant l'arrêt de l'activité. Vendue 122 000 euros, sous l'estimation basse 140 000 euros.



Dernier modèle de la succession, une Rolls-Royce Phantom II Continental Drophead Coupé, châssis 55MW, qui porte une carrosserie Park Ward. vendue 325 000 euros sous l'estimation basse.

Pas d'acquéreur pour cette Porsche 911S 2.4 de 1973 de couleur Royal Purple, estimée entre 350 et 420 K€!

Pas d'acheteur non plus pour cette Porsche 911S 2.4-Litre, châssis 911 230 0013, un prototype construit pour l'homologation du modèle 2.4L de route. Après avoir passé les tests TüV en Suisse, elle retourna au département compétition pour servir de mulet, recevant notamment divers composants de 2.7 RS. En 1973, le prototype fut vendu à David York, le manager du Team John Wyer Porsche. Importée en Belgique, elle participa à quelques courses nationales, avec sa caisse étroite. Entre 2008 et 2010, la voiture subit une restauration complète et un upgrade de châssis aux spécifications RSR. Je trouve bizarre de choisir un prototype d'époque pour lui faire subir des modifications aussi radicales mais bon. En tout cas, personne n'a souhaité investir le million d'euros prévu pour l'acquérir.

       

Ce Speedster Turbo Look, première main avec 16 600 kilomètres au compteur, n'a pas trouvé d'acheteur, avec une estimation autour de 200 K€. Sur 2065 exemplaires produits, seuls 171 l'ont été en caisse étroite et le reste en "turbo look".

Première main également pour cette 964 Speedster, dont la production a été de 936 exemplaires. Adjugé 162 500 euros, sous l'estimation basse.



Pas d'acheteur pour cette Porsche 964 RS de couleur Ruby Stone, estimée à 240 000 euros.

Cette Bentley 3 1/2-Litre par Park Ward, châssis B15AE, a été la première à sortir d'atelier sur les 1177 produites. A ce titre, elle a été utilisée intensivement par la marque comme voiture d'essai et de démonstration, avec parfois à son volant W O Bentley lui même. Elle a encore son moteur et sa carrosserie d'origine mais malgré toutes ces qualités, elle n'a pas séduit dans une estimation qui ne semble pas délirante de 140 à 210 K€.

Cette Lamborghini Islero S est l'une des cinq à conduite à droite, sur les 100 produites. Ce châssis, 6432, est apparu dans le film "The man who haunted himself", La Seconde Mort d'Harold Pelhamn, que Roger Moore considère comme le meilleur film de sa carrière. Estimée à plus de 420 000 euros, elle n'a pas trouvé d'acheteur.

Apparemment les amateurs de vieilles Aston Martin ne sont pas sensibles au charme d'Orlando Bloom puisque l'ancienne DB MkIII de l'acteur est partie sous l'estimation basse, à 223 000 euros.



Cette Maserati 3500 GT a trouvé preneur à 236 900 euros, loin de l'estimation basse de 290 K€.



Cette Jaguar Mk1 3.4-Litre a été transformée en 1996 pour être la réplique de la voiture dans laquelle Mike Hawthorn a eu son accident fatal, avec notamment quelques éléments de Type D au niveau du moteur et pas mal d'autres améliorations. Personne ne s'est montré intéressé dans l'estimation basse de 70 000 euros.

Une autre preview, pour la vente Frederiksen cette fois, avec cette Lagonda LG6 Rapide, châssis 12372, ex-Salon de New York 1940. Le 26 septembre, elle a atteint la somme de 637 000 euros.

Pas d'acquéreur pour cette MG Midget TA Roadster ex-Sir Douglas Bader. En réalité, l'histoire de "L'as cul de jatte" est bien plus passionnante que celle de la voiture, surtout dans le contexte du Revival et de la célébration des 75 ans de la Bataille d'Angleterre. Douglas Bader avait intégré la Royal Air Force dès 1928, à 18 ans. Fin 1931, alors qu'il se livrait à une acrobatie à basse altitude, il s'écrasa et dut être amputé des deux jambes. En 1933, il fut retiré du service actif de la RAF avec une pension d'invalidité. Au début de la guerre, il utilisa ses relations et obtint sa réintégration. En avril 1940, il fut nommé commandant de l'escadrille 222. Il subit alors un accident lors d'un décollage avec son Spitfire, qui aurait pu lui coûter ses deux jambes mais n'endommagea que ses prothèses. Bader remporta sa première victoire en juin 1940 avant de prendre le commandement d'une unité de 18 Hurricane canadiens. Son sens tactique lui valut plusieurs décorations lors de la bataille d'Angleterre mais en août 1941, il heurta un Messerschmitt 109 en plein vol et dut s'éjecter, laissant ses prothèses dans le cockpit. Prisonnier des Allemands, il obtint l'envoi d'un message en Angleterre pour demander des prothèses de rechange, qui lui furent parachutées à l'occasion d'un bombardement! Peu reconnaissant, Bader multiplia les tentatives d'évasion. Transféré de prison en prison, ses geôliers finirent par lui confisquer ses jambes de métal. A sa libération en 1945, il demanda qu'on lui fournisse un avion pour retourner se battre mais cela lui fut refusé. En 15 mois d'opérations, il avait obtenu 22 victoires confirmées. Après avoir quitté la RAF, il vola tout autour du monde pour la compagnie Shell. Il fut victime d'une crise cardiaque fatale en 1982 et reste l'un des grands héros anglais de la seconde guerre mondiale. La MG fut la propriété de Bader de 1938 à 1946, durant se période de gloire.



Cette Ferrari 512 BB, châssis 21689, a été livrée neuve au pilote Chris Meek. Dans le même temps, Maranello Concessionnaires était en litige avec un client qui prétendait que sa BB plafonnait à 265 km/h au lieu des 300 annoncés. Meek organisa donc un test sur l'autoroute M1 avec sa voiture, et atteignit les 300 km/h avec un photographe dans le siège passager. Ce dernier en tira un poster montrant deux mains tenant fermement le volant et l'aiguille du compteur de vitesse sur 190 mph. Toujours est il que peu après, Meeks fut invité à Maranello. Reçu dans le bureau d'Enzo Ferrari, il vit que le poster été accroché au mur et le Commendatore le remercia pour sa démonstration de la vitesse de pointe de la BB, et lui proposa de le récompenser. Meek reçut donc un lot de plaques de carrelage ornées du cheval cabré pour sa maison de Leeds. Une anecdote amusante qui n'a pas permis à la BB de dépasser son estimation basse, à 277 500 euros.

       

Chris Evans, le nouveau présentateur de Top Gear, met en vente un certain nombre de voitures de sa collection, de qualité très diverse. Voici d'abord une Fiat 126 Abarth Replica Sports Saloon, adjugée pour 16 900 euros, dans l'estimation.



Cette 328 GTS, châssis 82947, a été le cadeau de bienvenue de la Scuderia Ferrari à Nigel Mansell à son arrivée en 1989, ce qui lui permet de monter à 155 700 euros!



Voici une 250 GT Lusso, 4851GT, certifiée Classiche, qui reste dans l'écurie Evans pour le moment.



Cette Jaguar XK120 est l'un des 240 exemplaires à carrosserie en aluminium. Invendue.



Cette 250 GTE, châssis 3493GT, illustre parfaitement pourquoi ce modèle reste une espèce menacée: en 2012, elle a été transformée en 250 SWB aluminium et a été adjugée 730 000 euros, plus de trois fois la cote d'une GTE normale. Je trouve ça aberrant mais bon.

       

Voici une Mercedes-Benz 280 SL Pagode, adjugée 142 000 euros, sur l'estimation basse.



Cette 275 GTB/6C aluminium, châssis 08221, a reçu la fameuse livrée vert clair l'an dernier après avoir été achetée par Chris Evans, qui se soucie manifestement assez peu d'authenticité. La voiture est sortie d'usine de couleur rouge. Invendue. C'est à se demander si Evans n'a pas inscrit deux voitures prestigieuses avec un prix de réserve inatteignable pour faire passer ses "petits lots".

       



Pas de vente pour cette Jaguar XK150 SE coupé.



Cette Jaguar XKSS est une réplique construite par Lynx. Produite à neuf exemplaires, on pourrait dire qu'elle est plus rare que l'originale... Ex-Nicholas Cage, elle a été achetée par Evans l'an dernier ici même pour 520 000 euros (frais inclus). Un an plus tard, il en a tiré 433 000 euros.



Cette authentique 365 GTS/4 Daytona Spider, châssis 14543, une des 121 produites, n'a pas trouvé acquéreur.

       



Et pour terminer, une quatrième réplique, celle de la voiture du film pour enfants de 1968 "Chitty Chitty Bang Bang". Invendue. Voilà pour les voitures du futur animateur de Top Gear, qui ne semble être ni un puriste ni un businessman accompli. En revanche, il a également mis en vente des automobilias au profit exclusif d'une association d'aide aux enfants dans le besoin, ce qui a rapporté 88 800 euros.

       

Voici 908/03-011, la dernière Porsche 908 Turbo restant au monde. Equipée à l'origine d'un huit cylindres à plat de 3 litres, le châssis 011 courut sous les couleurs Gulf du team John Wyer Automotive et termina cinquième de la Targa Florio avec Richard Attwood et Bjorn Waldegaard. Il fut ensuite piloté par Pedro Rodriguez au Nürburgring, sans terminer. En tout, treize 908/3 furent construites, les cinq premières étant affectées au développement à l'usine de Weissach. En 1972, après un changement de règlementation, les 908/03 connurent une seconde vie, avec des moteurs de 2142cc turbocompressés. A ce moment, le châssis 011 avait été démantelé et mis en réserve. Alors qu'il aurait dû être ferraillé, il fut finalement vendu en 1974 au Team Dannesberger Martini et converti à l'usine en 908/03 Turbo. L'année suivante, il participa à quatorze courses, terminant six fois sur le podium, dont une victoire en Interserie à Mainz-Finthen. En 1982, elle termina sixième au Norisring et huitième à Hockenheim. Sur les mêmes circuits en 1983, elle termina deux fois sixième, avant de prendre enfin sa retraite. En 2013, elle a fait son retour en compétition au Castellet pour les Dix Mille Tours. Estimée entre 3.1 et 3.5 millions d'euros, elle n'a pas trouvé preneur.

       

Une des voitures les plus intéressantes de l'exposition ne passera pas aux enchères mais est proposée à la vente de gré à gré, il s'agit de cette Ferrari 330P, châssis 0818, celui qui a terminé deuxième au Mans en 1964, avant de remporter le Tourist Trophy à Goodwood, les 1000 kilomètres de Paris et les 3 Heures de Monza. Après être longtemps restée dans le Musée Maranello Rosso de Fabrizio Violati, elle a été exposée au Museo Enzo Ferrari en 2012 et a depuis retrouvé ses couleurs Maranello Concessionnaires.

       

       

       

En 1953, deux Austin Healey terminèrent 12 et 14ème des 24 Heures du Mans, après quoi l'usine proposa un kit d'amélioration de performances baptisé Le Mans, qui faisait passer la puissance de 90 à 100 chevaux. Cette Austin-Healey 100 BN1 en est équipée. Vendue 70 400 euros, sur l'estimation basse.

Cette monoplace de Formule 3 Cooper-JAP Mark VIII a appartenu au pilote Bob Gerard. Vendue 31 100 euros, sous son estimation.

Cette HRG Maserati a été commandée en 1949 par John Gilbert, une présentateur de la BBC qui voulait faire construire la voiture de ses rêves. il fournit un moteur 8 cylindres Maserati et fit construire par HRG une carrosserie dans le style des A6GCS. Il s'en servit ensuite sur la piste de 1950 à 1958, puis son fils perpétua la tradition. Avec ses propriétaires suivant, la voiture reçut successivement des moteurs Singer, Ford et enfin Jaguar, pour obtenir plus de puissance. Elle dispose actuellement d'un 2.4-litre de XK. Restaurée en 2014, elle est partie juste au dessus de l'estimation haute à 100 000 euros.

Cette Porsche 356B Super 90 Cabriolet à conduite à droite est partie à 149 000 euros

Ces deux Amilcar C6 Voiturette issues d'une succession sont restées sur le carreau. En bleu le châssis 11032 et en rouge, le 11037. La première était estimée entre 350 et 420 K€, la seconde entre 500 et 640 K€.

       

Voici l'une des 100 Mercedes-Benz CLK DTM AMG produite. Cette première main a largement dépassé les estimations, adjugée pour 270 700 euros.

Cette Ferrari Testarossa avec 71400 km au compteur, châssis 78344, a été vendue 98 800 euros. Loin des 110 000 de l'estimation pessimiste mais une belle somme tout de même par rapport à ce que valait ce modèle il y a quelques années.

Encore une voiture de célébrité, cette autre Ferrari Testarossa, châssis 58267, a d'abord appartenu à Tom Selleck. Pour 120 000 euros, contre une estimation basse de 140, le nouveau propriétaire aura, espérons le, les moyens de retrouver des jantes d'origine.

Un autre gros soucis de jantes sur cette Lamborghini Diablo provenant du Japon. Vendue 138 000 euros.

       

Cette Ferrari F40, châssis 93779, certifiée Classiche, est un exemplaire rustique: vitres en perspex, pas de suspension ajustable... Elle n'affiche que 12 835 kilomètres au compteur. Vendue 812 000 euros, bien en deçà des espoirs d'un million d'euros des estimations.

       

Cette AC est remarquable est pourtant il ne s'agit pas d'une Cobra mais d'une ACE-Bristol. BEX387 a été exportée aux Etats Unis à la toute fin de 1957 et a participé à de nombreuses courses de SCCA, remportant le Championnat de Voitures de Production en 1959 avec Pierre Mion. Un bel historique en compétition qui n'a pas permis d'atteindre l'estimation basse de 290 000 euros. Vendue à 257 000 euros.



Voici une Alfa Romeo 6C 1750 GT 5ème série par Touring, châssis 10914592, qui a appartenu à Luigi Fusi, un des historiens de la marque les plus reconnus. C'est amusant car c'est sous sa garde que la voiture a abandonné sa couleur noire d'origine pour le rouge actuel. Adjugée 142 000 euros, en dessous de l'estimation basse de 170 K€.



Ici une Lancia Lambda 4ème série, vendue 135 000 euros, juste en dessous de l'estimation basse.

Il est assez rare de voir une BMW 328 dans une vente aux enchères (même s'il y en a deux cette année). Celle ci, châssis 85043, est dans son jus et appartient au vendeur depuis 1968. En tout 426 exemplaires ont été produits dont moins de 200 survivraient à ce jour. Bien qu'il s'agisse d'un chantier de restauration important, elle a tout de même été vendue pour 392 000 euros, au delà de l'estimation.

Cette Aston Martin Ulster, châssis D5/570/U, est l'une des quatre produites avec la carrosserie 2/4-seater (2/4 places). Elle est passée entre les mains de plusieurs pilotes qui l'ont tous engagée en compétition jusqu'en 1937. Elle a notamment remporté la Stanley Cup 1963 à Donington. Vendue 893 000 euros, 100 K€ sous son estimation pessimiste.

Pas de vente pour cette Dino 246 GT, châssis 03292, estimée entre 350 et 420 000 euros!



Pas d'acheteur non plus pour cette Alfa Romeo 1900C Sprint par Pinin Farina, un des cent exemplaires produits, estimée entre 340 et 450 K€.

Encore du teasing de la prochaine vente de Londres, avec deux Austin Healey remarquables. D'abord cette 100 Coupe qui a été la voiture de tous les jours du fondateur de la marque, Donald Healey, pendant près de 10 ans. Seuls deux coupés ont été produits et celui ci a reçu les éléments mécaniques de la 100S.

Et voici l'une des trois 3000 MkI Works Rally produites, une voiture d'usine qui a couru en 1959 et 1960, notamment avec Pat Moss, la sœur de Stirling, ainsi que John Gott. Ce dernier emmena la voiture avec lui quand il quitta l'équipe et continua à l'utiliser intensivement. A un moment donné, il la convertit pour participer à la série Modsports, qui rassemblait des voitures lourdement modifiées. En 1972, Gott mourut dans un crash, peut être après avoir subi une crise cardiaque. Le propriétaire actuel fit restaurer l'Austin dans sa configuration Modsports en hommage au pilote disparu.

Enfin, une Connaught Type A Formule 2

L'un des temps forts de la vente est la dispersion d'une collection de trois Scarab avec leur transporteur, deux monoplaces et une voiture de sport. L'histoire de Scarab commence avec Lance Reventlow, fils unique du comte danois Kurt von Haugwitz-Hardenberg-Reventlow et de Barbara Hutton, héritière des magasins Woolworth. Sa maman se maria pas moins de sept fois, dont une avec le Prince Igor Troubetzkoy, l'année où celui ci remporta la Targa Florio. Son statut de jeune héritier lui permit également de devenir ami avec James Dean. Dès lors, il n'est pas étonnant que le sport automobile soit devenu sa passion. Au milieu des années 50, il pilota différentes voitures en compétition avant de créer sa propre marque: Scarab. Après quelques victoires en catégorie sport, il décida de créer ses propres Formule 1 et s'engagea en 1960. Il avait alors 24 ans. Hélas les Scarab F1 furent en retard dès leur conception, avec un moteur avant alors que les Cooper dominaient la discipline avec leur moteur arrière depuis un an déjà. Sur cinq courses, les voitures ne parvirent à se qualifier que deux fois et ne terminèrent qu'une seule fois, à Riverside. Reventlow tourna la page de la F1 et développa une voiture pour le Championnat USAC, où les résultats furent au rendez vous. En 1972, alors qu'il se trouvait dans un avion en train de repérer des terrains pour construire une station de ski à Aspen, Colorado, il fut victime d'un accident et disparut à l'âge de 36 ans.

       

Concernant le nom et le symbole de ses voitures, Reventlow déclarait soit qu'il s'agissait du symbole égyptien de l'immortalité, soit qu'il s'agissait une private joke, par opposition aux noms très virils adoptés par d'autres marques.

Les voitures présentées à la vente sont toutes la propriété de Don Orosco, l'un des plus grands spécialistes des Scarab. La première F1 Scarab-Offenhauser, châssis 001, a longtemps été exposée dans le musée de Briggs Cuningham avant que celui ne la vende à Richard Reventlow, le frère de Lance, qui la fit restaurer. En 1986, il la vendit à M Orosco qui, avec son fils, l'engagea dans de nombreuses courses historiques. Elle a été vendue 815 000 euros, en dessous de l'estimation basse de 1 million.

       

La deuxième monoplace est aussi une Scarab-Offenhauser F1, châssis 002, qui est en fait une re-création du châssis qui fut ferraillé après un grave accident à Silverstone.. Durant la restauration de 001, le châssis fut dupliqué et la carrosserie fut travaillée sur la base de celle de 001, en incorporant les différences relevées sur des photos d'époque (l'entrée d'air sur le capot par exemple). La construction a duré douze ans, en utilisant autant de pièces de rechange de 001 que possible. La réplique est partie pour la moitié du prix de l'originale, à 397 000 euros.

       

Le troisième modèle est lui aussi une reconstruction. Si les F1 n'ont pas très bien marché, les voitures de sport ont remporté de nombreuses victoires, avec de grands noms tels que  A.J. Foyt, Walt Hansgen, Carroll Shelby ou Augie Pabst. Cette Scarab-Chevrolet Mk I, châssis RAI-005, a été construite avec le maximum de pièces originales dans un but plutôt louable: s'assurer que le public puisse voir une Scarab en action alors que la plupart des voitures authentiques sont désormais retirées des circuits et conservées dans des collections privées statiques. Initialement, Lance Reventlow voulait engager ses voitures dans le championnat du monde FIA mais là encore, il fut prit de vitesse quand la règlementation imposa une cylindrée de 3 litres. Avec son V8 de 4.6 litres, la Scarab était hors jeu. Reventlow décida donc de se concentrer sur l'Amérique du Nord. Les victoires ne se firent pas attendre, les Scarab se montrant souvent plus rapides que les Ferrari. Trois exemplaires virent le jour, puis une copie à destination du frère de Lance, Richard. Celle ci est donc la "cinquième". Don Orosco ayant été propriétaire d'un exemplaire original durant 15 ans, il avait fait produire toutes les pièces détachées possibles et imaginables, pour se prémunir même d'une perte totale de l'auto. Cinq ans après la vente de sa Mk I, il décida d'assembler toutes ses pièces pour en faire une nouvelle voiture. Bizarrement, c'est suite à l'attentat du vol PanAm 103 à Lockerbie en 1988 que l'idée avait germé d'une destruction totale d'une des autos et un gabarit en bois fut alors construit pour fabriquer une carrosserie de remplacement au cas où. C'est ce gabarit qui a été utilisé pour habiller cet exemplaire, indiqué comme vendu sans autres détails. Il était estimé entre 910 000 et 1.3 million d'euros.

       

       

Depuis quelques années, une collection "à thème" ne peut plus être considérée comme complète sans le camion de transport assorti. Récemment, une incroyable collection Ecurie Ecosse a été dispersée, avec son transporteur. La collection Rofgo a désormais son camion d'époque aux couleurs Gulf, le Fiat Bartoletti de la Scuderia Ferrari crée l'évènement partout où il va... Et voici un autre Fiat-Bartoletti Tipo 642, le frère de celui de la Scuderia. Celui ci aurait commencé sa carrière chez Maserati, transportant la 250 F de Fangio, avant d'être acheté par Reventlow pour son passage en F1, puis d'être vendu à Carroll Shelby pour porter ses Cobra. Ensuite, il serait passé chez Alan Mann Racing, le team usine de Ford, et chez David Piper. Steve McQueen en aurait fait l'acquisition via sa société Solar Productions pour le tournage du film Le Mans. A la suite de ça, il fut vendu à Anthony Bamford puis à Michael Shoen, un grand spécialiste des Cobra. Après avoir été abandonné pendant des années à l'air libre mais sec de l'Arizona, il entra en possession de Don Orosco qui entreprit une longue et coûteuse restauration. Ce magnifique engin a été vendu pour 795 000 euros, juste sous l'estimation basse.

       

Plusieurs avions étaient aussi proposés à la vente, dont je n'ai fait qu'une photo en arrivant vendredi matin. Le De Havilland Chimpunk de 1950, un avion biplace d'entrainement acrobatique a été vendu 52 800 euros; le De Havilland Rapide de 1946, un des appareils pionniers de l'aviation civile, est parti pour 149 000 euros. L'Avro Anson, le Percival Proctor 5 et le De Havilland Vampire T55 n'ont pas trouvé d'acheteur.

Cela fait plusieurs ventes que j'ai l'impression que les prix atteints restent pour la plupart en deçà des estimations, ce qui tendrait à prouver que le marché des véhicules de collection n'est pas le jackpot que certains pourraient espérer. Les acheteurs sont majoritairement très avertis et seuls les lots véritablement hors norme tirent leur épingle du jeu. Ca semble plutôt sain comme situation. Bonhams a tout de même vendu pour 17.3 millions d'euros, ce qui reste confortable. D'un point de vue plus personnel, les ventes associées à de grands évènements sont toujours des courses contre la montre car elles ne sont pas l'objet principal de ma présence. Du coup, je fais les photos très rapidement, sans forcément me soucier de bien mettre en valeur les voitures. Et je ne suis pas à l'abri d'un accident ou d'une omission: j'ai bien cru que je n'avais qu'une seule photo de l'avant et complètement floue de Blue Lena avant d'en retrouver miraculeusement une autre prise lors d'un second passage. Alors qu'elle a finalement été l'une des stars de la vente. C'est donc du pur catalogage mais c'est mieux que rien car si toutes ces ventes n'avaient pas lieu en marge des mes objectifs principaux, il est très probable que je ne me déplacerais pas spécialement pour elles.

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